Le régime de Vichy est le surnom donné à l’État français qui a succédé à la IIIe république au lendemain de la défaite de mai-juin 1940. Du 10 juillet 1940 au mois d’août 1944, la France, vaincue et occupée, est soumise à un régime autoritaire sous la direction du maréchal Pétain qui accepte de collaborer avec les nazis. Installé dans la ville thermale de Vichy, le nouveau régime réduit les libertés, mène une politique antisémite et développe une propagande d'extrême droite sur le thème de la « Révolution nationale ». La nouvelle devise « Travail, famille, patrie » se substitue à la devise républicaine « Liberté, Égalité, Fraternité ». Bénéficiant un temps du soutien d'une majorité de la population française, le régime de Vichy ne survivra pas à la libération de la France en 1944 et ses principaux dirigeants, dont Pétain, seront jugés et condamnés entre 1945 et 1946.
Naissance du régime de Vichy
Le 10 mai 1940, l'armée allemande lance une vaste offensive à l'ouest. Elle pénètre le Luxembourg, la Belgique et les Pays-Bas et atteint la France trois jours plus tard la ou personne ne l'attendait : dans la forêt des Ardennes. Les troupes françaises cèdent devant Sedan et la population fuie l'avance allemande : c'est l'exode. Stabilisé sur la Somme, le front est de nouveau percé le 7 juin. Après seulement un mois de combat, l'armée française est en pleine débâcle. Le 10 juin, le gouvernement Reynaud quitte Paris pour Tours puis Bordeaux. Le 16 juin, le président du Conseil Paul Reynaud est contraint à démissionner. Le maréchal Philippe Pétain forme un nouveau gouvernement et entame dès le lendemain des négociations pour obtenir un armistice avec l’Allemagne.
Celui-ci est signé le 22 juin 1940 (dans le même wagon de la clairière de Rethondes où les Allemands avaient dû signer celui du 11 novembre 1918) et constitue le bulletin de naissance du régime de Vichy. C’est lui qui dessine le cadre de la collaboration qui s’engage entre la France de Pétain et l’Allemagne d’Hitler. Les clauses de l’armistice sont dures : les troupes françaises sont désarmées, le matériel de guerre est livré à l’Allemagne qui contrôle également les aérodromes français.
Théoriquement, l’État français, installé depuis le 1er juillet à Vichy, continue d’exercer sa souveraineté sur l’ensemble du territoire français, bien que la France se trouve alors divisée en sept zones distinctes et que la majeure partie du territoire national soit occupée par des troupes allemandes. Les frais d'entretien (400 millions de francs par jour, soit une somme suffisante pour faire vivre 10 millions de soldats français) sont du reste à la charge des autorités françaises.
Dans le territoire français occupé, l’armistice stipule que « toutes les autorités et tous les services administratifs français doivent se conformer aux réglementations des autorités militaires allemandes et collaborer avec ces dernières d’une manière correcte ». Otages potentiels, les prisonniers français sont emmenés en Allemagne jusqu’à la conclusion de la paix.
L’Assemblée nationale, réunie à Vichy, vote une dernière révision aux lois constitutionnelles de 1875 qui attribue tout pouvoir au gouvernement du maréchal Pétain afin de donner une nouvelle Constitution à la France. Approuvé le 10 juillet par 569 voix contre 80, ce vote met un terme à la République qui disparaît au profit d’un régime qui a pour ambition de renforcer l’autorité du pouvoir exécutif aux dépens des assemblées parlementaires. En application de cette loi, un projet de Constitution a été rédigé par le maréchal Pétain, mais n’a jamais été officiellement promulgué.
Un compromis ?
Si dures soient-elles (voire déshonorantes puisqu’un article oblige la France à livrer les émigrés politiques allemands réfugiés en zone sud), les clauses de l'armistice représentent une concession allemande à l’égard de la France, qui continue de posséder un gouvernement indépendant disposant toujours de son empire, de sa flotte et d’une petite armée de 100000 hommes. Telle est l’argumentation développée a posteriori par les thuriféraires de Vichy. De Gaulle était l'épée, Pétain le bouclier, dirent de nombreux vichystes après la Libération. Il est vrai qu’un premier projet allemand d’armistice était beaucoup plus contraignant, puisqu’il prévoyait l’occupation de la France entière, la livraison de sa marine et de bases militaires dans ses colonies.
En réalité. Hitler avait opté pour l’autre solution parce qu’elle offrait à l’Allemagne de multiples avantages. En premier lieu, elle dispensait la Wehrmacht de mettre en place une administration militaire directe fort coûteuse en hommes ; elle autorisait l’utilisation au profit de l’occupant de l’administration française et, notamment, de la police française qui se révéla beaucoup plus efficace que son homologue d’outre-Rhin dans la chasse aux résistants ; elle permettait enfin de s’assurer de la tranquillité du front à l’ouest de l’Europe et dans l’empire français.
Aussi, pendant plus d'un an, l’occupant prend-il soin de ne pas apparaître en première ligne dans la poursuite des opposants divers. Mieux même, durant les premiers mois, les Allemands se targuent d’avoir une attitude « correcte ». Ne vont-ils pas jusqu’à libérer, pendant l’été 1940 plusieurs centaines de militants communistes arrêtés pendant la drôle de guerre et à engager des négociations avec la direction du P.C.F. dont le but est la reparution légale de l’Humanité? Progressivement, cette correction à l’égard de la population et cette mansuétude à l’égard des communistes disparaissent.
En octobre 1940, la Gestapo autorise la police de Vichy à arrêter plus de 200 responsables communistes. Le 23 décembre 1940, le premier fusillé français depuis juin 1940, l’ingénieur Jacques Bonsergent, qui s’était interposé dans une bagarre opposant un Français et un soldat allemand et qui fut condamné pour « acte de violence envers un membre de l’armée allemande » tombe sous les balles d’un peloton d’exécution.
Les fusillades ne vont plus cesser désormais mais devenir de plus en plus nombreuses après le 21 août 1941. Ce jour-là, Pierre Georges, appelé plus tard colonel Fabien, tue un officier allemand dans le métro. Il s’agit du premier attentat communiste reconnu par l’occupant. Ceux-ci se multiplient dans les semaines qui suivent. En riposte, les Allemands passent par les armes des dizaines d’otages : 98 fusillés les 22 et 23 octobre 1941, 95 en décembre 1941, etc.
A cette répression menée par l’occupant, une partie de la police française participe sans compter. Des organismes spécialisés dans la lutte contre les « terroristes » sont constitués (les brigades spéciales) dont les méthodes d’interrogatoire n’ont rien à envier à celles de la Gestapo.
Vers une politique de collaboration
La politique de collaboration active de la France de Vichy est menée par le gouvernement français, alors qu’Hitler n’en est pas un fervent partisan. En effet, l’Allemagne nazie est plutôt préoccupée par la collaboration économique, qui doit permettre au IIIe Reich de réquisitionner des denrées sur le territoire français et de recevoir des indemnités. La collaboration d’État est bien une initiative française : l’objectif est d’intégrer la France dans la future « Europe nouvelle » d’Hitler. C’est avec le discours de Pétain, le 11 octobre 1940, que sont posées les premières bases d’une collaboration politique, le chef de l’État français déclarant « rechercher la collaboration dans tous les domaines ». Laval décide alors d’organiser une rencontre entre Hitler et Pétain. Elle se déroule à Montoire, le 24 octobre 1940, et la poignée de main entre les deux hommes symbolise le début de la collaboration d’État.
En décembre 1940, Laval est écarté du pouvoir et remplacé à la vice-présidence par Pierre-Étienne Flandin pendant quelques mois. Mais c’est avec l’amiral Darlan que Vichy s’engage réellement dans la voie de la collaboration. En effet, en mai 1941, sont signés les protocoles de Paris, qui octroient à l’Allemagne des bases maritimes et aériennes en Syrie, en Afrique occidentale française et en Tunisie, en échange d’une diminution de l’indemnité journalière versée par la France. Cependant, contrairement aux espérances du gouvernement, le IIIe Reich refuse de rétablir la souveraineté française sur tout le territoire, et la collaboration apparaît alors comme un marché de dupes.
La Révolution nationale
Le régime de Vichy n’est pas seulement un refus (celui de poursuivre le combat et, en conséquence, la volonté de pourchasser les résistants), il défend également un projet : reconstruire la France loin des errements du passé, portés au paroxysme lors du Front populaire. Dès le 20 juin 1940, Pétain proclame : « Depuis la victoire, l’esprit de jouissance l’a emporté sur l’esprit de sacrifice. On a revendiqué plus qu’on n’a servi. On a voulu épargner l’effort ; on rencontre aujourd’hui le malheur. »
Pour le Maréchal et ses partisans, la débâcle n’est pas un accident. D’une part, elle est le dans le fonds de la droite nationaliste et de l’extrême droite françaises. Il prône le retour à la terre et exalte les valeurs traditionnelles : le Travail (les syndicats sont dissous, les grèves et les lock-out interdits), la Famille (le travail des femmes est découragé, l’avortement est passible de la peine de mort, le divorce rendu plus difficile), la Patrie (les mauvais Français, comme les communistes, les francs-maçons et les juifs, sont exclus de la communauté nationale).
Voulant, par tous les moyens, démontrer qu’il exerce le pouvoir sur tout le territoire français, Vichy est amené à collaborer de plus en plus avec l’occupant et à participer étroitement à l’entretien de la machine de guerre allemande et à la répression contre les résistants. Déjà, dès l’été 1940, Pétain n’avait pas protesté contre l’annexion de fait de l’Alsace et de la Moselle.
Indiscutablement, pendant toute une période, le maréchal Pétain est extrêmement populaire parmi la population française. Cependant, l’objet de ce culte populaire n’est pas le partisan de la collaboration mais le vainqueur de Verdun. Traumatisée, l’opinion cherche un refuge auprès d’un Père prestigieux auquel, du reste, l’Eglise accorde toute sa confiance : « Pétain, c’est la France, et la France, c’est Pétain, » déclare le cardinal-archevêque de Lyon, monseigneur Gerlier.
Dès 1940, l’opinion est très anti-allemande et anglophile. En outre, à partir de 1941, les Français sont quasi unanimement persuadés que la défaite allemande est proche.
Le désaveu de l’opinion
Bien entendu, le premier souci des Français pendant toute cette période est celui de leur vie quotidienne : se nourrir et se chauffer. Le rationnement, malgré son cortège de tickets, ses onze catégories et ses files d’attente continuelles, ne permet pas d’assurer la nourriture quotidienne d’une famille et, pour échapper à l’indigestion du rutabaga et pour obtenir le nombre de calories nécessaire, force est, pour les urbains, de recourir de temps en temps au marché noir ou aux relations campagnardes.
Certes, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne : les fortunés peuvent, en y mettant le prix, se procurer ce qu’ils veulent et le marché noir engendre aussi ses profiteurs. Mais, pour la première fois depuis bien longtemps, le Français moyen a eu alors froid et faim. Cette incapacité du régime de Vichy à assurer le ravitaillement n’est pas pour rien dans le progressif détachement de l’opinion.
Désormais, de nombreux Français écoutent Londres, les journaux de la Résistance commencent à circuler, les premiers réseaux se forment. Tout cela n’est encore que très marginal, mais l’opinion n’est plus amorphe ou hostile comme dans les premiers temps de l’Occupation. Sur ce plan, 1942 représente une date extrêmement importante et trois événements rythment ce retournement de l’opinion. Le 16 avril 1942, l’amiral Darlan, numéro 2 du régime, est remplacé, sous la pression allemande, par Pierre Laval.
L’ancien député socialiste progressivement reconverti à droite, l’ancien signataire du pacte franco-soviétique de 1935 devenu le chantre de l'anti soviétisme déclame, deux mois après sa nomination, sa formule choc : « Je souhaite la victoire de l’Allemagne, parce que, sans elle, le bolchevisme s’installerait partout. » Les Français sont profondément heurtés par cette déclaration du chef du gouvernement. De même le sont-ils par les grandes rafles de l’été 1942 contre les juifs, qui marquent le recul de l’antisémitisme, jusque-là majoritairement répandu dans la population.
La politique antisémite du gouvernement de Vichy
Les premières atteintes à l’égalité entre les juifs et les non-juifs sont le fait non des autorités allemandes mais du régime de Vichy. Dès le 3 octobre 1940, avant même la poignée de main Hitler-Pétain à Montoire le 24 octobre 1940, les juifs de nationalité française sont dotés d’un statut particulier, qui les exclut officiellement de la fonction publique, de la magistrature et de l'armée et, officieusement, des professions libérales et de l’Université. Ce texte se fonde sur des critères raciaux et non religieux. En juin 1941, des décrets aggravent cette législation, par exemple en limitant à 2% le pourcentage des médecins ou des dentistes Israélites, à 3 % celui des étudiants juifs, etc.
Devant de telles initiatives, les Allemands ne limitent aucunement leurs propres mesures antisémites : en décembre 1941, 743 notables Israélites français sont arrêtés, puis déportés en mars 1942. À la même période, toute une série de mesures vexatoires sont imposées aux juifs : porter une étoile jaune, ne plie, entrer dans un lieu public (cinéma, square...), utiliser uniquement le dernier wagon du métro, etc.
Vichy n’avait pas pour objectif d'exterminer le peuple juif mais il a participé, lui aussi, à l’holocauste. A la demande des Allemands, les 16 et 17 juillet 1942, la police française arrête 13 000 juifs étrangers résidant dans la zone occupée lors de la rafle du Vel’ d’Hiv’. Ceux-ci sont parqués dans le Vélodrome d’hiver de Paris, puis dans le camp de Drancy avant d’être déportés en Allemagne. Un mois plus tard, la police française organise de nouvelles rafles, dans la zone non occupée cette fois. Puis les juifs français seront également arrêtés et déportés.
Au total, sur environ 350 000 juifs vivant en France avant la guerre, près de 80 000 sont déportés, dont un tiers de Français. Parmi eux, plus de 10 000 enfants et adolescents déportés à la demande de Vichy. 97% de ces juifs arrêtés en France et déportés ne sont pas revenus des camps.
Le tournant de 1942
Le 11 novembre 1942 marque un tournant pour le régime de Vichy. Ce jour-là, en réponse au débarquement anglo-américain du 8 novembre en Afrique du Nord, la Wehrmacht viole les accords d’armistice et envahit la zone sud. A Montpellier, le général de Lattre de Tassigny, commandant la division militaire, décide de résister et tente, sans succès, d’entraîner ses officiers et ses soldats à l’action contre la Wehrmacht. Il est arrêté et emprisonné à Clermont-Ferrand. Mais cette attitude est bien isolée : Pétain et les officiers dirigeant les 100 000 hommes de l’armée d’armistice décident de ne pas réagir. Dans son rapport, le responsable allemand rend compte à Hitler : « L’armée française, loyale, aide les troupes. La police française est empressée et pleine de bonne volonté. » Dès lors, la croyance populaire envers le double jeu du Maréchal s’évanouit.
Loin de se détacher de l’Allemagne au fur et à mesure que le régime de l’Occupation se durcit, Vichy accomplit une démarche inverse. Pourtant, Pétain et Laval ne disposent plus véritablement de cartes pour négocier : l’Afrique du Nord est aux mains des Alliés, la flotte française, qui s’est sabordée en novembre 1942 pour ne pas être prise par les Allemands, n’existe plus. Aussi Hitler accroît-il ses exigences : les déportations des juifs s’accélèrent et les livraisons de main-d’œuvre s’intensifient, afin de remplacer les ouvriers allemands devenus soldats.
Après avoir misé sur le volontariat,la promesse de hauts salaires ou le désir de voir revenir des prisonniers (un prisonnier était libéré lorsque trois travailleurs français partaient pour l’Allemagne), Laval instaure le S.T.O. Dans le même temps, l’exploitation économique de la France s’accroît ; en 1943, un tiers du revenu national est versé au Reich. La collaboration tend même à devenir politique et militaire. Sur le plan politique, en 1944, des fascistes véritables entrent au gouvernement : Marcel Déat est nommé ministre, ainsi que deux membres de la Milice, dont l’un devient responsable du maintien de l’ordre.
La Milice, fondée en janvier 1943, est une police parallèle subventionnée par l’État et placée sous l’autorité du chef du gouvernement. Les miliciens (qui sont 33000 en 1944 dont 10000 ayant une activité réelle) doivent être volontaires, français de naissance et « non juifs ». Engagée dans les combats contre les F.F.I., la Milice rend une justice sommaire et multiplie les exécutions et les assassinats, par exemple ceux du président de la Ligue des droits de l’homme, Victor Basch, âgé de quatre-vingts ans, et de sa femme, ainsi que ceux des anciens ministres israélites Jean Zay et Georges Mandel. Vichy avait commencé son existence sous le signe du paternalisme culpabilisateur ; il l’achève sous celui de la répression sanglante.
La chute du régime de Vichy
Après le débarquement de juin 1944, le gouvernement du maréchal Pétain n’a plus guère d’autorité. Laval préside un dernier Conseil des ministres le 17 août ; ensuite, Pétain est emmené par les Allemands à Belfort, puis à Sigmaringen. Rejoint par Laval, Déat, Doriot, Darnand... Pétain, mi-otage, mi-volontaire, deviendra le chef moral d’un illusoire gouvernement français en exil, d’octobre 1944 à avril 1945.
L’approche des troupes françaises provoquera la dispersion de ce gouvernement fantôme, et Philippe Pétain décidera de se livrer. Il traversera la Suisse le 24 avril pour se rendre en France. Il sera incarcéré le 26 avril 1945 au fort de Montrouge, jugé et condamné à mort (sa peine sera commuée en prison à perpétuité par le général De Gaulle, alors chef du gouvernement provisoire de la République française). D’autres responsables et partisans de Vichy (Darnand, Laval, Brasillach…) seront aussi condamnés entre 1945 et 1946.
Décrit comme illégitime, le gouvernement et le régime de Vichy ont longtemps été considéré comme une parenthèse constitutionnelle qui exemptait l’Etat français de toute responsabilité sur les actes commis durant cette période, dont la persécution des juifs. Cette période sombre de notre histoire, qui a fracturé durablement la société française, fait depuis plusieurs décennies l’objet d’un patient - et pas toujours serein - travail mémoriel de la part des historiens.
En 1995, un discours du président de la République Jacques Chirac a reconnu la responsabilité des autorités françaises et donc de l’Etat dans la déportation des juifs vers les camps d’extermination allemands.
Bibliographie
- Le régime de Vichy, d' Henry Rousso. PUF, 2019.
- Le régime de Vichy: 1940-1944, de Marc Olivier Baruch. Texto, 2017.
- La France de Vichy, 1940-1944, de Robert O. Paxton. Points Histoire, 1999.