La découverte de la Vénus de Milo
La Vénus de Milo a été découverte au printemps 1820 dans l’archipel des Cyclades en Grèce, à Mélos ou Milo. Un paysan cherchant à bâtir un mur autour de son champ, creuse les fondations et tombe sur une sorte de crypte. Au fond de cette grotte, il découvre une statue plus grande que nature. Un visage de femme, au buste nu, la main droite retenant un vêtement descendant jusqu’aux pieds, le bras gauche levé et replié.
La statue, de retour en France, est offerte par le marquis de la Rivière au roi Louis XVIII, qui l’a fait exposer au Louvre en 1821. Les questions fusent concernant ce bras manquant….les hypothèses sont nombreuses. On garde le silence sur le procédé de récupération de cette statue, car il est inutile de créer un incident diplomatique… Jules Ferry, ambassadeur en Grèce aux alentours de 1872, tente d’éclaircir le mystère et fait une expédition dans les Cyclades. Il retrouve le fils du paysan qui l’assure avoir vu la statue entière et intacte et confirme que les Français avaient enlevé la statue avec force…et payée beaucoup plus tard !
La déesse de l'amour et de la beauté
Féminine et sensuelle jusqu’au bout, avec ses jambes drapées jusqu’aux hanches, le buste nu, aucune rondeur, elle nous apparait souple et naturelle dans son déhanché. Etait-elle appuyée sur un pilier ? Retenait-elle son vêtement ? Prosper Mérimée rend hommage à la déesse de l’Amour et de la Beauté, aux traits du visage si fins, ses cheveux soigneusement tirés et attachés dans la Vénus d’Ille « une telle femme, que je plains ses amants…et pourtant je n’ai jamais rien vu de si beau ».
Une mystérieuse statue
Œuvre magistrale par le degré de virtuosité atteint dans le rendu du mouvement, le traitement de la draperie et l’harmonie du visage, la Vénus de Milo connaît une célébrité rapide, sans doute accrue par l’étrange impression que produit l’absence de bras. À demi nue, simplement vêtue d’un drap noué autour des hanches, Vénus, ou plutôt Aphrodite, adopte une position déhanchée, le buste légèrement tourné, la jambe gauche en avant. L’impression de mouvement est renforcée par le traitement de la draperie, plaquée contre la jambe et retombant de part et d’autre en larges plis. Les cheveux tirés en chignon, la Vénus de Milo retenait peut-être à l’origine son vêtement de la main droite, la main gauche étant levée. Le pied droit et le nez ont été restaurés.
Probablement réalisée au IIe ou au Ier siècle av. J.-C., elle est généralement attribuée à l’école de Lysippe. Elle témoigne parfaitement de la maîtrise de la sculpture de l’époque hellénistique inspirée des œuvres de la période classique (Ve-IVe siècle av. J.-C.). Ainsi, la Vénus de Milo adopte de façon tout à fait originale des caractéristiques formelles de sculptures telles que l’Aphrodite de Capoue (v. 340 av. J.-C., musée de Naples), signée du maître Lysippe.
La restauration de la Vénus de Milo
C’est en juillet 2010 que la Vénus de Milo, haute de plus de deux mètres, réintègre une nouvelle place au Louvre, après six mois de restauration. Nettoyée, car elle était devenue marron….et parce qu’elle avait gardé des traces de plâtre et d’huile, suite au moulage réalisé au XIX è siècle, elle est maintenant installée et entourée d’objets découverts en même temps qu’elle, dans une immense salle de deux cent mètres carrés afin que les six millions de visiteurs puissent l’admirer tranquillement.
Bibliographie
- La Vénus de Milo, de Jean-Luc Martinez. El Viso, 2022.
- Le roman vrai de la Vénus de Milo, de Candice Nedelec. Fayard, 2021.
- La Vénus de Milo: Son histoire et ses mystères, de Félix Ravaisson. IP, 2021.