D’Actium à Waterloo, de Bouvines à Stalingrad, de grandes batailles ont scellé le destin des hommes et des nations.
Voici l’histoire des plus célèbres batailles et des hommes plus ou moins bien inspirés qui les ont conduites, remettant leur sort à celui des armes.
Le 14 juin 1658 à la batailles des Dunes se déroula la conclusion d’une guerre qui avait durée vingt-cinq ans et opposant la France à l'Espagne. Les français, commandés par Turenne et alliés une fois n'est pas coutume aux anglais, y affrontent les espagnols, dont l'un des commandants n'est autre que le Grand Condé, un ancien frondeur. Au nombre de 15 000, les Franco-Anglais, pourvus d’une importante artillerie, affrontèrent les 14 000 Franco-Espagnols de Condé. Rapidement, ceux-ci furent écrasés sur leur gauche, l’artillerie leur ayant cruellement fait défaut. Condé dut prendre la fuite. Avec la victoire de l’armée française, l’épopée Louis-quatorzienne s’annonce à l’Europe.
C'est l’histoire épique et tragique d’une famille haïe puis adulée par les Romains, toujours victorieuse et finalement exterminée sur le champ de bataille lors de la bataille de Crémère où 306 Fabius s’illustrèrent dans une défense vaine, mais héroïque… Une histoire atypique que chroniquèrent Tite-Live comme Denys d’Halicarnasse.
La bataille d'Actium est une bataille navale qui se déroula au large du promontoire d'Actium à la pointe sud du golfe d'Ambrace (au nord-ouest de la Grèce), le 2 septembre 31 av. J.-C. Elle opposa la flotte romaine d'Octave (futur Auguste), commandée par Marcus Vipsanius Agrippa, et la flotte égypto-romaine commandée par Marc Antoine et la reine d'Egypte Cléopâtre. L'issue de la bataille resta indécise jusqu'à ce que la reine d'Egypte ordonnât le retrait de sa flotte sur laquelle était entreposée le trésor des deux amants. Marc Antoine la suivit, mais la plupart de ses vaisseaux furent bientôt pris et détruits. L'armée romano-égyptienne dut se rendre à Octave, qui établit ainsi une suprématie indiscutée sur le monde romain.
La bataille de Strasbourg (Argentoratum, 357) a opposé l'armée romaine commandée par l'empereur Julien l'Apostat à une coalition de tribus de barbares alamans qui tentaient d'envahir la Gaule. Durant le IVe siècle de notre ère, les Romains connaissent une époque de tranquillité relative sur leurs frontières, en particulier grâce à des campagnes militaires victorieuses qui replacent l'armée romaine sur son piédestal. La bataille de Strasbourg, où l'empereur Julien se distingue, met un terme provisoire aux grandes incursions barbares sur le Rhin, et vaudra à son vainqueur un immense prestige.
Dans le contexte de la deuxième Guerre punique, la sanglante bataille de Cannes ( 2 août 216 av J.C) a opposé une armée romaine à celle d'Hannibal, à proximité de l’ancienne Cannae (Apulie). Lors de l’été 216 av. J.-C., les troupes du général carthaginois, après avoir passé les Alpes, établissent leur camp près de Cannes, sur les bords de l’Aufidus. L’armée romaine des consuls Paul Émile et Varron cherche à les anéantir, mais la bataille, très violente, tourne à l’avantage des Carthaginois. Terrible défaite pour l’armée romaine pourtant numériquement supérieure, cette bataille consacra le général carthaginois Hannibal parmi les plus grands stratèges militaires, sa tactique étant encore enseignée dans certaines écoles militaires.
La bataille de Marathon a opposé les Athéniens aux Perses en 490 av. J.-C. Pour étendre l'hégémonie de l'Empire perse à la Méditerranée, le roi Darius Ier lance une attaque contre la Grèce continentale en 490 av. J.-C. Conduite par Mithridate, l'armée athénienne parvient à vaincre les Perses sur le site même de leur débarquement, à Marathon. Cette grande victoire mit fin à la première guerre médique et consacra la puissance d'Athènes. Elle a donné naissance à une célèbre course à pied, dont la distance choisie est celle que les soldats grecs ont parcouru au pas de course pour aller de la plage de Marathon à Athènes afin d'annoncer la victoire des oplites Grecs sur l'armée perse.
Épilogue de la guerre des Gaules, la bataille d’Alésia se termine en août 52 avant J.-C par la victoire des légions romaines de Jules César sur une coalition gauloise commandée par Vercingétorix. Malgré son succès précédent à Gergovie, le jeune chef gaulois a été contraint de se réfugier à Alésia par une habile contre-attaque romaine. En quelques jours, l’oppidum est encerclé par des travaux de terrassement considérables. Les offensives des armées de secours, comme celles des assiégés, se heurtent au puissant système de défense mis en place par les Romains. Vercingétorix doit se rendre, et son armée capituler. La chute d’Alésia entraînera la soumission des principaux peuples celtes, et la Gaule romaine deviendra l’une des plus prospères provinces de l’Empire.
La bataille des champs Catalauniques a opposé deux mondes : celui d’Attila roi des Huns conduisant ses redoutables hordes à travers l’Europe Occidentale et celui de la Gaule gallo-romaine, ancien territoire de l’Empire romain. Ce combat décisif n’a pas eu lieu près de Châlons-en-Champagne comme la tradition le rapporte, mais près de Troyes, au campus Mauriacus. Les champs Catalauniques relèvent plus du mythe fondateur que de la réalité ; selon toute vraisemblance, l’armée hunnique a été moins importante et beaucoup plus composite que ne l’a longtemps affirmé l’historiographie médiévale.
La bataille de Bouvines, qui s’est déroulée le 27 juillet 1214 dans le Nord, a opposé l’armée du roi de France Philippe Auguste à une coalition germano-flamande autour de l’empereur Otton IV. La déroute inespérée des coalisés va offrir une éclatante victoire au Capétien, qui va étendre le domaine royal et consolider son pouvoir face à ses rivaux européens. C’est l’une des premières batailles, à l’image de la bataille d’Hastings, où un souverain « tente Dieu », c’est-à-dire prend le risque d’être souillé du sang, et de perdre la vie au combat. Bouvines marque également une étape dans l’histoire de France car, suite à cette victoire, se serait développé un « sentiment national ».
Le 23 avril 1014, la bataille de Clontarf, près de Dublin, a opposé les armées du roi irlandais Brian Boru et les hommes de Leinster associés aux Vikings. On retient que la victoire a fait de Brian Boru un héros national ayant chassé les Vikings d'Irlande. Est-ce vraiment ce qu'il s'est passé ? Qu'est ce qui relève du mythe et de la réalité ? Plus de 1000 ans après cet épisode marquant de l'histoire irlandaise, il convient de revenir sur les circonstances de la bataille.
Ultime engagement de la guerre de Cent Ans, la bataille de Castillon (17 juillet 1453) est une victoire décisive de l'armée royale française remportée sur une armée anglo-gasconne. De multiples défaites, humiliations et échauffourées y trouvent leur conclusion sur les rives de la Dordogne. En 1453, il ne reste du prestigieux empire continental constitué par les Plantagenêt que des illusions et la riche Guyenne. Henri VI d’Angleterre n’a pas renoncé à ses prétentions au trône de France et le roi de France Charles VII souhaite désormais les bouter hors du sud de la Loire. La petite bourgade de Castillon va laver en un jour plus de cent ans d’humiliations françaises.
La bataille de Manzikert (1071) a opposé l'armée byzantine de l'empereur Romain IV aux turcs seldjoukides commandés par Alp Arslan. Victorieux, ces derniers s'emparent de quasiment toute l’Asie Mineure. Parmi les raisons invoquées pour justifier la Première croisade, la conquête turque en Orient figure en bonne place. D’abord esclaves au sein des armées abbassides, les Turcs ont pris de l’importance politique au cours du Xe siècle, et certains d’entre eux, grâce au titre de sultan donné par le calife, ont réussi à se tailler des principautés et à étendre l’influence turque jusqu’à la Syrie et à l’Anatolie. Parmi ces peuples turcs, les Seldjoukides, qui au cours du XIe siècle affirment leur autorité sur la région, allant jusqu’à menacer Byzance. C’est justement cette lutte entre les Seldjoukides et les Byzantins qui culmine avec la bataille de Manzikert. Pour quelles conséquences ?
Prélude de la Guerre de Cent Ans, la bataille de Crécy voit la défaite des armées du roi français Philippe VI de Valois face à celles du roi Édouard III d'Angleterre le 26 août 1346. Ce premier engagement majeur de la guerre, qui fit l'effet d'un coup de tonnerre dans la chrétienté, a eu lieu sur un champ de bataille du nord de la France, près de Crécy-en-Ponthieu (aujourd’hui dans la Somme). La victoire anglaise va porter un coup sévère au vieux concept féodal guerrier en démontrant qu’une combinaison d’archers et de fantassins peut résister à une charge de chevaliers en armure. La leçon ne sera pourtant pas retenue et ce sera le début d'une longue série de défaites pour la chevalerie française.
Le 14 octobre 1066 lors de la bataille d'Hastings, Guillaume de Normandie remporte une victoire décisive sur les troupes de Harold II, roi saxon d’Angleterre. Devenu Guillaume Ier le Conquérant, le vainqueur installe sur le trône d'Angleterre une dynastie normande qui perdurera un peu moins d'un siècle. Fondatrice de l’Angleterre moderne, la bataille d’ Hastings, l’une des plus grandes de l’Occident médiéval, est également sans doute possible par ses conséquences sur la construction des deux pays une bataille majeure de l’histoire de France, dont les péripéties nous sont rappelées par la célèbre tapisserie de Bayeux.
La bataille de Poitiers (19 septembre 1356) est une victoire anglaise décisive de la guerre de Cent ans, remportée par le Prince Noir sur l’armée trois fois plus nombreuse du roi de France. La rencontre a eu lieu à Maupertuis, au sud-est de Poitiers. Croyant tirer la leçon de la déroute des chevaliers français à Crécy six ans plus tôt, le roi Jean II le Bon décide d’y d'affronter ses adversaires pied à terre, tandis que les Anglais préfigurent une nouvelle stratégie militaire, en détachant un groupe d'archers. Transformés en fantassins, les chevaliers sont handicapés par leur lourde armure et un armement inadéquat et se font massacrer par les anglais. Au cœur du combat, le roi Jean, qui refuse de fuir, est capturé, ainsi que son fils Philippe. Ce nouveau désastre militaire va provoquer des troubles en France et mettre en péril le trône des Valois.
La bataille de Courtrai est une bataille du Moyen Age au cours de laquelle la chevalerie française de Philippe IV le Bel est battue par l’armée des communes flamandes, le 11 juillet 1302. Près d’un demi-siècle avant la bataille de Crécy, cette défaite annonce le déclin du modèle d’armée féodale reposant sur une lourde cavalerie en armure. Également appelée « bataille des Éperons d’or », du nom des centaines d’éperons dorés que les vainqueurs ont ramassé sur le champ de bataille, la bataille de Courtrai est encore commémorée par de grandes manifestations religieuses dans la ville.
Lors de la bataille de Hattin, le 4 juillet 1187, Saladin défait l’armée du roi de Jérusalem, Guy de Lusignan, et de son turbulent allié Renaud de Châtillon au lieu-dit les Cornes de Hattin, près du lac de Tibériade. Le roi de Jérusalem se rend, avec quelques-uns de ses chevaliers, et a la vie sauve, mais tous les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem sont décapités à proximité du champ de bataille. C'est la dernière étape dans la reconquête de Jérusalem entamée par Saladin depuis qu’il a réussi à unifier les musulmans sous la bannière du jihad. L’armée croisée exterminée à Hattin, la Ville sainte tombera comme un fruit mûr le 2 octobre 1187.
La bataille de Poitiers (732) s’inscrit dans le contexte de l’expansion musulmane menée en Occident par le gouverneur Abd al-Rahman d’Andalousie qui se dirige vers le royaume franc et Tours. Son avancée est stoppée, près de Poitiers, par l’armée de Charles Martel, maire du palais de la Gaule mérovingienne, venu apporter son appui au duc d’Aquitaine. L’affrontement, qui dure plusieurs jours, se solde par la victoire des Francs. Cette bataille décisive symbolise la fin de l’offensive musulmane en Occident. Remettons en contexte cette bataille, ses enjeux et ses conséquences, pour analyser l’impact qu’elle a pu avoir par la suite, jusqu’à nos jours.
La bataille de Las Navas de Tolosa, le 16 juillet 1212, est une étape décisive pour la réussite de la Reconquista du sud de l'Espagne par les royaumes chrétiens. Après une première phase qui a culminé lors de la prise de Tolède en 1085, la Reconquista avait dû stopper face à la contre-offensive des Almoravides dès la bataille de Zallaqa en 1086. Il faut attendre le milieu du XIIe siècle pour que les royaumes chrétiens reprennent leur marche ; mais cette fois ils rencontrent sur leur chemin une autre dynastie berbère, les Almohades. La défaite de ces derniers à Las Navas de Tolosa va ouvrir l'Espagne du Sud aux rois chrétiens et provoquer l'éclatement de l'Empire almohade en d'éphémères petits royaumes de Taifas.
La bataille d’Azincourt s’est déroulée le 25 octobre 1415 près du village d’Azincourt, dans le Pas-de-Calais, et a opposé l’armée française à l’armée anglaise du roi Henri V. C'est l’un des épisodes les plus célèbres de la guerre de Cent ans entre la France et l’Angleterre (1337-1453). La chevalerie française y connaît sa plus grande défaite face aux anglais. Avec la mort de l’idéal de la guerre chevaleresque, cette bataille ouvre une ère incertaine qui menace l’existence même de la France de l’époque. Elle marque aussi un tournant dans l’art de la guerre au Moyen Âge, en démontrant la supériorité des fantassins sur la cavalerie lourde de l'époque.
Le 14 juin 1658 à la batailles des Dunes se déroula la conclusion d’une guerre qui avait durée vingt-cinq ans et opposant la France à l'Espagne. Les français, commandés par Turenne et alliés une fois n'est pas coutume aux anglais, y affrontent les espagnols, dont l'un des commandants n'est autre que le Grand Condé, un ancien frondeur. Au nombre de 15 000, les Franco-Anglais, pourvus d’une importante artillerie, affrontèrent les 14 000 Franco-Espagnols de Condé. Rapidement, ceux-ci furent écrasés sur leur gauche, l’artillerie leur ayant cruellement fait défaut. Condé dut prendre la fuite. Avec la victoire de l’armée française, l’épopée Louis-quatorzienne s’annonce à l’Europe.
Investi d’un commandement pendant la guerre de Succession d’Espagne (1701-1714), le futur Régent Philippe d’Orléans prend la tête de l’armée d’Italie (1706), mais, entouré de conseillers incompétents, est entraîné dans le désastre du siège de Turin. La guerre de Succession d'Espagne est l'un des plus longs conflits du règne de Louis XIV. L'évènement à l'origine de cette guerre est la mort de Charles II le 1er novembre 1700. Il n'avait pas d'héritier. Cette guerre va durer treize ans, occasionnant des victoires et des défaites. Parmi celles-ci, il y a le siège de Turin, qui dura de mai à septembre 1706.
La bataille de Marignan est une célèbre victoire remportée par François Ier sur une armée de mercenaires suisses dans le nord de l'Italie, les 13 et 14 septembre 1515. Ce succès militaire va procurer au jeune roi de France, adoubé chevalier sur le champ de bataille par le seigneur de Bayard, une grande popularité et une flatteuse réputation de bravoure. 1515 est une des dates les plus retenues par les Français quand on leur parle d’histoire, ajoutant parfois Marignan. Pourtant, cette bataille mérite d’être plus connue et remise dans son contexte, lui aussi trop méconnu : les guerres d’Italie. Une épopée qui a ouvert la France aux merveilles de l’Italie et à la Renaissance.
La bataille de Valmy est la première victoire militaire de l’armée révolutionnaire française, remportée contre une armée austro-prussienne le 20 septembre 1792. Contre toute attente, après une forte canonnade, une belle harangue du général Kellermann près du fameux moulin de Valmy, quelques brèves escarmouches et une démonstration de l’infanterie prussienne qui n’ébranle pas la résolution des lignes françaises, les coalisés se retirent du champ de bataille. Valmy deviendra un symbole fondateur, la première victoire de la France révolutionnaire face à la coalition des monarchies européennes.
La bataille de Fontenoy, le 11 mai 1745, a opposé une armée française commandée par le maréchal de Saxe à une coalition Anglo-Hollando-Hanovrienne durant la guerre de succession d'Autriche. Parmi les grandes victoires opposant la Maison des Bourbons et celle des Habsbourg et dans l’affrontement entre les Français et les Anglais, Fontenoy est la plus célèbre, devenue populaire grâce à cette phrase « Messieurs les Anglais, tirez les premiers ! ». Le roi Louis XV, accompagné du dauphin de France, était de la campagne et la victoire fut célébrée par Voltaire, même si la guerre se poursuivit trois années encore, avec des succès divers, jusqu'à la paix d'Aix-la-Chapelle (18 octobre 1748).
La bataille de Denain, au cours de la guerre de Succession d’Espagne (1701-1714), est une victoire capitale du duc de Villars sur les armées austro-hollandaises du prince Eugène de Savoie-Carignan, le 24 juillet 1712. Cette victoire a préservé la France de l’invasion et les négociations de paix, entamées dans la foulée, ont abouti à la paix d’Utrecht (1713-1715). Un combat simple en quatre à cinq heures de temps, un modèle de stratégie admiré dans les écoles militaires, qui eut des résultats considérables aboutissant enfin à la paix et dessinant la frontière du nord de la France, comme elle est à peu près actuellement.
La bataille de Malplaquet, durant guerre de Succession d’Espagne, s’est déroulée le 11 septembre 1709 au hameau de Malplaquet, près d’Avesnes-sur-Helpe, dans le nord de la France. Nommé par Louis XIV à la tête de l’armée des Pays-Bas, le maréchal de Villars y affronte les troupes de la Grande Alliance formée par l’Autriche, la Grande-Bretagne et les Provinces-Unies, et commandées le prince Eugène de Savoie et le duc de Marlborough. Cette bataille à l’issue indécise a été qualifiée de « sanguinaire » par Marlborough. Bien que blessé lors des offensives anglo-impériales et contraint à l’abandon, Villars parvient à ramener ses troupes en bon ordre et à infliger à l’attaquant des pertes considérables.
La bataille de Rocroi est une victoire française décisive remporté par le jeune duc d'Enghien, futur prince de Condé, sur les armées espagnoles les 18 et 19 mai 1643, devant la place forte de Rocroi. Philippe IV d'Espagne, voulant exploiter la disparition de Richelieu projetait d'envahir cette dernière. Les armées espagnoles des Pays-Bas forte de 26 000 hommes mirent le siège devant Rocroi le 10 mai, afin d'investir la place avant de marcher sur Paris. L'armées française sous le commandement du duc d'Enghien, entreprirent avec succès de dégager la ville assiégée. L'infanterie espagnole perdit sa réputation d'invincibilité dans cette bataille dont le retentissement fut énorme.
Affrontement décisif de la guerre d’indépendance américaine, la bataille, ou plutôt le siège de Yorktown illustre le rôle déterminant joué par la France dans la révolution et l’indépendance américaine. Si l’on connaît surtout le nom de La Fayette, parti très tôt aider les Insurgents et commandant une division légère dans l’armée continentale de George Washington, ce sont bien les subsides de Louis XVI ainsi que l’intervention directe d’un corps expéditionnaire régulier de dix mille hommes du comte de Rochambeau et la flotte de l’amiral de Grasse qui vont constituer la contribution française essentielle. Et cette contribution porte avant tout le nom de Yorktown.
La bataille de Lépante est un combat naval qui s’est déroulé le 7 octobre 1571, dans le golfe de Lépante (golfe de Corinthe) entre la flotte ottomane d'Ali Pacha et une coalition chrétienne regroupant l'Espagne, Malte, Venise, Gênes et les États pontificaux. Placée sous le commandement de don Juan d'Autriche, la flotte chrétienne remporta une victoire éclatante, coulant une cinquantaine de galères turques, en capturant plus de 100 autres et libérant 15 000 chrétiens captifs. Cette bataille fut le premier succès majeur des chrétiens face à l'Empire ottoman et à ce titre fut psychologiquement déterminante. Elle eut peu de conséquences pratiques, toutefois, dans la mesure où les Turcs conservaient la suprématie sur terre, ce qui leur permit de reconstruire rapidement leur flotte.
La bataille d’Austerlitz s’est déroulée le 2 décembre 1805 et a opposé les troupes de l’empereur Napoléon Ier aux armées des empereurs russe (Alexandre Ier) et autrichien (François II). Également connue sous le nom de bataille des Trois Empereurs, cette victoire française écrasante remportée le jour anniversaire du sacre de l'empereur effaçait le désastre naval de Trafalgar et permettait de conclure favorablement la guerre de la Troisième Coalition. Napoléon ne créa jamais, parmi ses maréchaux, de duc ou de prince d’Austerlitz : c’était sa victoire personnelle, et un formidable instrument de légitimité à son pouvoir. Le lendemain, l'empereur s'adresse à son armée : « Soldats, je suis content de vous... Il vous suffira de dire : J'étais à la bataille d'Austerlitz, pour qu'on réponde : Voilà un brave ! »
Le 21 octobre 1805 lors de la bataille navale de Trafalgar, la flotte britannique dirigée par l'amiral Nelson défait la coalition franco-espagnole commandée par l'amiral Villeneuve. Cet affrontement décisif eut lieu au large du cap de Trafalgar, au sud de l'Espagne près de Cadix, opposant dix-huit navires français et quinze espagnols à vingt-sept vaisseaux britanniques. La victoire des Britanniques met un coup d’arrêt aux projets de Napoléon d’envahir l’Angleterre. Sous-estimée par Napoléon, elle assoit définitivement la domination navale du Royaume Uni et sa détermination à vaincre l'empereur.
La bataille de Waterloo, le 18 juin 1815 ,a opposé les armées de Napoléon aux troupes anglo-prussiennes de Wellington et Blücher, non loin de Bruxelles. Après s’être échappé de l’île d’Elbe où il était retenu prisonnier, Napoléon Bonaparte regagne Paris le 20 mars 1815 et reprend le pouvoir (« Cent-Jours »). Immédiatement, une coalition formée par la Russie, l’Autriche, la Prusse et l’Angleterre envoie des troupes à la frontière belge afin de préparer l’invasion de la France. Ayant rassemblé une armée de 125 000 hommes, l'empereur se porte à la rencontre de l'ennemi. L'affrontement principal, qui a lieu à Waterloo, se termine par une défaite française et la chute définitive du Premier empire.
Remportée par le général Napoléon Bonaparte sur les mamelouks d'Egypte le 21 Juillet 1798, la bataille des Pyramides est la plus prestigieuse (et rare) victoire française de la campagne d'Egypte. Elle va laisser à la postérité une des plus célèbres citations du futur empereur : « Du haut de ces pyramides quarante siècles d’Histoire vous contemplent ! »… Sur les pas de César et d’Alexandre, le jeune général a lancé les armées de la République dans une folle aventure militaire et scientifique sur la terre des Pharaons, occupée par les légendaires Mamelouks… Aux portes du Caire, leur mythique cavalerie, réputée pour être la meilleure du monde, est terrassée par l’infanterie du corps expéditionnaire français. Récit d’un « Azincourt égyptien » aux pieds des pyramides millénaires.
La bataille de Wagram, en Autriche, est la dernière grande victoire de Napoléon Ier, remportée sur les armées autrichiennes le 6 juillet 1809 au nord-est de Vienne. Cette bataille marqua la fin de la campagne d'Autriche et permit à Napoléon de réduire la cinquième coalition européenne contre la France depuis 1792. La Grande Armée, qui avait repris Vienne le 12 mai, avait été durement éprouvée à Essling, à quelques dizaines de kilomètres, les 21 et 22 mai : elle avait dû reculer, se rapprochant de Vienne à l'île Lobau.
La bataille d'Eylau (8 février 1807) est une victoire chèrement acquise par Napoléon Ier sur les russes dans l'ancienne Prusse orientale. C'est un véritable carnage ou Napoléon Ier découvre pour la première fois l'immensité russe et la dureté de ses hivers. Il lui faudra la victoire à la bataille de Friedland, le 14 juin 1807, pour que le tsar Alexandre Ier accepte de négocier. La paix sera conclue à Tilsit.
La bataille de Camerone (Mexique, 1863) est un épisode fondateur dans la Légion étrangère, qui célèbre chaque année ce "fort Alamo" version française. En 1862, La France s'est portée au secours à l’empereur Maximilien qu'elle a imposé sur le trône du Mexique. Le 30 avril 1863, un détachement d'une soixantaine de légionnaires s'illustre à Camerone en tenant tête à 2.000 mexicains. Cet événement mineur de l’Histoire dans le contexte de l’expédition mexicaine lancée par Napoléon III permet de comprendre comment il a été essentialisé par la Légion au point de devenir la clef de voûte de sa tradition.
Dans la culture populaire, la bataille de Frœschwiller-Woerth est conne sous le nom de « bataille de Reichshoffen », du nom des fameux cuirassiers dits « de Reichshoffen » qui se sacrifièrent héroïquement le 6 août 1870 lors de charges inutiles contre un ennemi bien plus nombreux et puissamment armé, durant la guerre franco-prusienne de 1870. les Français commandés par le maréchal Mac Mahon sont vaincu et les troupes prussiennes s'emparent de l’Alsace et de la Lorraine.
Lors de la bataille d'Isandlwana le 22 janvier 1879, la toute puissante Angleterre victorienne essuie, au pied d'une montagne d'Afrique du Sud, une des plus complètes et humiliantes défaites militaires de son histoire. Pendant britannique de ce que la bataille de Little Bighorn fut aux États-Unis d'Amérique, cette défaite fut infligée à un Royaume-Uni sûr de sa force et de sa supériorité par des guerriers armés pour la plupart de lances et de boucliers en peau de bêtes : les Zoulous. Au lendemain de la disparition de Nelson Mandela, retour sur une histoire sud-africaine marquée par les migrations et les affrontements.
La bataille de Gettysburg, qui se déroula du 1er au 3 juillet 1863 à Gettysburg en Pennsylvanie, est considérée comme le tournant de la guerre de Sécession (1861-1865). Les nordistes y remportèrent sur le champ de bataille une victoire couteuse mais décisive sur les sudistes, qui en sortirent durablement affaiblis et ne purent jamais reprendre l'offensive.
La bataille de Verdun, qui a opposé les troupes allemandes aux troupes françaises, s’est déroulée entre le 21 février et le 18 décembre 1916. Elle débute par une offensive allemande qui vise à "saigner à blanc" l'armée française. La défense de cette partie du front est rapidement confiée au général Pétain, qui organise le ravitaillement du front en créant la "voie sacrée", une route élargie et entretenue pour le passage ininterrompu de deux files de camions. L'avance allemande sera bloquée par la ténacité des combattants français, au prix d'un nombre vertigineux de morts et de blessés. Finalement remportée par la France, la bataille de Verdun est l’une des plus importantes de la Première Guerre mondiale (1914-1918).
La bataille du Jutland est la plus grand bataille navale de la Première Guerre mondiale, que se livrèrent les flottes britannique et allemande, le 31 mai et le 1er juin 1916. Alors que la guerre sur terre s’embourbe dans les tranchées puis l’enfer de Verdun, l’affrontement n’a pas encore eu lieu sur mer entre les deux rivaux européens, l’Empire britannique et l’Empire allemand. C’est à la fin du mois de mai 1916, au large du Danemark, que vont enfin s’affronter leurs flottes. Si la flotte allemande inflige plus de pertes que sa rivale, elle n'obtient pas un avantage décisif dans le Jutland et laisse aux anglais la suprématie sur la mer du nord jusqu'à la fin de la guerre.
La longue bataille de la Somme a été livrée de juillet à novembre 1916 par les Alliés contre les forces allemandes dans la région de la Somme, au nord de la France. Cet épisode très meurtrier est un moment charnière de l'engagement des britanniques dans la Première Guerre mondiale, qui engagent pour la première fois quelque 40 chars d'assaut le 15 septembre à Flers. Cette première grande offensive combinée franco-britannique, sous le commandement du général Foch et de Douglas Haig, n'a cependant pas entraîné (contrairement à ce qu’escomptait l’état-major) de progression des troupes alliées sur le front occidental. En raison du mauvais temps, de l'épuisement des troupes et du gain territorial minime obtenu, l'offensive s'arrête le 18 novembre 1916 sur l'ordre de Joffre.
La première bataille de la Marne, livrée entre le 5 et le 12 septembre 1914, a stoppé la progression allemande dans le nord-est de la France et ouvert l’ère de la « guerre des tranchées ». Dès le début de la première Guerre Mondiale, l'armée allemande a violé la neutralité belge en application du plan Schlieffen qui consistait à déborder la gauche de l'armée française pour l'encercler. Le 2 septembre, la cavalerie allemande est à 25 kilomètres de Paris. Les généraux Joffre et Gallieni établissent un plan pour redresser la situation et empêcher que l’armée allemande atteigne la capitale. Tous les moyens de transport seront réquisitionnés, notamment les taxis — dits depuis « taxis de la Marne » —, afin d'amener les soldats alliés au front...
Débutée le 22 juin 1941, l'opération Barbarossa était un plan d’attaque élaboré par Hitler dès le mois de décembre 1940 dans le but d’envahir l’Union soviétique. L'échec de la Luftwaffe face à l'Angleterre l'année précédente avait contraint le dictateur nazi à renoncer à son plan d'invasion de l'île en octobre 1940, mais l'amène à envisager une autre conquète, plus importante encore, celle de l'URSS. Quatre millions de combattants (plus de 200 divisions dont une quarantaine de contingents alliés), 3 300 chars et 5 000 avions sont ainsi lancés contre l’Union soviétique. Bien qu’averti à plusieurs reprises de l’imminence d’une attaque allemande, Staline n’a organisé aucun préparatif de défense. De la réussite ou de l'échec de Barbarossa va dépendre l’issue du conflit mondial débuté en septembre 1939.
La bataille de Stalingrad, qui a opposé les armées allemandes et soviétiques d’août 1942 à janvier 1943, est considérée comme un tournant de la seconde guerre mondiale. Devenue un symbole, cette bataille est l’un des épisodes les plus marquants de l’histoire militaire du XXe siècle. Ce combat titanesque dans lequel les belligérants ont engagé des moyens considérables se termine par une victoire décisive des soviétiques qui stoppe la progression des armées allemandes en Union soviétique. Revers cinglant pour les puissances de l’axe, elle a constitué pour les Alliés une précieuse victoire psychologique.
La bataille de la mer de Corail, qui se déroula du 4 au 8 mai 1942 entre les forces anglo-américaines et japonaises, a été un engagement naval et aérien important de la Seconde Guerre mondiale. Les Japonais, qui contrôlaient déjà depuis Pearl Harbor une grande partie de la région du Pacifique, envisageaient de conquérir l'Australie et se mirent en position pour se préparer à cette invasion. En préalable, l'offensive japonaise fut lancée le 4 mai dans la mer de Corail. Cette bataille par porte-avions interposés constitua un tournant dans le déroulement de la guerre du Pacifique car elle entrava l'avance des Japonais vers le sud.
La bataille de Midway a été un engagement aéronaval décisif de la Seconde Guerre mondiale, qui donna aux États-Unis la suprématie maritime sur le Japon dans l'océan Pacifique. Cette bataille se déroula du 3 au 7 juin 1942 à proximité des îles Midway, au nord-ouest des îles Hawaii. Déjouant la stratégie nippone d'instauration d'un barrage sous-marin autour de cet atoll, l'armée américaine remporte une première victoire significative sur les Japonais, mettant ainsi un terme à l'expansion maritime de l'armée impériale. En coulant 4 porte-avions, 3 destroyers, et 261 avions de combat, l'espoir de gagner la guerre va changer de camp : Midway représente un tournant de la Guerre du pacifique au même titre que la victoire des Alliés sur le front russe ou en Afrique du Nord.
La bataille d'Angleterre a opposé de juillet 1940 à mai 1941 l'armée de l'air britannique (RAF) et l'armée de l'air allemande (Luftwaffe), au cours de la Seconde Guerre mondiale. Elle a succédé à la bataille de France, perdue un mois plus tôt. Hitler, libre à l’Est grâce au Pacte germano-soviétique, n’avait plus face à lui que l’Angleterre. Mais c’est celle de Winston Churchill et pas de Chamberlain qu’il décide de mettre à genoux par un bombardement sans précédent, qui va révéler le courage britannique et faire rentrer dans la légende la Royal Air Force. Ces combats aériens intenses se termineront par la première défaite nazie depuis le début du conflit en 1939.
La bataille de Koursk, qui eut lieu dans l'ouest de la Russie du 5 au 13 juillet 1943, est un tournant de la Seconde Guerre mondiale. Impliquant plus de 2 millions d'hommes et plus de 3 000 blindés russes et allemands, elle est considérée comme la plus grande bataille de chars de l'histoire. Dernière offensive d'envergure tentée par les nazis sur le front oriental, elle coûta à Hitler la disparition de plus de 100 000 hommes et des pertes irréparables à ses divisions blindées, jusque-là restées invincibles. Avec sa victoire l’Union Soviétique prouva elle au monde entier que l’arme blindée allemande (Panzerwaffe) n’était pas invincible. Elle y acquit la sérénité nécessaire aux grandes offensives libératrices de 1944.
La bataille des Ardennes, du 16 décembre 1944 au 1er février 1945, est la dernière grande offensive allemande contre les armées alliées qui progressaient vers l'Allemagne à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Après le débarquement de Normandie en juin 1944, les forces alliées investirent la France mais furent bloquées en septembre le long de la frontière allemande. Le 16 décembre, profitant des conditions météorologiques qui ne permettaient pas aux avions alliés de voler, Hitler lança une contre-offensive surprise à travers les Ardennes.
La bataille de Diên Biên Phu a opposé en 1954 l'armée française et les forces communistes vietnamiennes du Viêt-minh dans la plaine encaissée de Diên Biên Phu, située au nord-ouest du Viêt Nam, près de la frontière avec le Laos. Cette bataille, dont le Viêt-minh sortit vainqueur, marqua la fin de la guerre d'Indochine (1946-1954), mais aussi celle de l'hégémonie française dans cette région. Elle aboutit, lors des accords de Genève, à la partition du Viêt Nam en deux États distincts. Cette défaîte marquera durablement l'armée française et causera un fort traumatisme pour les survivants de cette bataille.