Nos revues des principaux livres dédiés à l'Histoire.
Il était une fois le temps des cathédrales. Les Piliers de la terre nous invite à découvrir l'extraordinaire construction de l'une d'elles en nous plongeant dans l'Angleterre du XIIe siècle en proie aux guerres, aux famines et aux incessantes luttes de pouvoirs. L'écrivain gallois Ken Follett, considéré comme l'un des maîtres du suspense, nous offre là une grande fresque romanesque et historique au cœur du Moyen Âge.
Jean-Denis Attiret est aujourd'hui une personnalité peu connue. Pourtant ce peintre dolois devenu sur le tard jésuite se retrouve peintre officiel à la cour de l'empereur de Chine Qianlong pendant 31 ans. Si les œuvres parvenues jusqu'à nous sont rares, il a laissé une importante documentation épistolaire qui permet de retracer en détail son parcours chinois. Violette Fris-Larrouy, élève à l'École du Louvre, à l'Institut National des Langues et des Civilisations Orientales et à l'École Pratique des Hautes Études de Paris, nous propose une biographie de l'artiste très réussie dans son ouvrage « D´un soleil à l´autre. Jean-Denis Attiret missionnaire jésuite peintre de l´Empereur de Chine » publié aux Éditions de la Bisquine.
Dans cet ouvrage, Joseph Vebret romancier et spécialiste de l’histoire de la littérature, nous propose de nous pencher sur la vie bien mouvementée du premier fils de Napoléon Bonaparte : Léon. Au sein de la famille impériale élargie, ce dernier occupe une place bien particulière, celui du mouton noir, du raté, dont la longue descente aux enfers suscite tout autant le mépris que la pitié. Evoquer ce triste destin c’est aussi s’attarder sur ce XIXe siècle français si tourmenté et dont Léon fut bien plus souvent la victime que l’acteur.
« Le bon roi Dagobert a mis sa culotte à l’envers ». Si la chanson populaire, datant probablement de la Révolution française, est toujours chantée de nos jours, elle n’en est pas moins fausse et injuste envers Dagobert Ier, fils de Clotaire II, tant son règne frappa les esprits. C’est d’ailleurs l’occasion pour Ivan Gobry, dans cette biographie de Dagobert Ier, de retracer l’existence de ce souverain trop souvent méconnu, qui fut pourtant un des plus grands monarques que le royaume Franc ait connu. Gobry, après avoir effectué divers travaux prosopographiques sur d’autres rois mérovingiens comme Clotaire Ier et Clotaire II, signe ici une nouvelle biographie dans la collection « Histoire des Rois de France », publiée chez Pygmalion en mars 2010.
Histoire pour tous accueille Mara Goyet, enseignante d’histoire-géographie en collège et auteure de plusieurs ouvrages sur le métier de professeur, dont Collège Brutal (Flammarion), qui vient de paraître. Elle nous parle de son métier et de l’évolution de ses réflexions depuis ses débuts et son ouvrage Collèges de France (Fayard), paru en 2003.
A l’occasion d’un Café histoire consacré à la conquête du pouvoir par Napoléon III, l’association Thucydide recevait le 3 avril 2012 l’historien Jérôme Grondeux, maître de conférences à l’université Paris IV Sorbonne, et enseignant également l’histoire des idées politiques à l’Institut Catholique de Paris. Il est l’auteur, entre autres, de Socialisme : la fin d’une histoire ? (Payot, 2012). L’occasion de comparer l’élection de Louis-Napoléon Bonaparte et la campagne présidentielle de 2012. Histoire pour tous était présent.
Histoire pour tous rencontre Dominique Valérian, professeur d’histoire médiévale à l’université Lumière - Lyon 2, spécialiste de l’Occident musulman médiéval, pour évoquer son parcours d’historien, ses recherches, sa vision de l’enseignement de l’histoire de l’Islam médiéval, et son point de vue sur internet.
Historien du Maghreb contemporain, spécialiste du Maroc, Pierre Vermeren est maître de conférences à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne. Alors que le régime Ben Ali vacillait, il est le premier à avoir parlé de « révolution » pour la Tunisie, au micro de France Info, quelques jours avant la chute du Président. A l’occasion de la réédition, avec une préface inédite, de son ouvrage de 2004, Maghreb : la démocratie impossible ? (sous le titre Maghreb : les origines de la révolution démocratique, Pluriel, mai 2011), Histoire pour tous le reçoit pour évoquer son parcours d’historien et aborder des sujets comme l’enseignement de l’histoire du Maghreb contemporain, mais également de l’islam, et évidemment pour connaître son avis sur l’avenir des révolutions arabes.
Histoire pour tous rencontre aujourd’hui Laurent Feller, professeur d’histoire médiévale à Paris I Panthéon-Sorbonne, spécialiste de l’Italie du haut Moyen Âge, et directeur du Lamop. Il évoque son métier d’historien, son travail de recherche dans le contexte de la réforme de l’Université, et les questions de publication et de vulgarisation de l’histoire.
Patrick Boucheron est maître de conférences en histoire du Moyen Âge à Paris I Panthéon-Sorbonne, membre de l’Institut universitaire de France et du comité de rédaction de la revue L’Histoire. Histoire pour tous a le plaisir de rencontrer l’historien Patrick Boucheron, qui nous parle de son métier d’enseignant chercheur, de quelques-uns de ses ouvrages, de son rapport à l’écriture de l’histoire, et qui nous donne son avis sur la vulgarisation et sur le rôle d’internet dans les usages de l’histoire aujourd’hui.
L’historiographie, et ses multiples définitions, est devenue incontournable dans l’approche de l’histoire aujourd’hui. Tout historien s’interroge sur sa science et son travail, et de plus en plus sur l’usage public qui est fait de l’histoire. En effet, d’internet aux lois mémorielles, en passant par l’exploitation politique de figures ou d’événements historiques, l’histoire n’appartient pas uniquement à l’historien. De plus, c’est une science qui connaît de nombreuses mutations, avec l’émergence de la world history, de l’histoire du genre ou des Postcolonial Studies. L’ouvrage de Nicolas Offenstadt, L’historiographie (PUF, coll. Que sais-je ?), vient mettre à jour ces évolutions.
Objet de convoitise, notamment politique, Jeanne d’Arc est une figure de l’histoire de France qui n’en finit pas de passionner. Beaucoup de choses ont été écrites sur elle, des plus sérieuses aux plus fantaisistes, et son destin fait encore débat chez les historiens, même si un certain consensus se détache sur les grandes étapes de sa vie. L’histoire de Jeanne, c’était aussi un contexte, fondamental pour ce qui était en train de devenir la France, à l’image du débat sur le « sentiment national » revendiqué par la Pucelle. L’ouvrage de Philippe Contamine, Olivier Bouzy et Xavier Hélary, Jeanne d’Arc. Histoire et dictionnaire (Robert Laffont), aborde tous ces aspects, et bien d’autres.
Il était une fois le temps des cathédrales. Les Piliers de la terre nous invite à découvrir l'extraordinaire construction de l'une d'elles en nous plongeant dans l'Angleterre du XIIe siècle en proie aux guerres, aux famines et aux incessantes luttes de pouvoirs. L'écrivain gallois Ken Follett, considéré comme l'un des maîtres du suspense, nous offre là une grande fresque romanesque et historique au cœur du Moyen Âge.
Et si Hitler... avait gagné la guerre ! Pour son premier roman uchronique, un jeune auteur, Jordan Proust envisage cette idée que l'on n'oserait imaginer. Et pourtant, l'histoire aurait bien pu se passer autrement : la victoire Alliée n'était pas inéluctable, et le IIIe Reich aurait pu durer 1000 ans...
Le chevalier d’Eon, un homme, une femme, un mélange des deux ? Ce personnage atypique du XVIII è siècle a réellement existé au cours du règne de Louis XV. Agent secret, ambassadeur, dragon, mêlé aussi bien à la politique des Grands qu’aux intrigues de la Cour, il est passé à la postérité…à cause de son sexe. Mais avant tout, c’est un être humain.
A l’occasion de la sortie au Livre de Poche du Tome 2 du Secret des cartographes « A l'assaut du Pacifique » Sophie Marvaud, romancière, revient sur la célèbre trilogie et ses personnages. Les trois tomes du Secret des Cartographes relatent les aventures d’une jeune peintre italienne du XVIIème siècle : Apollonia, déguisée en homme et engagée sur l’un des navires de la Compagnie hollandaise des Indes Orientales comme officier. L’héroïne voyagera en Europe (Tome 1), en Amérique du sud, dans le Pacifique (Tome 2) mais aussi en Asie (Tome 3) afin de faire des découvertes territoriales et commerciales pour le compte de la VOC.
Tout le monde ou presque connaît, ou plutôt pense connaître, l'histoire des derniers rois capétiens, dont la saga a été rendue célèbre par le non moins célèbre roman de Maurice Druon et ses dérivés télévisuels. Cette oeuvre, si elle a eu le mérite de populariser cette période de l'histoire de France, a aussi figé dans le marbre des vérités qui n'en sont pas tout à fait, et des mensonges qui en sont souvent. L'historienne Alix Ducret fait une mise au point sur les personnages et faits marquants de cette époque.
La prophétie de Saint Malachie, dite « prophétie des papes », annonce qu’au terme d’une succession de 112 papes depuis Célestin II surviendrait Pierre le Romain, qui guidera les Chrétiens dans un contexte apocalyptique de persécutions et de destruction de la ville aux sept collines, prélude à l’arrivée du « juge terrible » ! Sauf que si on fait le calcul ce Pierre le Romain serait… Le nouveau Pape François ! Dans un essai, Jean-Marie Beuzelin tente donc d’éclaircir cette prophétie pour que nous sachions à quoi nous attendre dans les années à venir.
Olivier Guyotjeannin est un historien médiéviste français, professeur à l'Ecole des chartes depuis 1988 où il enseigne la diplomatique et le latin médiéval[1]. Ancien élève de l'Ecole des chartes, il soutient en 1981 une thèse sur « La seigneurie des évêques du Beauvais et de Noyon (Xe-XIIIe ». De par sa formation d'archiviste-paléographe, ses travaux accordent une place majeure à l'étude des sources médiévales et à leur exploitation par les historiens médiévistes. Dans cette perspective, il est l'auteur de plusieurs œuvres à destination des historiens dans lesquelles il s'efforce d'établir une méthodologie d'approche des sources[2]. C'est dans cette optique qu'Olivier Guyotjeannin entame Les sources de l'histoire médiévale.
Carthago Delenda est ! Ces trois mots de Caton l'Ancien sonnent comme une mise à mort qui conduit presque à une disparition de l'histoire. Pourtant de nombreux chercheurs redécouvrent la cité depuis quelques décennies. Depuis la publication de l'ouvrage fondamental de Serge Lancel paru en 1992, le thème semble avoir suscité moins d'ouvrages majeurs bien qu'on puisse noter la publication de l'excellent Carthage et le monde punique d'Hédi Dridi, dans la collection des Guides Belles Lettres des Civilisations. Khaled Melliti publie cette année un nouvel ouvrage consacré à ce sujet intitulé Carthage : histoire d'une métropole méditerranéenne publié aux éditions Perrin et propose une lecture davantage politique de la cité complétant ainsi les deux livres précédemment cités.
Les deux derniers volumes de L'Histoire socialiste de la Révolution française, de Jean Jaurès, sont parus en 2015 aux Éditions sociales. Un véritable événement historiographique, et l'occasion de revenir sur cette œuvre majeure à plus d'un titre, alors que la récupération de la Révolution française par une partie de la classe politique est d'une brulante actualité.
Lorsque l'on vous parle de 1515, vous pensez certainement à la bataille de Marignan. Cependant, ce n'est pas le seul évènement se déroulant à cette époque, loin de là ! Au travers de cet ouvrage, Jacky Lorette nous dépeint, cinq cents ans après, cette année des ruptures.
Dans son ouvrage traduit en français par Danielle Lafarge aux Éditions Ixelles, Stephen Harding, journaliste américain rédacteur en chef du magazine Military History, nous livre une incroyable histoire se déroulant quelques jours avant la fin de la Seconde Guerre mondiale. Cette histoire est celle d'une aussi inattendue qu'improbable alliance entre GI et soldats de la Wehrmacht pour porter secours et délivrer des dignitaires français prisonniers par les SS dans une forteresse du Tyrol. Un récit historique documenté et passionnant.
Au cœur des tranchées, les cuistots de 1914 furent beaucoup plus que des intendants ordinaires, mais des soldats passionnés contre la faim et la déprime. Manger chaud, manger bien, c'est déjà un peu gagner la guerre. Des ''beignets de campagne'' à la ''soupe vigneronne'', cet ouvrage vous permettra d'avoir un aperçu des recettes simples et fortifiantes des poilus de la grande Guerre. Le guerre de 14-18 ce sont 8 500 000 Français mobilisés sur une période de plus de 1 500 jours !
Ses généraux, ses maréchaux, ses ministres et même sa propre famille, tous ont fournis à Napoléon Ier des traîtres qui ont dans l'ombre comploté et manigancé pour le pousser à sa perte. L'Empereur lui-même dira : « C'est dans les hauts rangs de la société que se trouvent les traîtres. Ce sont ceux que j'ai le plus élevés qui m'abandonnent les premiers ! ». Tel César ou même le Christ, Napoléon passe ou veut passer pour l'homme supérieur trahit par les siens. Sans ces trahisons le Premier Empire avait-il finalement toutes ses chances pour imposer un équilibre nouveau en Europe ? Robert Colonna d'Istria nous livre ses réflexions sur le concept de trahison avant de dresser un dictionnaire des traîtres à Napoléon. Un ouvrage très intéressant, accessible à tous, rédigé par un passionné trahissant une certaine admiration pour le personnage et donc finalement une certaine subjectivité.
Écrivain et historien canadien ayant vécu dans le Sud de la France, Stephen O'Shea a consacré plusieurs ouvrages en anglais à l'une de ses passions : le catharisme. Les Éditions Ixelles nous proposent à travers la présente traduction, Les Cathares. Vie et mort de parfaits hérétiques, de revenir sur l'histoire de cette communauté jugée hérétique et de sa persécution ayant entrainé une croisade et la création de l'Inquisition dans le Languedoc il y a quelque huit cents ans.
Depuis quelques années, l'Histoire est redevenue un enjeu politique. Hommes politiques, personnalités médiatiques, s'en emparent pour tenter de (re)créer un discours sur la nation, une nation fantasmée dans un roman national, qui voudrait faire croire à l'existence d'une France éternelle menacée aujourd'hui de toutes parts, notamment par la mondialisation et l'immigration. Parallèlement, ces mêmes personnages attaquent violemment l'histoire scientifique et enseignée. Dans ce court livre de conversation avec Régis Meyran, l'historien Nicolas Offenstadt analyse cette offensive, et défend une histoire savante et critique, ainsi que le rôle social de l'historien dans l'espace public.
À l'exception de quelques célèbres figures comme Isabeau de Bavière ou Anne de Bretagne, les reines du Bas Moyen Âge français sont souvent restées dans l'ombre de l'Histoire. Dans son dernier ouvrage paru aux Éditions Tallandier, Murielle Gaude-Ferragu ressuscite ces reines bien souvent oubliées telles Jeanne d'Évreux, Jeanne de Bourbon, Charlotte de Savoie et bien d'autres encore. L'historienne universitaire montre ainsi qu'elles jouèrent un rôle essentiel pour la Couronne de France et s'interroge de ce fait par leur influence et leurs actions sur la réalité de leur pouvoir à l'époque.
La collection « Une histoire personnelle de la France » (PUF) ouvre la période contemporaine par « Le siècle des possibles », ouvrage d'Emmanuel Fureix, spécialiste de l'histoire culturelle et politique de la France au XIXe siècle. Un siècle courant de 1814, un an avant la chute de Napoléon, à 1914, veille de la Première Guerre mondiale, date souvent considérée comme le début du XXe siècle. Une époque décisive pour la France, avec ses révolutions, ses changements de régimes politiques, et ses mutations sociales et économiques.
Rapidement battue en Juin 1940, la France a joué, sur le plan strictement militaire, un rôle relativement secondaire dans la guerre de 1939-1945. Mais sur le terrain mal connu du renseignement, le rôle important des réseaux de résistance, des services gaullistes mais aussi vichystes, commence peu à peu à être réévalué. La récente parution de l'ouvrage d'Yves Bonnet est donc l'occasion de faire un point sur cette question.
Lorsque l'on évoque le règne de Louis XIV, le château de Versailles vient très rapidement à l'esprit. Ainsi, c'est à nul autre qu'au Roi soleil que le logo du château fait référence. Or ce château a une histoire riche avant et surtout après. La symbolique solaire attachée encore aujourd'hui à ce lieu et à ce roi fut pourtant délaissée dès la fin de son règne. Raisons religieuses, personnelles ou politiques ?
Le 26 juin 1813 est une date obscure, anodine à première vue dans l'Histoire de France. Une date qui n'est pas enseignée à l'école, une date que seule une poignée de passionnés du Premier Empire connaissent... Et pourtant pour le journaliste allemand Günter Müchler il s'agit d'une date primordiale de l'Histoire européenne ! C'est pour ainsi dire un instant clef, un moment charnière, où le destin de millions d'Européens s'est joué dans un huis clos entre l'empereur des Français Napoléon et l'ambassadeur autrichien Metternich.
Les recherches récentes placent les femmes comme sujets et actrices de l'histoire, actives dans tous les domaines de la vie publique. Confinées par l'idéologie dominante qui les veut épouses, mères et ménagères, les femmes sont en effet, qu'elles le veuillent ou non, mêlées à toutes les évolutions de la société française au fil des XIX e et XX e siècles. Cette période les voit conquérir de nouveaux droits, revendiquer l'égalité et l'indépendance, se libérer de nombreux tabous...Une révolution féministe s'accomplit, à travers l'accès à l'éducation, au droit de vote des femmes, sans oublier la maîtrise de la fécondité.
Et si la France avait continué la guerre 1941-1942, est le deuxième tome de l’uchronie, ou histoire alternative, fruit de l’imagination de Jacques Sapir, Frank Stora et Loïc Mahé . Cet essai se base le questionnement suivant : « Que serait-il advenu si le gouvernement Reynaud avait décidé de poursuivre le combat à partir de l’Afrique du Nord au printemps 1940 ? ». Nous ne pouvons que saluer la parution de ce second tome qui fait honneur à un genre considéré comme marginal en France, mais valorisé dans le monde Anglo-Saxon même au sein des cercles universitaires. C’est que cet exercice de style, au-delà de son aspect spéculatif et ludique, présente un véritable intérêt académique en permettant un retour original sur certains processus et décisions historiques. D’autre part il nous permet de méditer sur le concept de contingence dont les historiens et les philosophes n’ont pas fini de débattre.
Le dernier livre de John Scheid, professeur au Collège de France et spécialiste de la religion romaine, est un livre singulier à plus d’un titre. Il nous propose à travers les pas de Plutarque de découvrir et de comprendre les us, coutumes, les mythes et la religion romaine. Plutarque (v. 46- v. 125) est un citoyen romain de culture grecque originaire de Chéronée, en Grèce qui a écrit notamment les fameuses Vies Parallèles. Ainsi, c’est le regard d’un homme au cœur de l’apogée de l’Empire romain que John Scheid nous fait découvrir à travers ce livre À Rome sur les pas de Plutarque. Ce petit livre de 176 pages est très dense et peu habituel dans sa forme. Pour mieux rendre compte de cet ouvrage, Histoire pour Tous vous propose trois angles de lectures possibles de cet ouvrage.
Dans son dernier ouvrage, Cathares. Le massacre oublié, Katherine Quénot cherche à nous faire partager sa passion des cathares. Qui étaient-ils ? Comment se présentait leur religion et comment la pratiquaient-ils ? Mais également, pourquoi furent-ils considérés comme des hérétiques et traités en temps que tel ! L’auteur s’interroge ainsi les raisons qui amenèrent la papauté et la royauté française à lancer contre eux une croisade et l’Inquisition médiévale créée à cette occasion. Tout cela s’annonçait très intéressant si seulement ce n’était pas un tissu d’inepties oscillant entre le grotesque et l’insulte à l’Histoire.
Le bicentenaire de la campagne de Russie où Napoléon Ier perdit l’essentiel de ses armées est l’occasion de nouvelles parutions sur cette guerre connue de tous mais où règne encore souvent de nombreuses zones d’ombre. Pour relever le défi l’historiographie napoléonienne bénéficie d’une nouvelle recrue en la personne de Marie-Pierre Rey, professeur d’histoire russe et soviétique à l’université Paris I Sorbonne. Après une biographie du Tzar Alexandre Ier en 2009 elle nous offre cette année « L’effroyable tragédie. Une nouvelle histoire de la campagne de Russie ». Un excellent ouvrage tirant partie des acquis de la recherche française mais également russe et anglo-saxonne.
Véritable best-seller du livre d’histoire vulgarisé, Métronome de Lorànt Deutsch ne cesse de trôner en tête de gondole dans les librairies. Et après deux éditions papiers – classique et illustré –, c’est au tour de la télévision de s’emparer du phénomène avec une coûteuse série documentaire à venir très prochainement sur France 5. Revenons sur cet ouvrage figurant parmi les meilleures ventes – si ce n’est la meilleure – du livre d’histoire en France.
Après ses ouvrages sur Stalingrad, Koursk et Berlin, le journaliste et historien Jean Lopez aborde cette fois ci un épisode moins célèbre de la guerre germano-soviétique, à savoir la bataille pour le « chaudron » de Tcherkassy-Korsun, remise dans le contexte plus large de l’offensive soviétique visant à s’emparer du contrôle du Dniepr (septembre 1943-février 1944). Souvent reléguée au second plan par les autres conflagrations majeures de 1944 et notamment Bagration, la bataille de Tcherkassy-Korsun n’en reste pas moins intéressante à plusieurs titres.
La vision de l’islam aujourd’hui est ambivalente. Si certains l’assimilent à l’obscurantisme du terrorisme jihadiste, d’autres rappellent à l’envi son « âge d’or », de la Maison de la Sagesse de Bagdad à Al Andalus. L’islam n’est, surtout, plus étranger à nos sociétés, par la mondialisation et l’immigration. Pourtant, il demeure largement inconnu, souvent essentialisé, y compris par les femmes et les hommes de culture musulmane, en particulier en Occident. Le livre de Malek Chebel, en revenant sur Les grandes figures de l’islam, parvient-il à nous éclairer ?
Si la Rome antique est fameuse et célébrée, si celle de la Renaissance est reconnue, ce n’est guère le cas de la Rome du Moyen Âge, bien au contraire. Comme si, pendant mille ans, la capitale de l’Empire romain puis de la papauté n’avait été qu’une ville mineure d’Occident. Les explications sont nombreuses, parmi elles le rôle –comme pour le Moyen Âge en général- des humanistes de la Renaissance, ou encore la rareté des vestiges médiévaux, surtout si on les compare aux ruines antiques. L’ouvrage dirigé par André Vauchez est une bonne façon de remettre les choses à plat.
La bataille de Poitiers est encore aujourd’hui considérée comme l’une des grandes dates de l’histoire de France. Son évocation provoque toujours nombre de débats et de récupérations, malgré les travaux récents qui ont relativisé son importance, et expliqué le contexte qui a conduit à sa mythification, jusqu’à nos jours. L’ouvrage de Salah Guemriche revient donc sur cette bataille, pour « disséquer ce mythe national ».
Les croisades sont un sujet qui à la fois passionne, et provoque nombre de polémiques, il n’est donc jamais facile de s’en saisir. De plus, la vision que nous en avons en Occident est presque exclusivement ethnocentrée, traitée soit de façon « hagiographique » et presque nostalgique, soit de façon très critique, en présentant ces pèlerinages guerriers comme des entreprises de colonisation avant l’heure, responsables de quasiment tous les maux actuels, avec son lot de clichés manichéens…