la fayette portraitLe marquis de La Fayette était un général et homme politique français, qui s’illustra lors de la guerre d’Indépendance américaine et participa aux débuts de la Révolution française. Agé de seulement vingt ans, il s’embarque en 1777 sur L'Hermione pour combattre aux côtés des colons américains. Revenu en France en 1779, il contribue à faire décider de l’appui français aux insurgents. Député de la noblesse de Riom aux états généraux, La Fayette fut nommé commandant de la Garde nationale le 15 juillet 1789. Partisan de la monarchie constitutionnelle, il doit émigrer de 1792 à 1800. Il fut député libéral sous la Restauration et commanda la Garde nationale en juillet 1830, mais se détacha rapidement du gouvernement de la monarchie de Juillet.

 

La Fayette, l’américain

Marie Joseph Gilbert Motier, marquis de La Fayette, est né à Chavaniac en Haute-Loire le 6 septembre 1757. Orphelin jeune et ayant hérité d’une confortable fortune, il est envoyé à Paris au lycée Louis-le-Grand pour y faire ses études. Embrassant une carrière militaire, il entre en 1771 dans la 2e compagnie de mousquetaires, puis au régiment de Noailles, avec le grade de sous-lieutenant. En 1774, La Fayette se marie avec Marie Adrienne Françoise de Noailles.

lafayette lamericainEnthousiasmé par la cause des colons américains révoltés, il se rend en Amérique en avril 1777, malgré les ordres du roi. Arrivé à Georgetown le 15 juin, il se met aux services des insurgés. La Fayette participe à la bataille de Brandywine, au cours de laquelle il est blessé puis reçoit le commandement des troupes de Virginie. Il prend part à plusieurs engagements militaires avec succès (notamment à Monmouth en tant que commandant de division), avant de retourner en France plaider la cause américaine auprès de Louis XVI. Lorsque Londres déclare la guerre à Paris, il obtient de nouvelles aides financières et militaires.

La Fayette obtient qu’un corps d’environ 6000 hommes, commandé par le général Rochambeau, soit envoyé outre-Atlantique. Il mène avec ce célèbre général une campagne qui oblige Cornwallis, encerclé dans Yorktown, à capituler le 17 octobre 1781. Cette victoire devait aboutir à l'indépendance des États-Unis. S’ouvre alors une période de voyages entre la France et le continent américain, où il est désormais accueilli en héros. En février 1787, les idées avancées qu’il exprime lui valent quelques froideurs de l’entourage royal. Il est élu au mois de mars 1789 député de la noblesse de la sénéchaussée de Riom aux États généraux.

Dans le tumulte de la Révolution française

En 1790, La Fayette jouit d’une exceptionnelle popularité. Le « héros des deux mondes » représente l’ancien parti des patriotes à la Constituante. Quoique révolutionnaire convaincu, il est aussi le protecteur de la famille royale depuis octobre 1789. Ce choix et sa renommée le placent au centre du débat constitutionnel. Ambitieux, cet illustre franc-maçon, après avoir créé avec Brissot la Société des amis des Noirs, présente le 11 juillet un projet de Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen. Il est nommé le 13 vice-président de l’Assemblée, et, le 15, commandant en chef de la garde nationale de Paris. Il sauve la famille royale menacée à Versailles lors des journées d’émeutes des 5 et 6 octobre 1789.

lafayette federationLa Fayette est au sommet de sa popularité lorsqu'il organise la fête de la Fédération le 14 juillet 1790. C’est encore lui qui ramène le roi prisonnier après la fuite de Varennes, tout en plaidant pour le maintien de Louis XVI sur le trône. Lieutenant général à la fin du mois de juin 1791, il réprime sévèrement la manifestation du Champ-de-Mars (17 juillet 1791), faisant tirer sur le peuple.

Discrédité aux yeux des révolutionnaires, il devra donner sa démission (8 octobre 1791). En 1792, il prend la tête d’une armée contre l’Autriche, espérant qu’une victoire lui permettra, en accord avec les Girondins, de briguer le pouvoir. Cependant, son opposition avec les Jacobins s’accroît ; ceux-ci l’accusent de retourner ses troupes contre Paris pour prendre le pouvoir. Mis à la tête des armées chargées de repousser l’invasion étrangères, il remporte quelques succès dans la Sambre.

Alors que le mouvement démocratique et populaire reprend la Révolution en main, La Fayette est déclaré traître à la patrie. Après avoir pris, avec beaucoup de courage, la défense du trône, au lendemain des journées de Juin et d’Août 1792, il passe la frontière après avoir tenté vainement de soulever son armée en faveur de Louis XVI. Il tombe aux mains des autrichiens qui, le considérant comme l’un des instigateurs de la Révolution, l’incarcèrent à la forteresse d’Olmütz en Moravie. La Fayette restera cinq ans dans sa geôle. Ce n’est que par le traité de Campo-formio (1797) qu’il recouvrera la liberté. Trois plus tard, il se retire dans son domaine en Seine-et-Marne, d’où il assiste à l’épopée impériale.

La fin de carrière du marquis de La Fayette

Après avoir soutenu Louis XVIII, lors de la Première Restauration, il épouse, à l’annonce du retour de l’île d’Elbe, la cause de l’Empereur. Député de Seine-et-Marne, le 10 mai 1815, il est vice-président de l’Assemblée. Toutefois, il est de ceux qui contribueront à la déchéance du vaincu de Waterloo, le 22 juin 1815. Cette attitude versatile ne l’empêche pas d’obtenir de la part du gouvernement provisoire le poste de commissaire près du quartier général des alliés.

La Fayette se retrouve député de la Sarthe, en 1818. Membre de la Charbonnerie, il est battu aux élections de 1824 et retourne aux États-Unis à l’invitation du Congrès. iI y séjourne deux ans, recevant un don de 200 000 dollars et de vastes propriétés terriennes. Ce voyage est un triomphe personnel.

De retour en France en 1825, La Fayette est une nouvelle fois élu député de Seine-et-Marne en 1827 puis, après la révolution des Trois Glorieuses, reçoit le commandement de la garde nationale mais démissionne peu de temps après, à la suite d’un différend intervenu entre lui et le roi Louis-Philippe. La Fayette meurt à Paris le 20 mai 1834, laissant en France un souvenir mitigé du fait de ses ambivalences politiques et de ses tentations césaristes. Cependant, durant toute sa carrière, il a prôné l’égalité sociale, la représentation populaire, la tolérance religieuse et la liberté de la presse. En 1917, les américains reconnaissants s’engagent aux cotés de la France dans la Première Guerre mondiale au cri de « La Fayette, nous voici ! ». En 2002, le marquis recevra à titre posthume la nationalité américaine.

Bibliographie

La Fayette, biographie de Jean-Pierre Bois. Perrin, 2015.

Lafayette, héraut de la liberté, de Laurent Zecchini. Fayard, 2019.

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