La Régence (1715-1723) désigne la période de minorité de Louis XV pendant laquelle le pouvoir a été exercé par le prince de sang Philippe d’Orléans. A la mort de Louis XIV, le Grand Siècle est terminé. La France, abattue par douze années de guerre, a pour nouveau roi Louis XV, un enfant de cinq ans. Le nouveau Régent va mener une politique de réaction vis-à-vis de l’absolutisme instauré par Louis XIV. Après la fin de règne crépusculaire et austère du Roi-Soleil s'ouvre une nouvelle période faite de bals et de fêtes. Le nouveau Régent tente en vain de restaurer les finances plombées par les guerres précédentes, mais ne peut éviter la banqueroute de Law et recherche l’alliance avec l’Angleterre.
Régence et contestation du testament de Louis XIV
La fin du règne de louis XIV fut marquée par une série de deuils succerssifs. Le décès du Grand Dauphin, en 1711, suivi l’année suivante par celui de son fils, le duc de Bourgogne, pousse le roi à déclarer à légitimer ses bâtards. A sa mort, il ne lui reste qu'un héritier direct, son arrière petit-fils, agé de seulement cinq ans. Louis XIV avait réglé dans son testament le problème de l'inévitable Régence. Elle revenait de droit à son plus proche parent, son neveu Philippe, duc d’Orléans, fils de Monsieur Philippe d'orléans, frère du roi, et de sa seconde femme, la princesse Palatine.
Mais le roi n’aimait guère ce trop brillant neveu dont il redoutait l’irréligion et le cynisme et auquel il reprochait d’être un « fanfaron du crime ». Aussi avait-il organisé un Conseil de régence, placé sous la présidence de Philippe d’Orléans, et avait-il décidé de donner la tutelle du futur Louis XV au duc du Maine, son bâtard légitimé né de ses amours avec Mme de Montespan. Ce testament, daté du 2 août 1714, avait été remis au parlement le 26 août et muré dans une tour du Palais de Justice. Deux codicilles avaient encore renforcé les pouvoirs du duc du Maine.
Dès la mort de Louis XIV, une marée de courtisans se rua chez le duc d’Orléans, mais il fallut attendre l’ouverture du testament. Le 2 septembre, le document fut lu à haute voix par un conseiller du parlement. Selon le mot de Saint-Simon, le duc du Maine «crevait de joie», lorsque Philippe prit la parole pour protester contre le préjudice qui lui était fait. Le jeu en réalité était joué d’avance avec les magistrats favorables au duc d’Orléans. Le parlement, docile, annula purement et simplement le testament. En échange, il se voit restituer le droit de remontrances supprimé depuis soixante ans : tel était le prix que Philippe d’Orléans payait pour son droit à la régence.
Philippe d’Orléans, le Régent
La victoire du nouveau régent était totale, le duc du Maine ne conservant même pas la garde de l’enfant royal. Ce dernier, avec sa gouvernante Mme de Ventadour, quitta Versailles le 9 septembre et traversa Paris en carrosse sous les acclamations de la foule, avant de s’installer au château de Vincennes. Le même jour, la dépouille mortelle de Louis XIV est inhumée à Saint-Denis. Il fallait encore, pour confirmer la régence de Philippe d’Orléans, que le petit roi tînt un lit de justice et, le 12 septembre 1715, l’enfant, devant tous les parlementaires, fait proclamer son oncle régent du royaume. Les Orléans avaient remporté la victoire sur les légitimés.
Né en 1674, le nouveau Régent avait atteint la quarantaine en 1714 et séduisait par sa beauté, son intelligence et sa culture. Il avait eu pour précepteur l’abbé Dubois, qui avait su développer les talents d’un élève aussi doué pour les arts que pour les sciences. En 1692, le jeune prince avait été marié, par ordre du roi, à Mlle de Blois, fille légitimée de Louis XIV et de Mme de Montespan. En 1707, il avait combattu en Espagne, puis s’était illustré à Lérida. À la suite de diverses intrigues, il avait été écarté des armées et de la Cour, où il était considéré sans sympathie, et avait vécu dans la retraite. Il s'intéressait surtout à la peinture, à la chimie et même à l’alchimie, tout en recherchant des distractions moins innocentes.
Les « petits soupers » du Palais-Royal, où résidait Philippe d’Orléans, réunissaient de joyeuses compagnies dont le libertinage réagissait contre l’étiquette morose de la Cour. La réputation scandaleuse du prince lui avait valu d’être accusé de sorcellerie et même de l'empoisonnement des ducs de Bourgogne et de Bretagne. Mais Louis XIV lui-même, malgré son peu d’affection pour son neveu, avait repoussé ces calomnies. Les qualités indéniables du nouveau régent étaient malheureusement masquées par sa nonchalance naturelle et par l’influence désastreuse de ses amis.
La polysynodie
Les huit années de la Régence apparurent comme une réaction contre tout ce qui avait caractérisé la fin du règne précédent. Après la sévérité qui avait été de règle dans les dernières années du règne de Louis XIV, l’aristocratie se lança sans retenue dans une existence de plaisirs . Les compagnons du Régent, les «roués», nommés ainsi parce qu’on les jugeait dignes d’être suppliciés sur la roue, donnaient le ton de cette licence débridée par laquelle les Français se vengeaient d’une austérité trop longtemps imposée. «Vive le temps de l’aimable Régence, écrivit un contemporain, où l'on fit tout, excepté pénitence. » En réalité, seule la haute société fut saisie de cette soif de plaisirs, mais sa réputation scandaleuse resta attachée au nom de Régence, synonyme de débauche et de corruption.
La même réaction se manifesta dans la politique suivie par Philippe d’Orléans dès les premiers jours de la Régence, car, s’inspirant des idées de Fénelon et de Saint-Simon, ce prince libéral aux idées avancées voulut briser l’absolutisme ministériel. « Il aimait fort la liberté et autant pour les autres que pour lui-même », disait son ami Saint-Simon. Louis XIV avait systématiquement évincé des conseils de gouvernement les grands seigneurs, et le Régent voulut leur redonner une place prépondérante dans le pays.
À l’instigation essentiellement de Saint-Simon, il remplaça les ministres par huit conseils de dix membres, composés de grands seigneurs et de conseillers d’État : outre le Conseil de régence, on trouvait le Conseil de conscience, chargé des affaires religieuses et présidé par le cardinal de Noailles, le Conseil des affaires du dedans qui, sous l’autorité du duc d’Antin, présidait aux questions administratives des provinces, le Conseil des affaires étrangères, présidé par le maréchal d’Huxelles, le Conseil de la guerre, confié au maréchal de Villars, le Conseil de la marine, placé sous le commandement du comte de Toulouse, le Conseil des finances, dirigé par le duc de Noailles, enfin le Conseil du commerce, place sous la haute main du duc de La Force.
Ces conseils devaient préparer les dossiers qui étaient ensuite soumis au Régent. On donna à ce système le nom grec de « polysynodie ». En fait, en recherchant l'appui de la noblesse et de toutes les forces politiques susceptibles de le soutenir, Philippe d’Orléans cherchait à s’assurer la succession du trône, en cas de mort prématurée du jeune Louis XV. Le Régent créa, en outre, une Chambre de justice, ou Chambre ardente, chargée de juger ceux qui s’étaient enrichis aux dépens de l’État, et ouvrit les portes des prisons aux protestants et aux jansénistes injustement incarcérés pendant le règne de Louis XIV.
Le régime de la polysynodie n’était pas destiné à durer. Déjà la nomination des conseillers avait provoqué de violentes compétitions dans l’aristocratie. Puis les réunions des conseils se perdirent dans d' obscures querelles de préséance et il devint évident que ce ministère à cent têtes ne pouvait faire œuvre utile. Dès août 1718, l’abbé Dubois condamna ces rêveries fénelonniennes et on cessa de réunir les conseils. Le Régent fut obligé de revenir à l’organisation administrative du règne de Louis XIV et rétablit les ministres. De même, il fut contraint de faire preuve d’autorité à l’égard du parlement, trop turbulent, et dut en 1720 l’exiler à Pontoise.
Le renversement des alliances
Le Régent avait aussi compris qu’après tant d’années de guerre, le pays avait besoin de paix. Craignant les ambitions de Philippe V d’Espagne, qui, malgré les traités, n’avait pas renoncé à ses droits sur la couronne de France, il se tourna vers l’Angleterre, dont il appréciait le régime et les idées. Sur son ordre, l’abbé Dubois - « un coquin », selon le vindicatif Saint-Simon - alla négocier avec Stanhope, le ministre du roi George, une alliance à laquelle adhérèrent peu après la Hollande et l’Autriche.
Cette volte-face diplomatique ne pouvait plaire à l’Espagne. Pour contrecarrer le Régent, l’ambassadeur de Philippe V, le prince de Cellamare, chercha des appuis en France. Il les trouva au château de Sceaux, chez le duc et la duchesse du Maine. Petite-fille du Grand Condé, cette princesse — qu’on surnommait « la poupée du sang » en raison de sa petite taille et de ses idées puériles — était encore ulcérée de l’affront qu'avait subi son mari, évincé par le parlement lors de l’ouverture du testament de Louis XIV. Un complot fut mis sur pied à Sceaux, en 1718, pour enlever le duc d’Orléans et confier la régence à Philippe V, lequel déléguait ses pouvoirs au duc du Maine. Mais l’affaire fut éventée par Dubois, les conjurés embastillés et le prince de Cellamare prié de regagner Madrid.
Ces événements n’apaisèrent évidemment pas la tension franco-espagnole. La guerre devint inévitable. Tandis que l'Espagne ouvrait les hostilités contre l'Autriche, une armée française, commandée par le maréchal de Berwick, vétéran des armées de Louis XIV, passait la Bidassoa. L’Espagne dut subir une succession ininterrompue de revers : incendie des arsenaux de Pasajes et de Santona, prises de Fontarabie et de Saint-Sébastien. Philippe V demanda peu après la paix et adhéra à la Quadruple-Alliance. Pour sceller la réconciliation, il fut décidé que Louis XV épouserait l’infante Marie-Anne Victoire, alors âgée de trois ans et dont l’éducation se ferait en France. Saint-Simon alla chercher à Madrid la fillette, que le petit roi accueillit avec une totale indifférence.
Louis XV était un enfant renfermé et secret, qui témoignait d’ailleurs beaucoup d’affection à son oncle. Après avoir été élevé avec sollicitude par sa gouvernante, Mme de Ventadour, qui avait su le garder en vie malgré une santé fragile, il avait été confié en 1717 au vieux maréchal de Villeroy. Le petit roi appréciait mal les remontrances de ce courtisan vaniteux, qu’il surnommait « le vieux radoteur ». Quant à son éducation, elle était assurée par le futur cardinal de Fleury, qui, malgré les accusations de mollesse et d’incompétence portées contre lui par Saint-Simon et Voltaire, sut donner à son royal élève de bonnes connaissances en latin, grammaire, géographie et mathématiques.
Une économie en détresse
Les questions diplomatiques semblaient moins difficiles a résoudre que les problèmes financiers, dramatiques à la suite des dépenses énormes engagées par Louis XIV à la fin de son règne pour la défense du territoire. La dette publique de trois milliards de livres représentait près du tiers de la fortune nationale de la France, sans oublier les 86 millions qui étaient annuellement nécessaires pour en couvrir les intérêts. En regard de ces chiffres, celui du budget des recettes du royaume — 75 millions de livres — apparaissait comme d’autant plus dérisoire que le budget des dépenses atteignait 140 millions de livres. Seules des mesures énergiques pouvaient encore éviter une catastrophe et le recours à la banqueroute.
Conseillé par deux banquiers, les frères Paris, le Régent résolut de frapper fort et vite, et cela par trois moyens : le «visa», la refonte des monnaies et la Ia poursuite sans pitié des plus importants trafiquants qui, de notoriété publique, avaient largement contribué à appauvrir le Trésor. Le « visa » obligeait les détenteurs de titres à les faire viser par l’État, qui leur en imposait d’autres en échange. Il en fut déclaré pour 600 millions, que l’État remplaça par des titres nouveaux d’une valeur totale de 200 millions. La dette se trouvait ainsi réduite de 400 millions. Dans le même temps, la monnaie fut « refondue » à la suite d’une réévaluation de l’or.
Enfin, la Chambre ardente, installée aux Grands Augustins, constituée par trente conseillers au parlement de Paris, fut instituée pour examiner l’origine des fortunes réalisées durant les guerres. Fonctionnant plus de douze mois, elle prononce 1 500 condamnations. Certains trafiquants, outre de fortes amendes, furent envoyés à vie sur les galères du roi, d’autres exposés en chemise au pilori, devant Notre-Dame de Paris ou à la Grande Halle. Un écriteau, portant en gros caractères «voleur du peuple», attaché sur leur poitrine, excitait contre eux la haine et la colère de la foule.
Les condamnations avaient porté sur la restitution à l’État de 200 millions de livres. Cependant, 70 millions seulement purent être récupérés, dont 15 à peine regagnèrent réellement les caisses du Trésor. Cette énorme opération se soldait en somme par un échec. Dès 1718, le Régent renonçait à la Chambre ardente, rétablissant le contrôleur général des Finances et les quatre secrétaires d’État. L’argent manquait toujours aussi cruellement ; la dette publique avait à peine diminué d’un tiers.
Le système Law et la banqueroute financière
En 1717, les recettes royales couvrent les dépenses courantes, mais ne permettent pas d’envisager le remboursement de la très lourde dette publique. Le Régent place alors ses espoirs en John Law. Cet Écossais établi à Paris a mené une réflexion théorique sur la circulation monétaire : il vise en particulier à la disparition de la monnaie métallique. La prospérité repose sur une multiplication des signes monétaires que seule l’émission importante de papier-monnaie rend possible.
En octobre 1715, son projet de banque d’État a été repoussé sous la pression de la finance, qui craint d’être court-circuitée. Law fonde une banque privée pour faciliter les échanges ; ses billets sont largement diffusés. Pour donner une base commerciale à son action, il prend la tête de la Compagnie d’Occident, qui exploite la Louisiane. Le 4 décembre 1718, sa banque devient royale et, en 1719, la Compagnie étend son emprise à tout le commerce lointain. Law prend enfin le contrôle de la perception des impôts et devient en janvier 1720 contrôleur général des finances alors que banque et Compagnie fusionnent.
L'amortissement de la dette se fait grâce aux émissions massives d’actions de la Compagnie, qui font l’objet d’une terrible spéculation, car on promet des profits élevés. À terme, les actions doivent devenir une véritable monnaie, gagée sur le commerce et le travail du pays. Mais la faiblesse des dividendes, les limites de l’essor commercial et la violente riposte des bailleurs de fonds traditionnels de la monarchie, que le Système condamne, entraînent un renversement. Surtout, le projet souffre d’une contradiction majeure : dans une société attachée à la monnaie métallique, il faut maintenir la convertibilité pour acclimater un billet qui, largement diffusé, conduit à la démonétisation du métal, donc à la non-convertibilité.
Des remboursements massifs en espèces créent la panique. Le Système s’effondre, Law est obligé de s’enfuir en 1720.
La France de la Régence
Les Français avaient d’ailleurs d’autres soucis que les déboires des spéculateurs. En 1720, après l’accostage d’un bateau venu de Syrie, une grave épidémie de peste frappa Marseille, gagnant ensuite Toulon et le sud du pays, jusqu’à Toulouse et jusqu’au Limousin. Peu après, un terrible incendie ravagea Rennes, faisant près de mille victimes.
À cette époque, la vie était souvent difficile pour les citadins. Le nombre des mendiants augmentait, la criminalité était en hausse. Le bandit Cartouche faisait des émules. Si de nombreux bourgeois réussissent à s’enrichir, la plupart des ouvriers et des artisans souffraient de la montée des prix qui avait coïncidé avec la fièvre des spéculations. Dans les campagnes, le genre de vie des paysans variait selon la fertilité du sol et selon leurs conditions de fermiers, de métayers ou de simples ouvriers agricoles, mais, dans l’ensemble, à peine un tiers des agriculteurs vivaient dans une certaine aisance.
Les trois quarts de la population rurale ne savaient ni lire ni écrire. Les miséreux s'indignaient du luxe des privilégiés, et surtout des débauches de la Cour. Les « orgies » du Palais-Royal faisaient jaser, souvent amplifiées par les émules. Si de nombreux bourgeois réussissent à s’enrichir, la plupart des ouvriers et des artisans souffraient de la montée des prix qui avait coïncidé avec la fièvre des spéculations.
Dans les campagnes, le genre de vie des paysans variait selon la fertilité du sol et selon leurs conditions de fermiers, de métayers ou de simples ouvriers agricoles, mais, dans l’ensemble, à peine un tiers des agriculteurs vivaient dans une certaine aisance. Les trois quarts de la population rurale ne savaient ni lire ni écrire. Les miséreux s’indignaient du luxe des privilégiés, et surtout des débauches de la Cour. Les « orgies » du Palais-Royal faisaient jaser, souvent amplifiées par la Henriade (1723), sous le titre de Poème de la Ligue, après avoir connu un grand succès avec sa tragédie Œdipe.
Dans le domaine des arts, Largillière et Rigaud se trouvaient toujours au faîte de la gloire, mais Watteau, le peintre des «fêtes galantes», avait rompu avec la sévérité du grand siècle, en attendant un Lancret ou un Boucher. Un goût plus souple se marquait alors dans les intérieurs. Le mobilier s’allégeait dans les boudoirs, qui s’ornaient de « singeries » et de «chinoiseries». Quelques grands collectionneurs, comme Pierre Crozat, encourageaient les artistes. Parmi les mécènes se trouvait le Régent lui-même, qui avait réuni au Palais-Royal d’éblouissantes galeries
Fin de la Régence et mort de Philippe d'Orléans
En 1722, las des critiques que lui valut à Paris la faillite de Law, le duc d’Orléans décida de transporter la Cour à Versailles : ce départ enchanta Louis XV. Le jeune roi était toujours en excellents termes avec son oncle, dont il sentait l’affection. Dès l’âge de dix ans, il avait été invité à assister au Conseil de régence. Le 25 octobre 1722, l’enfant royal alla, selon la tradition, se faire sacrer solennellement à Reims. Fort beau dans son costume de satin blanc et son maneau de velours violet, Louis le Bien-Aimé méritait le surnom qui lui était donné. Quelques mois plus tard, le 16 février 1723, sa majorité était proclamée.
Un roi de treize ans ne pouvait gouverner : il pria son oncle de continuer à mener les affaires du royaume. Au Conseil de régence fut simplement substitué le Conseil d’en haut, et Dubois, créé cardinal en raison des services rendus au Régent, fut officiellement confirmé dans sa charge de Premier ministre. Le nouveau cardinal était alors gravement malade : il mourut au mois d’août suivant (1723) et le duc d’Orléans prit à son tour le titre de Premier ministre.
L’ex-Régent se sentait pourtant lui-même très las. Il avait beaucoup vécu et continuait, malgré trois attaques d’apoplexie successives, à mener une joyeuse vie — ce qui ne l’empêchait pas de travailler avec acharnement aux affaires de l’État. La mort le prit brutalement, le 2 décembre 1723, dans son cabinet de Versailles, en présence de son amie, la duchesse de Falari. Il fut sincèrement regretté par le roi, ainsi que par les cours étrangères qui avaient admiré son esprit de conciliation et sa clairvoyance. Avec la disparition du Régent, une époque était terminée et le règne de Louis XV commençait véritablement.
Bibliographie
- Le Régent: Philippe d'Orléans, l'héritier du Roi-Soleil, d' Alexandre Dupilet. Tallandier, 2020.
- Le Régent, de Jean-Christian Petitfils. Pluriel, 2013.
- Le Cardinal Dubois : Le génie politique de la Régence, d' Alexandre Dupilet.