Le début de la guerre de Succession d’Espagne
Philippe d’Anjou, petit fils de Louis XIV devient roi d’Espagne en novembre 1700, sous le nom de Philippe V. Tout pourrait aller pour le mieux, mais « la grande alliance de La Haye » se constitue en 1701 regroupant l’Angleterre, les Provinces Unies, le Saint Empire, la Prusse et la Savoie contre la France. La guerre de Succession d’Espagne débute !
Les succès et les déboires s’enchainent avant la dernière défaite à Lille en décembre 1708, malgré la défense du maréchal de Boufflers ; la France est dans une situation très difficile financièrement, sans oublier le rude hiver 1708-1709 où les récoltes sont toutes détruites.
Dans la forêt de Malplaquet
Le 23 juin 1709, le maréchal de Villars est sur l’Escaut. Les alliés (ennemis) prennent Tournai en juillet et se dirigent vers l’Est pour assiéger Mons et Valenciennes. Les français commandés par les maréchaux de Villars et de Boufflers à la tête de 70 à 75 000 hommes et 80 canons se retrouvent face aux alliés commandés par le prince Eugène au service de l’Empire et le duc de Marlborough à la tête de 100 à 110 000 hommes et 100 à 120 canons ! Les forces sont inégales.
Nous sommes sur un plateau entre deux vallées. De chaque côté des positions françaises se trouvent des bois, l’un sombre, l’autre à peu près dégagé. La trouée de Malplaquet a 1500 m de large, séparée en deux par le Bois Thierry.
Villars positionne son armée en croissant, dos aux deux bois, le centre un peu en retrait et façonne le terrain en élevant des terres. L’ « Histoire de Marlborough » mentionne « on fit des abatis ; on éleva des terres et des fascines ; on plaça du canon, aussi les soldats des alliés ne manquèrent-ils pas de répéter qu’ils avoient à combattre un ennemi enterré, et qu’ils faisoient la guerre à des taupes » !
Face à cette position, les généraux du prince Eugène hésitèrent à attaquer. Mais le prince les poussent « l’ennemi devant nous est moins fort que celui qui a été battu tant de fois ».
A midi, le prince Eugène et le duc de Marlborough hésitent à se lancer au centre de la position française, leurs armées bien que nombreuses sont sérieusement éprouvées avec plus de 21 000 hommes perdus ; Boufflers tient sa droite ; Villars recule à gauche face à des ennemis trop nombreux, son cheval est blessé, le maréchal est atteint par un coup de fusil dans le genou, réussit à faire ôter la balle, tombe sans connaissance, et est alors transporté hors du champ de bataille.
C’est alors que le reste des alliés se lancent mollement au centre, à la surprise des français aidés par la Maison du Roi revenant à la rescousse. Boufflers est seul à devoir diriger l’aile gauche, l’aile droite… ainsi que le centre défait et parfois ne sait même plus où sont les bataillons. A la fin de la journée, il est pourtant obligé d’ordonner le repli !
Qui a gagné ? Qui a perdu ? Il est d’usage que « celui qui quitte le champ de bataille est vaincu ». Mais que se passe-t-il si le vainqueur est tellement fatigué qu’il ne poursuit pas le combat ?
Le bilan de la bataille de Malplaquet
Les grands chefs de commandement furent atteints : le prince Eugène à la tête, le maréchal de Villars à la jambe…le duc de Marlborough avait disparu et fut considéré comme mort…d’où la célèbre chanson « « Marlbrough s’en va-t-en guerre, mironton, mirontaine… » .
Cette grande bataille, la plus sanglante de l’histoire, fut remportée par K.O. des alliés. Les français auront tout de même perdu 12 000 soldats et les alliés 20 000 ! L’ennemi n’a pas pu envahir la France, comme il le souhaitait ! Evitant l'effondrement, la France pouvait ainsi poursuivre la guerre de manière avantageuse.
Pour aller plus loin
- Bataille de Malplaquet (1709), d' André Corvisier. Economica, 2013.
- Dictionnaire Perrin des guerres et des batailles de l’Histoire de France » - Jacques Garnier