Biographie de Verlaine
Né à Metz le 30 mars 1844, Paul Verlaine est le fils unique de bourgeois aisés. Ses parents et notamment son père officier, l’élèvent dans la tradition catholique. Le jeune Paul découvre tôt ses attirances homosexuelles, un temps reléguées eu second plan par son amour pour Élisa Moncomble, sa cousine de huit-ans son ainée, que les parents de Paul élèvent.
Bien que son œuvre témoigne de l’influence de la poésie parnassienne, Verlaine y fait déjà preuve d’une recherche formelle et musicale toute personnelle, alliant à des vers au nombre de syllabes impair une versification moins riche, plus libre, que celle pratiquée alors. Il fait encore preuve d’originalité en mêlant habilement la description d’un monde extérieur pittoresque et léger (comme dans les Fêtes Galantes) et celle d’un ressenti individuel bien plus mélancolique, faisant écho aux thèmes baudelairiens.
Verlaine et Rimbaud, les poètes maudits
En 1869, Verlaine tombe amoureux de Mathilde Mauté, jeune bourgeoise de seize ans à qui il dédie plusieurs poèmes : Les fêtes galantes, pleines d'un charme mélancolique et trahissant son besoin de pureté. 1870 voit le couple marié. Leur bonheur sera cependant de courte durée. Verlaine paie tout d’abord son engagement communard et perd son emploi à la mairie. Peu après, il reçoit une lettre d’un jeune inconnu qui admire sa poésie et lui présente la sienne, c’est Arthur Rimbaud.
Au cours de l’été 1872, Verlaine abandonne sa femme et s’enfuie avec Rimbaud. Leur périple les mène en Angleterre et en Belgique, où ses expériences diverses lui inspirent parmi ses plus belles œuvres (Romances sans paroles notamment) .L’aventure est de courte durée. Lors d’une énième scène, Verlaine tire un coup de revolver sur Rimbaud, qu’il blesse légèrement. Le jeune homme porte plainte. Verlaine est condamné à deux ans de prison.
Le déclin d’un converti
Privé de sa liberté, soumis à des travaux répétitifs, Verlaine découvre dans son enfermement des certitudes rassurantes. Ainsi il se convertit à un catholicisme empreint de mystique, qui lui inspire son fameux recueilSagesse (1880). En 1884 il publie Jadis et Naguère qui inclut le célèbre Art poétique.
Sorti de prison, Verlaine mène une vie simple de professeur en Angleterre puis en France. Il se lie notamment avec un de ses élèves, Lucien Létinois, qui mourra précocement, fournissant ainsi la matière à de nouvelles œuvres empreintes d’une grande tristesse.
Les dernières années de sa vie, qui le voient malade et démuni, bien que reconnu pour son talent (n’est-il pas alors le « Prince des poètes » ?) ne sont guère propices à son œuvre, dont la qualité s’étiole peu à peu. Il meurt à 51 ans le 8 janvier 1896, usé par une vie partagée entre les excès de la passion et une quête inassouvie de sagesse.
Verlaine : principales œuvres
- 1866 : Poèmes saturniens
- 1869 : Fêtes galantes
- 1870 : La Bonne Chanson
- 1874 : Romances sans paroles
- 1880 : Sagesse
- 1884 : Jadis et Naguère
- 1889 : Parallèlement
Bibliographie
- Paul Verlaine : biographie, de Stefan Zweig. Le livre d epoche, 2017.
- Verlaine ou les bas-fonds du sublime, de Christophe Dauphin. 2006.