Une vie peu connue et modeste
Les origines de Tite-Live sont incertaines, tout comme sa date de naissance (entre 64 et 59). On sait toutefois qu’il naît à Padoue, probablement dans une famille riche si l’on en juge son art de la rhétorique, qui suppose une formation solide. Il fait ses études à Rome, et peut-être à Athènes (ce qui est plus contesté).
Marié à une certaine Cassia Prima, Tite-Live a deux fils et vit entre Rome et Padoue. S’il possède des connaissances militaires, il n’a sans doute pas suivi une carrière dans l’armée. De même, il n’a jamais exercé de magistrature, ni accéder à l’ordre équestre. Son regard sur les institutions est donc extérieur, même s’il devient un hagiographe de la Rome augustéenne. Tite-Live meurt à Padoue en 17 après avoir, semble-t-il, donné des conseils d’historien au jeune Claude, futur empereur.
Tite-Live, hagiographe d’Auguste ?
Pompéien peut-être, proche d’Auguste certainement, mais également critique du César dictateur ; il aurait en effet dit de ce dernier : « on ne sait si la République a eu à se féliciter ou non de sa naissance ».
Il est néanmoins difficile de se faire une idée précise de ses idées, en particulier au sujet du principat, car son œuvre nous est parvenue de façon lacunaire.
L’Histoire romaine de Tite-Live
Le rhéteur commence son œuvre vers l’âge de trente ans, et on sait que la rédaction des cinq premiers livres de son Histoire romaine est antérieure au triple triomphe d’Auguste en 29 av. J-C.
Influencé par Polybe, il utilise des sources de seconde main, les vérifiant peu, et des annalistes comme Fabius Pictor. Son œuvre aurait compté 142 livres, dont une trentaine seulement nous sont parvenus. C’est ce qui nous dessert pour la connaissance de son point de vue sur les guerres civiles et le principat.
Son Histoire romaine remonte aux origines de Rome, et au moins jusqu’à 127 av. J-C, selon les fragments qui nous restent. Nous connaissons en partie ce qui manque de manière indirecte, Tite-Live ayant service de source à certains de ses plus illustres successeurs, tels Plutarque, Appien, Florus, et surtout Orose. En effet, et c’est ce qui fait de lui une source incontournable pour l’histoire romaine, Tite-Live est considéré par sa postérité comme un monument de référence. Dante (1265-1321) lui-même le citera, suite à leur rencontre en Enfer, et Machiavel (1469-1527) l’étudiera.
Bibliographie
- Tite-Live, Histoire romaine, trad. Annette Flobert, Flammarion, 1999.
- N. Machiavel, Discours sur la première décade de Tite-Live, Gallimard, 2004.
- B.Mineo, Tite-Live et l'Histoire de Rome, Klincksieck, 2006.