Origine mythique des jeux olympiques antiques
Selon la légende, le roi Oenomaos était très attaché à sa fille, Hippodamie. Quand un prétendant se présentait il le défiait dans une course de chars. Ou bien le prétendant gagnait et il devenait son gendre, ou bien il perdait et était condamné à mourir. Il parvint ainsi à en écarter une douzaine. Mais il y en eut un, Pélops, qui avait reçu de son père, Arès, deux juments, Psylla et Harpina, qui étaient des coursiers exemplaires. En outre, Hippodamie, amoureuse de lui, s'ingénia à faire remplacer les clavettes qui tenaient les essieux du char de son père par des clavettes de cire.
Oenomaos vaincu, Pélops lui succéda. Il unifia sous son règne toute la partie centrale de la Grèce que l'on appelle depuis le Péloponèse (« l'île de Pélops »). Telle est l'histoire qui est racontée à Olympie, sur le fronton du temple de Zeus. Elle dit l'origine et les sens des Jeux olympiques. En 884 avant Jésus Christ, pour mettre un terme aux guerres avec Sparte, le roi d'Elis instaure les premiers Jeux de l'Histoire dans la cité d'Olympie.
Où et comment se déroulaient les Jeux Olympiques dans l'Antiquité ?
Défense absolue d’y paraître était faite aux femmes mariées. Les concours, qui se déroulaient pendant trois jours, étaient présidés par le collège des dix hellanodiques ou juges des Hellènes, magistrats éléens tirés au sort pour chaque olympiade dans un petit groupe choisi de citoyens.
Les concurrents venaient de tout le monde hellénique : les esclaves, les Barbares, les repris de justice, les homicides, les sacrilèges étaient exclus des jeux. Les autres devaient se faire inscrire un an à l’avance sur un registre tenu par les magistrats d’Élis : en fait, étant donné le prix du voyage, du séjour, des chevaux, des attelages, seuls les riches pouvaient concourir aux jeux. La plupart venaient se préparer au gymnase d’Elis, sous la surveillance des hellanodiques. A l’approche des jeux, ils se transportaient à Olympie, où on les logeait dans des locaux spéciaux; ceux qui arrivaient en retard étaient déclarés hors concours.
Quelles étaient les épreuves des Jeux Olympiques antiques ?
Les jeux Olympiques se déroulaient pendant trois jours, au stade et à l’hippodrome. Le stade d’Olympie, de forme rectangulaire, avait une piste d’une longueur de 192 m. Depuis 725 av. J.-C., les coureurs se présentaient complètement nus : il y avait la course simple, double (diaulos), la course sextuple (six fois la longueur de la piste), la course lente (douze fois la longueur de la piste). Ces courses formaient la première partie des jeux. On passait ensuite à l’hippodrome, dont la piste avait 770 m, pour les courses de chevaux.
La troisième et dernière partie des jeux se déroulait au stade : elle consistait dans les luttes : lutte simple, pancrace; dans le pentathlon (depuis 708 av. J.-C.), qui combinait cinq épreuves : le saut le disque, le javelot, la course simple et la lutte; enfin dans la course armée (à partir de 520 av. J.-C.), qui consistait à parcourir deux fois le stade avec l’attirail complet du guerrier (à partir du IVe siècle avec le bouclier seulement).
A la fin des jeux, les prix étaient solennellement décernés dans le grand temple de Zeus Olympien : les objets précieux distribués à l’origine furent bientôt remplacés par de simples couronnes d’olivier sauvage ornées de bandelettes. C’est en 540 av. J.-C. que fut érigée pour la première fois à Olympie la statue (en bois) d’un vainqueur; par la suite, on utilisa le marbre, l’or, et ces œuvres étaient exécutées par les plus grands artistes. Le retour du vainqueur dans sa patrie était triomphal, et c’est à cette occasion qu’on commandait à quelque grand poète, tel que Pindare ou Simonide, des odes, qui étaient accompagnées de musique et de danse.
Le temple de Zeus abritait la statue chryséléphantine du père des dieux, œuvre du sculpteur athénien Phidias dans les années 430 av. J.-C. et considérée comme l'une des Sept Merveilles du Monde.
Les jeux, un élément central de la civilisation grecque
Les jeux Olympiques sont les plus prestigieux et célèbres jeux auxquels se sont livrés les Grecs anciens, les trois autres étant les jeux Isthmiques (à Corinthe, en l’honneur de Poséidon), les jeux Pythiques (à Delphes, en l’honneur d’Apollon) et les jeux Néméens (à Némée, en l’honneur d’Héraclès). Les jeux Olympiques dégénèrent après la conquête de la Grèce par les Romains : ce fut l’époque des athlètes professionnels, et, en 394, l’empereur romain Théodose supprima définitivement ces jeux.
Leur renaissance moderne est due aux efforts de Pierre de Coubertin. Ces nouveaux jeux Olympiques, inaugurés à Athènes en 1896, se déroulent, comme ceux de l’Antiquité, tous les quatre ans : Athènes (1896). Paris (1900), Saint Louis (1904), Londres (1908), Stockholm (1912)...
Bibliographie
- Jeux Olympiques et sport en Grèce antique, de Sophie Padel-Imbaud. 2004.
- La compétition en Grèce antique: Agon. Généalogie, évolution, interprétation de Marc Durand. L'Harmattan, 2000.
- Les Jeux Olympiques antiques : Pugilat, Orthepale, Pancrace de. Brice Lopez. Editions Budo, 2010.