Le pacte de Varsovie
Malgré l’apaisement de la guerre froide et le développement de courants nationalistes dans les démocraties populaires, notamment en Roumanie, le pacte de Varsovie continuait à représenter, au début des années 70, une force de plus de 1,2 million d’hommes stationnés en Europe orientale. En juillet 1976, il allait même renforcer ses structures au niveau politique avec la création d’un Comité des ministres des Affaires étrangères des pays membres du pacte.
Un organe de répression
Au sein du dispositif les forces soviétiques occupent une place centrale et disposent des meilleurs équipements, qu’elles partagent notamment avec leurs alliés réputés sûrs, comme les Bulgares. D'autre part Moscou joue habilement des rivalités nationales entre Hongrois et Roumains, par exemple, pour maintenir sa domination, quitte à affaiblir la cohérence de cette structure militaire. Quitter le pacte est une entreprise extrêmement risquée comme Budapest en fera l’expérience lors de la Révolution de 1956. A cet égard l’on constate que l’alliance née du traité de Varsovie est avant tout un organe de répression interne au bloc soviétique, puisqu’en 1968 ce sont les troupes du Pacte de Varsovie qui écrasent le printemps de Prague.
La fin du Pacte de varsovie
Fin 1988, sous l'impulsion de Gorbatchev, l'Union Soviétique décida d'accorder la liberté de choix de leurs alliances aux membres du Pacte. En 1990, la Tchécoslovaquie et la Hongrie signent avec l’URSS des accords prévoyant le retrait des troupes soviétiques de leurs territoires. Les dirigeants des pays membres se réunissent le 7 juin à Moscou pour transformer l’alliance en un « accord fondé sur une base démocratique, entre États souverains et de droits égaux ».
La République Démocratique Allemande, du fait de son unification avec la RFA, est la première à effectivement quitter le pacte (24 septembre 1990). Par une réunion du 25 février 1991 à Budapest, les ministres des Affaires étrangères des États encore membres dissolvent la structure militaire du pacte ; sa structure politique l’est quant à elle en juillet 1991.En 1991 seule la trés pro Soviétique Bulgarie en faisait encore partie.
Il est d’ailleurs intéressant de constater qu’en 1999, soit moins de 10 ans après la fin du Bloc socialiste, Varsovie comme Prague et Budapest avaient rejoint l’OTAN. Pour les habitants de ces capitales de l'Europe de l'Est, n’avait-on jamais cessé de percevoir le danger comme venu de l’est ?
Bibliographie
- Le Pacte de Varsovie, de Claude Delmas. PUF, 1981.