Le site d’Olympie
Olympie, près d’Elis au sud-ouest de la Grèce continentale, était le site du culte de Zeus, roi des dieux du panthéon grec et le plus important des dieux. Ici étaient organisées les Olympiades, jeux où des citoyens de toutes les cités-États grecques se réunissaient pour désigner un champion. Protégés par une trêve sacrée, jusqu’à 40000 Grecs venaient à Olympie tous les quatre ans, participant aux compétitions dans le stade et honorant les dieux dans l’altis, le bosquet sacré où était situé le temple de Zeus.
Probablement réalisée après l’intervention de Phidias sur l'Acropole d'Athènes, la statue de Zeus à Olympie est sans doute l'une des dernières œuvres du sculpteur. Son atelier a été retrouvé non loin du temple, à l'intérieur du sanctuaire ; des moules utilisés pour travailler l’or des drapés et divers outils ont été mis au jour sur le site, transformé par la suite en église byzantine.
Un représentation grandiose de Zeus
A partir des descriptions des auteurs anciens, on sait à quoi ressemblait la statue. Elle représentait un géant barbu, revêtu d’un long manteau laissant découverts les bras et la poitrine, assis sur un trône. Haut de 13 m, il occupait toute la largeur intérieure du temple (7 m). La peau visible du personnage était en ivoire, ses robes en or. Selon le géographe grec Pausanias : « Sur sa tête il y a une couronne tressée de rameaux d'olivier. Dans sa main droite, il tient une statuette de la Victoire faite d’ivoire et d’or... dans sa main gauche, un sceptre incrusté de tous les types de métal existants, surmonté d’un aigle. Ses sandales sont d'or, tout comme sa robe. Ses vêtements sont gravés d'animaux et de lys blancs. »
La statue remplissait le temple, si bien que Strabon commentait : « Si Zeus devait se lever, il emporterait le toit du temple ». Pour les Grecs, c’était là chose notable, car la statue était tenue pour la vraie incarnation du dieu dont le temple était littéralement la demeure, ce qui avait poussé certains à critiquer Phidias pour ne pas avoir accordé à Zeus assez d'espace. Mais Phidias savait ce qu’il faisait, car l’exiguïté du lieu accentuait l'échelle de la statue et intensifiait l'impression qu’elle laissait.
Le trône de Zeus était fait en or, en ébène et en ivoire, incrusté de pierres précieuses et sculpté de personnages grecs mythiques, dont des dieux et des sphinx. Phidias avait laissé cette partie de son œuvre à ses élèves Panainos et Kolotis. Les pieds de Zeus étaient posés sur un tabouret soutenu par des lions.
Destruction de la statue chryséléphantine de Zeus
La date exacte de la destruction de la statue est sujet de débat. La statue avait dominé le sanctuaire d’Olympie jusqu’à la fin du IV siècle, où elle avait essuyé les croisades anti païennes des empereurs romains christianisés. En 392, l’empereur Théodose Ier avait décrété que les Jeux olympiques étaient un rite païen et devaient être supprimés, alors que le temple - renfermant probablement encore la statue - était démoli sur les ordres de Théodose II en 426.
Une tradition raconte néanmoins que la statue avait été enlevée par des marchands grecs et transportée par bateau à Constantinople. Elle aurait été détruite dans un grand incendie en 462.
Pour aller plus loin
- Les 7 Merveilles - La Statue de Zeus. Delcourt, 2014.
- Les Sept Merveilles du Monde, de Géraud Pomel. IP, 2019.