La charte de Philippe Auguste
Si l’Université de Paris n’existe pas en tant que telle, maîtres et élèves sont déjà réunis dans la capitale, qui compte près de cent mille habitants, au sein de l’école de théologie de Notre-Dame, ou encore d’écoles privées. Les tensions et les rixes avec les bourgeois sont nombreuses, les débats houleux, et cela menace la sécurité au sein d’un Paris que le roi a décidé de favoriser et de chérir. Philippe Auguste décide donc de prendre les choses en main et accorde dans une charte du 15 janvier 1200, le « for ecclésiastique » à tous les membres de la corporation universitas magistrorum et scholarium Parisiensis, apparue à la fin du siècle précédent. C’est la naissance officielle de l’Université de Paris.
L'université de Paris, la plus prestigieuse de la Chrétienté
La charte de Philippe Auguste accorde aux membres de l’Université le statut spécifique de clerc : ils sont exemptés de taxes et de devoirs militaires, et ne dépendent que des tribunaux ecclésiastiques. Qui porte la main sur eux risque l’excommunication ! Elle est reconnue par le pape Innocent III (un ancien étudiant) en 1215, décision papale confirmée en 1231 par Grégoire IX.
C’est Robert de Courçon qui l’organise, en posant ses statuts : droit d’exiger de ses membres un serment d’obéissance et d’exclure les récalcitrants ; droit de fixer l’organisation de l’enseignement et de recruter des maîtres, d’élire des responsables pour assurer l’application de ses statuts et la représenter devant les autres pouvoirs, et surtout droit de grève en cas de violation de ces statuts par le roi (le XVè siècle sera parcouru de grèves nombreuses, souvent de plusieurs mois) ! L’enseignement est divisé en quatre facultés (droit canon, médecine, théologie et arts libéraux) et les étudiants logés dans des collèges.
Bibliographie
- N. CHEVASSUS-AU-LOUIS, « L’Université : laboratoire de la pensée médiévale », dans Les Cahiers de Science et Vie, n°114, décembre 2009, p 24-31.
- Histoire de l'université de Paris, de Charles Richomme. BNF, 2016.
- J. FLORI, Philippe Auguste, Tallandier, 2007.