Les débuts de Léonard-Alexis dans la coiffure
Léonard-Alexis Autié est né à Pamiers dans l’Ariège en 1751. Il a au moins deux frères plus jeunes, Jean-François et Pierre. Fils de domestiques, Léonard commence dans la coiffure à Bordeaux, puis monte à Paris et s’y établi en 1769, il n’a que 18 ans.
Malgré son jeune âge et grâce à ses aptitudes et son style novateur, il séduit la noblesse et les dames se l’arrachent. Au bout d’un an à peine, il devient le coiffeur le plus prisé de la Cour, bien qu’il n’en ait pas le statut officiel. En 1774, il confectionne sa nouvelle coiffure et la baptise « coiffure en pouf ». La Duchesse de Chartres en a la primeur.
Les « poufs » de Léonard
Cette coiffure relève de la sculpture, réalisée avec des fils de fer, agrémentée d’accessoires divers comme des plumes, du tissu, de la gaze. L’ensemble qui ressemble à un échafaudage, tient grâce aux propres cheveux de la dame. Marie-Antoinette la rend célèbre puisqu’elle la porte au sacre de Louis XVI en juin 1775.
Mais les inconvénients ne sont pas négligeables : les dames doivent prendre patience pendant une demi-journée sans bouger lors du travail de l’artiste, dormir assises quelques jours jusqu’à ce que la saleté affaisse la composition, supporter parfois jusqu’à 5 kgs sur la tête, sans compter qu’elles doivent être accompagnées pour les aider à passer les portes et à entrer dans les carrosses.
L’Académie de Coiffure
En 1780, Léonard-Alexis profite de ce que le coiffeur officiel de la reine prenne sa retraite. Et malgré son caractère assez difficile, Marie-Antoinette le réclame. Il devient l’une des seules personnes non nobles à côtoyer la reine jusqu’à la suivre dans ses appartements privés.
Léonard-Alexis, quant à lui, se tourne ensuite vers le théâtre et l’opéra. Encouragé par la reine, il devient imprésario jusqu’à la Révolution et dirige le « Théâtre de Monsieur ». La Terreur arrivée, il s’exile en Russie et revient à Paris seulement en 1814 pour y mourir six ans plus tard en 1820, laissant derrière lui trois filles et un fils.
Pour aller plus loin
- Histoire de la coiffure et des coiffeurs, de Paul Gerbod/ larousse, 1996.
- Journal de Léonard : Coiffeur de Marie-Antoinette. Editeurs Libres, 2007.