Carnac, un ensemble de pierres levées
Les hommes de cette époque vivaient déjà dans des sociétés très élaborées et les grands monuments de pierres (mégalithes) qu’ils construisirent servaient de lieux de prière. Ces sites se situent surtout sur la façade maritime de l’Ouest européen ainsi qu'en Angleterre et en Irlande. En France, la plupart de ces dolmens et de ces menhirs se trouvent en Bretagne, mais on en rencontre aussi à l'intérieur des terres, comme à Bougon, dans les Deux-Sèvres, à Saint-Sernin-sur Rance, dans l'Aveyron (menhir sculpté), ou bien encore en Corse ; certaines sépultures sont richement ornées de motifs figuratifs ou abstraits (Gavrinis, dans le Morbihan).
L’alignement de Ménec
L’alignement de Ménec est le site le pins important de Carnac. Il comporte 1 050 menhirs, généralement haut de 3 m, alignés sur onze lignes et cela sur 100 m de large et 950 m de long. Seul l’un d’entre eux mesure près de 4 m et est situé au milieu d’autres plus petits : c’est le géant du Ménec, Son installation s’est probablement effectuée avant les autres pierres.
Aux extrémités de l’alignement sont situés deux cromlechs. Celui établi à l’ouest est composé de septante menhirs dont la majeure partie a été relevée lors d'une restauration. Fait inhabituel, des maisons se sont installées au milieu de l’enceinte. De l’autre côté de l’alignement, se trouve un autre cromlech quasi totalement démoli : il ne reste que vingt-cinq pierres debout.
Ces monuments ont pu célébrer le culte des morts ou celui du Soleil, leur origine et leur signification restent en effet toujours très obscures. Certains les associent au druidisme, thèse dénuée de tout fondement, car les derniers mégalithes ont été construits plus de mille ans avant l'apparition de la société celte qui pratiquait cette religion. Le Bossenno, à environ 2 km à l'est de Carnac, est le site de nombreux tumulus funéraires, il abrite également les ruines d'une villa gallo-romaine.
Les alignements de Kermario et Kerlescan
Situé à 250 m de celui de Ménec, l’alignement de Kermario se compose d’un dolmen à couloir et de dix lignes de pierres levées dont la hauteur varie entre 60 cm et 6 m. L’ensemble s’étend sur environ 1 km de long, comporte 980 pierres et comprenait un cromlech aujourd’hui disparu. Un menhir de 3 m de haut domine les autres. Lors d’une prospection en 1977, James Miln y a découvert, entre autres, les restes d’un établissement romain, une hache polie, des pierres brûlées et des tessons de poterie. Le site englobe également l’étang artificiel de Kerloquet ainsi que ie quadrilatère et le géant de Manio haut de 6 m 50, le plus grand menhir de la région, il a été endommagé lors de son relèvement au début du xxe siècle.
Mythes et fonctions de Carnac
Personne ne peut dire à quoi servaient ces sites. Le mythe principal de l’existence de ces pierres est celui de saint Cornely. Poursuivi par l’armée romaine, il se retrouve coincé face à la mer. Pour se sauver, il transforme les Romains en pierre. D’où les alignements. La possibilité d’un bouleversement résultant d’un déluge a également été évoquée. D’autres pensent qu’il s’agit d’une aide pour l’astronomie.
Ces alignements sont orientés suivant les levers du soleil durant les équinoxes et les solstices. Ce calendrier original présente aussi les étapes de la vie agricole comme les semences, les labours et les moissons. D’autres encore estiment que ce sont des sites consacrés au culte druidique et délimités par les pierres. Enfin, l’hypothèse d’un culte du serpent a également été avancée à cause de la sinuosité des alignements.
Pour aller plus loin
- Les alignements de Carnac : temples néolithiques, de Jean-Pierre Mohen. Editions du patrimoine, 2000.
- Dolmens et menhirs : La civilisation mégalithique, de Jean Markale. Payot, 1994.