Une vie dense
Francesco Petrarca, dit « Pétrarque » est né à Arezzo (Toscane) en 1304 d’un père notaire et d’une famille d’exilés, traqués par les guelfes noirs à cause de leur proximité avec les guelfes blancs (dont le célèbre Dante). Pétrarque suit sa famille en exil à Avignon en 1312, puis fait ses études à Montpellier et revient en Italie pour les terminer à Bologne, en 1320. À la mort de son père, en 1326, il quitte Bologne et revient en Avignon, où il reçoit les ordres mineurs vers 1330, ce qui lui assure un bénéfice. Son retour à Avignon est décisif car il y rencontre Laure de Noves à Sainte Claire d'Avignon. Il s’enflamme pour elle d’une grande passion, y compris après la mort de la jeune femme (1348, sans doute de la Peste). Elle inspire une partie de son œuvre, poétique surtout.
Sa réputation commence à grandir, et il est sacré roi des poètes au Capitole le 8 avril 1341, soutenu par le roi de Naples, Robert d’Anjou. Il devient un proche d’autres grands érudits de son époque, comme Boccace. Par la suite, Pétrarque exerce des fonctions politiques, en particulier diplomatiques, et continue son œuvre et son travail de recherche. La Peste noire prend nombre de ses amis, et il s’installe à Milan entre 1353 et 1361, devenant proche de Giovanni Visconti, puis Venise lui fait don d’une maison où il habite jusqu’en 1371 ; il participe activement à la vie politique et artistique de la cité. Il finit sa vie à Padoue, où il s’éteint le 19 juillet 1374.
Pétrarque, érudit, poète et humaniste
L’œuvre de Pétrarque est d’abord marquée par sa redécouverte et sa promotion des lettres anciennes, ce qui va profondément influencer les humanistes et les artistes de l’époque moderne. Outre Tite-Live, il exhume des lettres de Cicéron, et fait l’éloge (et l’étude) de Sénèque ou Virgile. Il écrit lui-même en latin, comme ses Lettres ou l’Africa (sur Scipion l’Africain). En revanche, il échoue à apprendre le grec.
Enfin, passionné par le souci du « moi », il rédige des biographies des Anciens qu’il admire, mais ne s’oublie pas avec son autobiographie, Secretum, où il imagine un Cicéron représentant sa conscience.
Postérité de Pétrarque
Pétrarque peut être qualifié d’homme médiéval, par ses références à saint Augustin ou saint Bernard, son admiration pour Dante, la forme de nombre de ses œuvres, ses méditations sur la Fortune,…Mais c’est aussi un homme « moderne », en ce sens qu’il annonce (et surtout inspire très fortement) ce que l’on va appeler la Renaissance humaniste, grâce à sa redécouverte passionnée des auteurs classiques, et son rejet de certains traits médiévaux (comme la gothique) qu’il finit par assimiler à un Age des Ténèbres.
Bibliographie
La bibliographie sur l’humaniste est pléthorique. On conseillera pour situer Pétrarque dans son époque (utile pour le CAPES) le court ouvrage de Peter Burke, La Renaissance européenne (Points Seuil Histoire, 2002). Pour le plaisir et la détente, il faut absolument lire Contre la bonne et la mauvaise fortune, préfacé par Anne Duprat (Rivages poche, 2001).
- Pétrarque et le Pétrarquisme, de Jean-Luc Nardone. PUF, 1998.
- Bibliothèque humaniste idéale: De Pétrarque à Montaigne. Les Belles Lettres, 2008.