L'enfance de Le Corbusier
Né le 6 octobre 1887, Charles-Édouard Jeanneret vit une enfance paisible à La Chaux-de-Fonds en Suisse. Son père, horloger, le destine à reprendre le métier et l’inscrit dans une école spécialisée dans la décoration et la gravure des montres. C’est là qu’il rencontre Charles L'Eplattenier, un de ses maîtres qui va déterminer son avenir : Charles-Édouard doit devenir architecte.
À seize ans, il participe à la construction de la villa Fallet. Il entreprend ensuite différents voyages en Italie, à Budapest, Vienne puis Paris. En 1908, il travaille plus d’un an dans l'agence des frères Perret. Il repart ensuite en Grèce, en Italie puis en Orient. Ces différentes expériences transforment sa vision des choses. Il passe de nouveau cinq ans en Suisse où il poursuit une carrière d'architecte bien vu par la bourgeoisie. Il décide alors de s’installer en France.
Une architecture rationaliste et fonctionnaliste
Jeanneret s’intéresse de près au problème du logement social. Il détermine un procédé de construction de bâtiments grâce à des éléments structurés et combinables. La construction est de ce fait accélérée et plus facile. Le terme utilisé pour ce style de construction est Dom-ino et est issu de la racine du mot latin domus et du mot innovation.
En 1917, il s’établit à Paris et, cinq ans plus tard, il ouvre une agence d’architecture avec son cousin Pierre Jeanneret. Il prend le nom de Le Corbusier lors de sa naturalisation en 1930.
Le Corbusier continue ses recherches d’une architecture simple et rationnelle qui permet une industrialisation. C’est dans ce cadre que la maison Citrohan est élaborée en 1920. L’architecte construit énormément et applique ses principes dans des villas comme celle de La Roche et Jeanneret-Raaf à Paris ou celle de Cook à Boulogne-Billancourt. Il publie également 5 points pour une architecture nouvelle qui sont : façade libre, pilotis, plan libre, fenêtre en longueur et le toit jardin. Il préconise toujours plus la standardisation des bâtiments.
Convaincu que l’architecture peut aider à résoudre les conflits sociaux, il participe en 1933 à la rédaction de la Charte d’Athènes, qui propose un nouveau modèle de villes créées pour le bien-être de la collectivité.
Les principales oeuvres de Le Corbusier
Après la guerre, le gouvernement reconstruit le pays et demande à Le Corbusier d’imaginer un immeuble à Marseille. Construit entre 1947 et 1952 d'après les plans de l'architecte, l'immeuble sur pilotis peut accueillir 1 600 personnes dans 337 appartements. Le bâtiment est aussi doté des principaux services nécessaires à la vie quotidienne : centre commercial, poste, école maternelle, etc.
Dans le même temps, il s’occupe de la chapelle de Ronchamp entre 1950 et 1955, du couvent Notre-Dame-de-la-Tourette en 1960, du Carpenter Center for Visual Arts à Harvard en 1964 et du Secrétariat et Parlement de Chandigarh en Inde entre 1958 et 1962.
Le Corbusier meurt le 27 août 1965. Le ministre de la culture André Malraux lui rend un vibrant hommage en évoquant les polémiques dont il a été l’objet sa vie durant : « Aucun architecte n’a signifié avec une telle force la révolution de l’architecture parce qu’aucun n’a été si longuement et patiemment insulté ».
Pour aller plus loin
- Le Corbusier : biographie, de François Chaslin. Points, 2019.
- Le Corbusier: Tout l'oeuvre construit, de Jean-Louis Cohen. Flammarion, 2023.
- Petite histoire de l'Architecture: Monuments, styles, matériaux, de Susie Hodge. Flammarion, 2019.