Le Mccarthysme, avatar de la guerre froide
En 1949, l'arrivée de Mao Zedong au pouvoir en Chine puis l'essai d'une bombe atomique en URSS entraînent un regain d'anticommunisme aux Etats-Unis ; les républicains essaient d'imputer à l'administration de Truman, et à ses fonctionnaires, la responsabilité de ces événements, avançant l'idée que des traîtres ont travaillé pour la cause communiste à l'intérieur de la fonction publique. La découverte d'« espions atomiques » communistes dans la communauté nucléaire scientifique britannique et canadienne conduit la situation à son paroxysme.
Les méthodes d'investigation controversées de McCarthy
Réélu sénateur en 1952, McCarthy est nommé président du sous-comité permanent d’enquête dans le comité sénatorial des opérations gouvernementales. À ce poste, il se lance dans une véritable « chasse aux sorcières » visant la fonction publique ainsi que les milieux artistiques et intellectuels. Débute alors une campagne inquisitoriale qui mettra sur le gril plus de 12 millions d’Américains, anonymes ou célèbres (à Hollywood, la délation fera grand bruit) . Mouvement multiforme (entre institutions officielles comme des commissions d'enquête parlementaires et des mouvements partisans) il va entretenir une atmosphère de paranoïa généralisée dans le pays, dont les victimes seront nombreuses et variées (du général Marshall à Marlène Dietrich et Charlie Chaplin).
En 1954, il accuse certains membres de l’armée américaine de protéger des activités d’espionnage. Il sort absous du procès qui l’oppose à l’armée — très largement médiatisé —, mais, totalement discrédité, il est censuré par le Sénat en raison notamment de ses méthodes d’investigation. Il reste cependant sénateur jusqu’à sa mort, en 1957. Le climat de crainte et de suspicion qu’il a contribué à créer mettra longtemps à se dissiper.
Bibliographie
- Chasse aux sorcières, le Maccarthysme, de Marie France Toinet. Editions Complexe, 1999.
- Pour en finir avec le maccarthysme, de Jean-Paul Torok. Editions L'Harmattan, 2000.