Les tentatives du « parti de la paix »
Déjà entamé par les revers de 1942, le crédit du parti de la guerre est définitivement réduit à néant par les bombardements nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki. Les bombardements massifs n’ont cessé sur l’archipel nippon depuis la fin 1944, mais l’horreur atomique est tellement inattendue que le 15 août 1945, la radio japonaise annonce que l’empereur lui-même va prendre la parole, pour la première fois en vingt ans de règne.
L’intervention du mikado annonce la capitulation officielle, la raison donnée étant la volonté de paix devant l’horreur de la nouvelle arme américaine. Pourtant, a posteriori la défaite semblait inévitable, arme atomique ou pas. L’euphorie de la fin 1941 et des débuts 1942 a rapidement fait place au doute dans certains cercles de pouvoir japonais, parmi lesquels le conseiller le plus proche de l’empereur : le marquis Kido. Celui-ci, malgré des échecs pendant les années 1942 et 1943, obtient le soutien du prince Konoye. L’année 1944 semble alors décisive : Kido envisage de se rapprocher de l’Union Soviétique, et il est soutenu en cela par le ministre des Affaires Etrangères Mamoru en personne.
Il est cependant difficile pour ce parti de la paix d’obtenir le soutien de la population, endoctrinée par les durs de l’Empire, et ce malgré l’intensification des bombardements américains à la fin 1944. Toutefois, en octobre de cette même année, le premier ministre Tojo doit abandonner le pouvoir, et avec lui une bonne partie du « parti de la guerre ». La marine impériale admet ne plus être en capacité d’engager des opérations offensives. Le 7 novembre, le danger soviétique se concrétise quand Staline place le Japon parmi les agresseurs de l’URSS.
Une difficulté à accepter l’idée de la défaite
La fin de l’année 1944 et le début de l’année 1945 sont pour le Japon les véritables signes de la proche déroute : en plus des bombardements de plus en plus meurtriers sur l’archipel lui-même, l’Empire nippon perd les Philippines, les Mariannes, puis Okinawa, dernière marche avant le Japon lui-même.
Le Japon sous le feu nucléaire
Malgré tout, devant l’ampleur des pertes et la menace d’invasion qui se rapproche, même le parti de la guerre, mené par le ministre Anami, commence à revoir ses ambitions à la baisse. Il est disposé à renégocier Postdam. Il est malheureusement trop tard, les Japonais ont perdu trop de temps avec leurs indécisions et la crainte de voir disparaître le trône impérial. Les Etats-Unis, pressés aussi par les ambitions soviétiques, atomisent Hiroshima le 6 août 1945, et trois jours plus tard Nagasaki. Conformément aux accords de Yalta, l’URSS déclare la guerre au Japon le 8 août et envahit la Mandchourie le lendemain.
La panique est totale à Tokyo, et le but est bientôt uniquement de sauver le trône impérial, malgré la menace nucléaire sur la capitale elle-même ! Il faut plusieurs heures pour que les responsables japonais reprennent leurs esprits et se rendent à l’évidence pour enfin admettre l’obligation de capituler. Les clauses de Postdam sont finalement acceptées par le ministre des affaires étrangères Togo, mais les militaires tiennent absolument à éviter une occupation du pays. Le premier ministre Suzuki demande alors à l’empereur lui-même de choisir entre l’option Togo et celle des militaires.
2 septembre 1945 : la capitulation du Japon
La capitulation des armées japonaises est officiellement signée sur le pont du cuirassé Missouri en baie de Tokyo, le 2 septembre 1945, lors d'une cérémonie présidée par le général Mac Arthur. A la tête des troupes d'occupation américaines (1945-1950), ce dernier jouera un rôle politique décisif dans la démilitarisation du Japon et dans sa transition démocratique.
Bibliographie non exhaustive
- P. Souty, La Guerre du Pacifique 1937-1945, PUL, 1995.
- F. Garçon, La Guerre du Pacifique, Casterman, 1997.
- J. Costello, La Guerre du Pacifique, 2 tomes, Pygmalion, 1982.
- La Deuxième Guerre Mondiale, éditions Jules Tallandier, 7 tomes, 1966.