Les bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagazaki, les 6 et 9 août 1945, font brutalement entrer l'humanité dans l'ère nucléaire. Ils provoqueront la reddition japonaise et affirmeront temporairement la suprématie militaire des Etats-Unis sur l'URSS. Pour accélérer la fin de la guerre dans le Pacifique, les américains larguent la première bombe atomique de l'histoire, « Little Boy », sur la ville japonaise d'Hiroshima, le 6 août 1945. Trois jours plus tard, une deuxième bombe explose au-dessus de Nagasaki. Les deux villes sont instantanément réduites en cendres et les deux explosions provoquent des dizaines de milliers de victimes, immédiates ou ultérieures.
1945 en Asie - Pacifique, le conflit s'éternise
Le 7 décembre 1941, le Japon attaque par surprise la base navale américaine de Pearl Harbor et, dès le lendemain, les Etats-Unis lui déclarent la guerre. Le Japon va tout d'abord remporter plusieurs batailles et s'emparer de Hong Kong, des îles américaines de Guam et de Wake puis de la Malaisie, jusqu'à la bataille de Midway, qui va stopper l'expansion japonaise. Dorénavant, les Américains vont reprendre laborieusement le dessus et récupérer une à une les îles occupées (Iwo-Jima, Okinawa. Les Américains s’étaient fixés Kyushu comme objectif suivant ; ils avaient envisagé les opérations pour novembre 1945, mais une victoire aisée semblait peu probable. Malgré la progression des Américains, les Japonais refusent de capituler et la guerre peut encore continuer longtemps, alors que la paix a été signée en Europe. Le 26 juillet 1945, les alliés réunis à la conférence de Postdam ont d'ailleurs exigé une reddition sans condition du Japon.
Dès lors, le gouvernement américain s’orienta vers une autre stratégie, qui reposait sur l’utilisation des armes atomiques. Les matériaux fissibles, l’uranium et le plutonium, indispensables au projet, ne furent néanmoins disponibles en quantité suffisante qu’à la fin de la guerre. La première bombe expérimentale explosa à Alamogordo, au Nouveau-Mexique, le 16 juillet 1945. Deux autres bombes avaient été construites et la possibilité de les utiliser pour contraindre les Japonais à une capitulation rapide fut évoquée. Le président Harry Truman, qui avait succédé à Roosevelt, décédé le 12 avril, décida de les utiliser dans le but d’épargner des milliers de soldats américains. Pour hâter la fin du conflit, Truman ordonne au général Cari Spaatz, le chef de l'aviation américaine dans le Pacifique, de lancer aussi vite que possible une arme nucléaire sur une ville très peuplée du Japon. Ce sera Hiroshima.
Les bombardements des villes d'Hiroshima et Nagasaki
Le 6 août 1945, le pilote Paul Tibbets embarque à bord du bombardier B-29, baptisé «Enola Gay», la bombe à uranium «Little Boy» et la largue au-dessus de la ville. L'explosion provoque un immense incendie, qui va durer plus de six heures, et détruit toute vie dans un rayon d'un kilomètre. On dénombrera 70000 morts. Pourtant, le gouvernement impérial, dominé par des officiers jusqu'au-boutistes, refuse de capituler. Truman menace le Japon d'une "pluie d'autres bombes atomiques" et ordonne alors un second bombardement (sur un total de 7 prévus). L'URSS, de son coté, a déclaré la guerre au Japon le 8 août.
Le 9 août à midi, un autre bombardier B-29 américain largue « Fat Man » sur la ville de Nagasaki. L'explosion qui s'ensuit fait 40 000 morts. Le 15 août, après qu'une tentaive de coup d'Etat militaire ait été déjouée, l'empereur Hirohito annonce en personne la reddition du Japon. Moins d'un mois après, le 2 septembre 1945, le ministre des Affaires étrangères japonais et le chef d'État-major de l'armée impériale montent à bord du croiseur américain Missouri, mouillé dans la rade de Tokyo, et signent une capitulation sans conditions en présence du général Douglas MacArthur.
Selon les sources, les bombardements d'Hiroshima et Nagasaki auraient fait au total entre 300 et 400.000 victilmes entre 1945 et 1995.
Ce dénouement dramatique marque officiellement la fin de la Seconde Guerre mondiale et ouvre un nouveau chapître de l'histoire : la Guerre froide.
Bibliographie
- Hiroshima, 50 ans. Japon - Amérique : mémoires au nucléaire, de Maya Todeschini. Autrement, 1998.
- Hiroshima : Lundi 6 août 1945, 8h15, de John Hersey. Texto, 2011.
- Une bombe atomique sur Hiroshima: 6 août 1945, le jour où tout a basculé, de Maxime Tondeur. 50Minutes, 2015.