Sommaire :
- Quelles sont les différences entre une capitulation et un armistice ?
- Pourquoi dit-on un Armistice ?
- Les armistices du 11 novembre 1918 et du 22 juin 1940
- 7 et 8 mai 1945 - La capitulation allemande
- La confusion entre armistice et capitulation
Les différences entre une capitulation et un armistice
La capitulation est un arrêt sans condition des combats qui reconnait la défaite incontestable d'une ville (dans le cas de la fin d'un siège), d'une province ou même d'une nation toute entière. Elle est la décision d'un chef d'armée (ou des armées) et a pour principale conséquence de livrer à l'ennemi le contrôle intégral du territoire concerné. Cet acte reconnait la responsabilité directe des leaders militaires.
- La capitulation inconditionnelle des sudistes lors de la guerre de sécession américaine en 1865
- La capitulation de l'Allemagne du 7 et 8 mai 1945 qui marque la fin de la seconde guerre mondiale en Europe.
- La capitulation japonnaise du 2 septembre 1945
- La capitulation de l'argentine en 1982 qui marque la fin de la guerre des Malouines
D'un autre côté, un armistice est une convention ratifiée par chacune des parties prenantes et marque la fin d'un conflit même si les belligérants sont encore potentiellement en état de combattre. C'est le fruit d'une négociation politique qui permet au vaincu de conserver l'administration de son territoire, même s'il est occupé.
Parmi les exemples historiques d'armistices, nous pouvons citer:
- L'armistice signé par Napoléon à Pleiswitz, le 4 juin 1813, le 4 juin 1813
- L'armistice franco-allemand du 28 janvier 1871 qui marque la fin de la guerre franco-prussienne de 1870
- L'armistice du 11 novembre 1918 signé entre les Alliés et l’Allemagne, qui sera suivi du traité de paix de Versailles l'année suivante.
- L'armistice du 22 juin 1940 entre la France et l'Allemagne mettant fin à la bataille de France
- L'armistice du 20 juillet 1954 entre la France et le Nord Viêt-Nam (fin de la guerre d’Indochine)
Pourquoi dit-on un Armistice ?
L'origine du mot Armistice vient du latin et il indique une suspension des combats entre belligérents. On retrouve son usage dès le XVIe siècle et se matérialise en une convention par laquelle les belligérants s'accordent sur la suspension des hostilités.
Les armistices du 11 novembre 1918 et du 22 juin 1940
En cette fin d'année 1918, il apparaît évident que les forces alliées ont pris le dessus sur l'armée Allemande, qui finira forcément par être complètement vaincue compte tenu des percées opérées (qui marquent la fin de la guerre des tranchées) et de la perspective d'un engagement de plus en plus massif des troupes américaines fraîchement débarquées.
Cette décision a toutefois été contestée et exploitée par les courants nationalistes et révolutionnaires, évoquant le fameux "coup de poignard dans le dos" qu'aurait ainsi subie l'armée Allemande réputée "invaincue".
La France vaincue de juin 1940 a quant à elle également fait le choix de l'armistice, les militaires, sous l'impulsion de Pétain et Weygand préférant faire endosser aux politiques la responsabilité de la défaite. Le choix d'une capitulation des armées en métropole était tout à fait possible, le pouvoir politique y étant transféré intégralement aux vainqueurs.
Les deux nations auraient ainsi pu officiellement rester en guerre, la lutte se poursuivant alors outre-mer avec notamment une flotte Française intacte et des forces françaises non négligeables en Afrique du Nord et dans quelques autres colonies.
7 et 8 mai 1945 - La capitulation allemande
Alors que l'issue de la seconde guerre mondiale est encore indécise, les Alliés se réunissent à la conférence de Casablanca en janvier 1943. Pour l'ensemble des leaders Alliés, la guerre ne devra cesser qu'à la condition d'une capitulation totale de l'Allemagne Nazie et des autres puissances de l'Axe, et aucun armistice ou paix séparée ne sera envisagé.
Deux années plus tard, l'armée Allemagne, broyée par le reflux soviétique et prise en étau suite au débarquement Allié en Normandie, tente malgré tout de négocier une paix séparée afin de concentrer ses forces sur le front de l'Est. Elle se heurte bien entendu au refus des Alliés, qui imposent une capitulation sans condition. Alors qu'Hitler est mort, qu'il ne reste plus que quelques centaines de milliers de soldats en état de combattre lors de la chute de Berlin, et bien que quelques Nazis fanatiques soient prêts à résister à l'occupation en se repliant sur les zones montagneuses de l'Autriche, la défaite de l'armée est totale et la capitulation une évidence.
La confusion entre armistice et capitulation, parfois au plus haut sommet de l'état
En 2010, à l'image d'un président de la République qui ne s'intéresse que modérément à l'histoire, les services de l'Elysée ont par deux fois fait une confusion entre capitulation et armistice au sujet de la fin des hostilités en Europe en mai 1945, évoquant dans une note visant à préparer une cérémonie commémorative le "65e anniversaire de l’armistice de 1945". Or les 7 et 8 mai 1945, c'est bien une capitulation, sans conditions, qui a été signée par l'armée allemande. Cette confusion entretenue à plusieurs reprises au sommet de l'Etat laisse pour le moins perplexe... Les mots n’ont pas seulement un sens, ils ont aussi une histoire.