Homme politique allemand d’origine autrichienne, Adolf Hitler a été chancelier et dictateur du IIIe Reich allemand de 1933 à 1945. A la tête d'un Etat devenu totalitaire, il organise, avec le parti nazi qu'il a fondé, l'embrigadement de la population et la répression des oppositions, puis réalise son projet d'hégémonie sur l'Europe qu'il plonge dans le chaos et la désolation. Imposant la "solution finale" de la question juive qui coûtera la vie à plusieurs millions de personnes, Hitler entraînera l'Allemagne dans une fuite en avant désespérée. Refusant la perspective d'une défaite, il se donne la mort fin avril 1945 dans son bunker assiégé par l'Armée rouge. L'artiste raté et complexé devenu l'un des plus grands criminels de l'histoire de l'humanité échappe ainsi à la justice des vainqueurs et laisse derrière lui une Europe en ruines.
Des tranchées à l'engagement politique
Comme de nombreux combattants allemands, il prend la nouvelle de l’armistice comme une trahison nationale. Revenu à Munich il s’intéresse de près à la scène politique locale (notamment en raison de ses activités militaires) ce qui lui vaut de découvrir un petit parti ultranationaliste, anticommuniste et antisémite le DAP (Parti ouvrier allemand, futur NSDAP). Hitler s’y inscrit et devient en peu de temps son chef. Orateur de talent, aux discours toujours plus extrémistes il finit par se convaincre qu’il est homme providentiel qui œuvrera au redressement de l’Allemagne : le Führer (guide).
Pensant la république de Weimar prête à s’effondrer, il tente un putsch en 1923 qui échouera lamentablement. L'Allemagne prospère du début des années vingt est encore peu réceptive à ses thèses.
La marche vers le pouvoir d'Adolf Hitler
Il passe alors de l'action aux idées, en rédigeant, pendant son emprisonnement pour « haute trahison », Mein Kampf ( Mon Combat), son oeuvre fondamentale qui se révèle être un véritable programme politique. Ses ambitions géopolitiques et son idéologie raciale constituent dès lors la base de son programme national-socialiste : ses objectifs : créer un vaste état germanique d’où les Juifs seraient éliminés. Une fois libre, Hitler réorganise le NSDAP dans l'objectif d'être porté au pouvoir par les urnes. Les nazis associent alors une propagande politique très efficace à l'usage de la force et de l'intimidation, par le biais de leur milice, la SA.
La crise qui frappe l'Allemagne en 1929 permet au NSDAP de sortir de la marginalité, et de se placer sur le devant de la scène. Le parti, qui n'avait que lentement progressé jusqu'en 1930, fait une percée fulgurante, devenant la principale force politique allemande. Après avoir été battu à l'élection pour le présidence de la république en 1932, Hitler est nommé chancelier par le Président Hindenburg le 30 janvier 1933, après avoir amadoué les partis conservateurs et nationalistes traditionnels.
Après les élections législatives de mars 1933, il obtient les pleins pouvoirs et devient Reichsführer à la mort d'Hindeburg en août 1934. Il a les mains libres pour mettre ses projets funestes à exécution, avec la complicité de ses fidèles et zélés partisans Joseph Goebbels, Hermann Göring ou Heinrich Himmler.
Le régime nazi et la guerre
Les armées soviétiques reculent d'abord, mais ne rompent pas. Le 11 Décembre 1941, Hitler déclare la guerre aux Etats-Unis, déjà en en conflit avec le Japon depuis le 7 Décembre. Confrontée d'une part à l'immensité du territoire russe et d'autre part à la puissance américaine, la difficulté est trop grande pour l'Allemagne. Malgré de sombres perspectives, Hitler continue de faire accomplir son programme génocidaire à l'encontre des Juifs et aux autres populations jugées « inférieures » par l'idéologie nazie.
La mise en place de la "solution finale" après la conférence de Wannsee fait plusieurs millions de morts, dans les camps de concentrations ou de travail forcé. L'Europe s'enfonce dans la terreur, quand Hitler, autrefois habile manipulateur, perd définitivement le sens des réalités.
La chute d'Hitler
L'armée allemande recule, subit défaite sur défaite. Refusant la perspective de la défaite, Hitler ne veut rien lâcher, laissant dans la souffrance de millions de civils et de combattants. En 1944, un groupe d’officiers allemands de l'opération Walkyrie et mené par le colonel von Stauffenberg, tente de l’assassiner, sans succès. Au printemps 1945, et ce malgré les dernières tentatives de résistance, l'Allemagne s'effondre définitivement.
Berlin la capitale du Reich nazi est prise d’assaut par les armées soviétiques. Dans son bunker de la chancellerie, Adolf Hitler définitivement revenu de ses illusions de mégalomane, se suicide d’une balle dans la tête dans la nuit du 29 au 30 Avril 1945. A la fin de la guerre, le pays est occupé à la fois par les Soviétiques et les puissances occidentales. Le Führer avait voulu faire de l'Allemagne une puissance mondiale. Il ne laissera pourtant qu'un pays divisé, et cela pour près d'un demi siècle.
Bibliographie
- Hitler de Ian Kershaw. Grandes biographies, Flammarion, 2020.
- Hitler: Le monde sinon rien, de Brendan Simms. Flammarion, 2021.
- Adolf Hitler, la séduction du diable, de Laurence Rees. Poche, 2014.