Un héros de l'amérique latine
Le film débute sur la tentative d'assassinat du Libertador en 1828 : prévenu par sa compagne Manuela Sáenz du complot imminent, Simon Bolivar se met à fuir se remémorant sa vie passée. Un récit chronologique s'ensuit relatant son enfance, brièvement son passage à la cour d'Espagne avant de revenir en compagnie de son épouse au Venezuela. Le réalisateur nous permet de découvrir les grands traits de la société sud-américaine de cette époque et le milieu dans lequel baigne Simon Bolivar (en particulier son milieu social et son entourage révolutionnaire incarné par son précepteur Maestro). Cette première partie du film s'attarde beaucoup sur la relation forte entre Simon et sa femme qui malheureusement succombe très vite de la fièvre. Ce décès brutal plonge le héros dans un profond désarroi qui le pousse à quitter la Bolivie pour la France où il mène une vie agréable enchainant les conquêtes et les jeux. À Paris, il retrouve Maestro et rencontre un homme d'affaires britannique Torkington très intéressé par les mouvements indépendantistes d'Amérique Latine ainsi que le général Francisco de Miranda. La suite narre à grands traits son retour et le combat pour l'indépendance.
Quelques libertés avec l'histoire
Notre avis
Le film repose sur la performance d'Édgar Ramírez qui joue un libérateur très convaincant mais les seconds rôles sont aussi dans l'ensemble très bons. Nous retenons en particulier la performance de Danny Huston qui joue le rôle d'un banquier soutenant et finançant le mouvement révolutionnaire non sans intérêt. Ces bonnes prestations des acteurs ne masquent que partiellement les défauts du film. Les dialogues sont très classiques voire basiques et peu élaborés ; les discours du Libertador à vocation épique ne resteront pas dans les annales et sont en partie ternis par la musique d'arrière-plan qui masque partiellement et de manière assourdissante ces passages. Les pensées de Bolivar apparaissent par moment en voix off sans apporter une plus-value considérable. La photographie et les décors en revanche sont réussis. La musique de Gustavo Dudamel reprend les standards hollywoodiens de manière très classique voire caricaturale.
Au final, le film est assez agréable à regarder bien que très académique. Il reprend les standards hollywoodiens sans réelle fausse note tout en nous plongeant dans un monde rarement dépeint ces dernières années. Certaines libertés prises pourront en rebuter certains mais pour d'autres ce film peut constituer une introduction (certes imparfaite et en partie fictive) au XIXe siècle sud-américain et à l'épopée de Simon Bolivar.
Libertador, d'Alberto Arvelo. En DVD et BluRay, editions Zylo, avril 2016.