Qui a inventé le calendrier ?
Au IIIe millénaire avant J.C, les cités sumériennes de Mésopotamie sont les premières à utiliser un calendrier, correspondant aux mouvements de la Lune, auquel ils ajoutaient si nécessaire des mois supplémentaires pour conserver une correspondance avec les saisons de l'année.. Elles utilisent également un calendrier simplifié de douze mois et de trente jours chacun. À la même époque, sous le règne de Djoser, les Égyptiens instituent un calendrier reposant sur les trois périodes de l’activité agricole du pays et qui est aussi sujet à des modifications répétées.
Les Égyptiens de l'antiquité remplacèrent le calendrier lunaire par un calendrier basé sur l'année solaire. Elle durait 365 jours et était divisée en douze mois de trente jours chacun, à la fin desquels on ajoutait cinq jours. Un calendrier luni-solaire à 354 jours était utilisé dans la Grèce antique ; les Grecs furent les premiers à intercaler les mois supplémentaires selon des principes scientifiques, au bout d'un cycle particulier. Ces premiers calendriers portent en eux le même objectif que leurs successeurs, qu’ils soient julien, grégorien, israélite ou musulman : enfermer le temps dans un cycle régulier et officiel.
Le calendrier romain
En 46 av.J.-C., Jules César décida, sur les conseils de l'astronome grec Sosigène, d'établir un nouveau calendrier. Ce calendrier, connu sous le nom de calendrier julien, fixa la durée d'une année normale à 365 jours et celle d'une année bissextile, tous les 4 ans, à 366 jours - la journée redoublée étant celle du 24 février. César ramena également le début de l'année au 1er janvier (au lieu du 1er mars).
D'autres exemples
Le calendrier juif, dérivé de l'ancien calendrier hébreu, est resté inchangé depuis 900 apr. J.-C. C'est le calendrier officiel de l'État d'Israël et il reste le calendrier religieux des Juifs du monde entier. Le calendrier juif est luni-solaire et ses mois durent alternativement 29 et 30 jours. Un mois supplémentaire est intercalé tous les 3 ans en se fondant sur un cycle de 19 ans appelé cycle de Méton.
Le calendrier musulman est quant à lui calculé à partir de l'an 622, au lendemain de l'hégire, ou fuite de Mahomet de La Mecque vers Médine. L'année islamique comporte 12 mois lunaires et appartient à un cycle de 30 ans dans lequel les 2e, 5e, 7e, 10e, 13e, 16e, 18e, 21e, 24e, 26e et 29e années sont bissextiles et comptent 355 jours, les autres étant des années à 354 jours. On peut calculer à un jour près la date grégorienne à partir de la date musulmane grâce à la règle suivante : multiplier le millésime de l'année musulmane par 0,970224 et ajouter 621,5774. Le nombre obtenu à gauche de la virgule donne l'année et la partie décimale multipliée par 365 est le jour de l'année.
Les calendriers amérindiens
Très complexe bien qu’obtenu par des moyens simples (comme la mensuration des ombres portées et la triangulation), le calendrier maya est resté le plus fiable jusqu’à l’invention du calendrier grégorien au xvie siècle. Il a été élaboré grâce à des observations diurnes et nocturnes répétées du Soleil, de la Lune, de Vénus et d’autres astres, ce qui a permis de relever des positions et d’établir des moyennes. Les visées et calculs astronomiques mayas sont quasiment aussi précis que les nôtres.
Les Aztèques possèdent aussi un système calendaire, développé avant eux par les Mayas. Ce système est composé de 365 jours, divisés en 18 mois de 20 jours, auxquels s’ajoutent 5 jours « creux » considérés comme très néfastes. Un autre calendrier, constitué de 260 jours (20 mois de 13 jours), est exclusivement réservé à la divination.
La réforme grégorienne
Le calendrier julien faisait durer l'année 11 minutes et 14 secondes de plus que l'année solaire. Cette différence s'accumula tant et si bien qu'en 1582 l'équinoxe vernal (voir Écliptique) tomba 10 jours avant la date calendaire. Pour faire en sorte que l'équinoxe tombe autour du 21 mars, comme en 325 apr. J.-C. (année du premier concile de Nicée, qui avait instauré les principales règles du comput ecclésiastique), le pape Grégoire XIII décréta que 10 jours, cette année-là, devaient être supprimés du calendrier. Il institua un nouveau calendrier, appelé depuis calendrier grégorien, en supprimant toutes les années bissextiles séculaires, à l'exception de celles dont le millésime était divisible par 400. Ainsi, 1600 fut une année bissextile, mais 1700 et 1800 furent des années normales.
Le calendrier grégorien fut lentement étendu à toute l'Europe. De nos jours, il est utilisé dans la plus grande partie du monde occidental, ainsi que dans certains pays asiatiques.
Originalité du calendrier républicain
Le nom des jours correspondait à leur chiffre dans l'ordre de numérotation : primidi, duodi, tridi, quartidi, quintidi, sextidi, septidi, octidi, nonidi, décadi. Le dernier jour de chaque décade correspondait à un jour de repos. Les cinq ou six jours « complémentaires » qui restaient à la fin de l'année (du 17 au 21 septembre environ) étaient consacrés à la célébration des fêtes républicaines. La première année du nouveau système fut appelée an I, la seconde an II, etc.
Trois mois furent attribués à chaque saison ; les mois d'automne se nommaient vendémiaire (« mois des Vendanges »), brumaire (« mois des Brumes ») et frimaire (« mois des Frimas ») ; les mois d'hiver, nivôse (« mois des Neiges »), pluviôse (« mois des Pluies ») et ventôse (« mois des Vents ») ; les mois de printemps, germinal (« mois de la Germination »), floréal (« mois des Fleurs ») et prairial (« mois des Prairies ») ; et les mois d'été, messidor (« mois des Moissons »), thermidor (« mois de la Chaleur et des Bains ») et fructidor (« mois des Fruits »). Le calendrier républicain fut aboli par Napoléon le 1er janvier 1806.
Pour aller plus loin
- Histoire du calendrier : De la liturgie à l'agenda, de Francesco Maiello. Seuil, 1996.
- Histoire du calendrier et de la division du temps. Le Mono, 2017.