Paris, capitale du royaume
En 486, Clovis Ier s’empare de Paris et en fait, au début du VIe siècle, la capitale du royaume franc. La ville prend un nouvel essor et se développe sur les deux rives de la Seine. Le christianisme s’épanouissant, Paris connaît alors une période d’intense rayonnement religieux, avec la construction d’abbayes et de prieurés (Saint-Germain-l’Auxerrois). Mais la ville est délaissée par les derniers Mérovingiens puis par les Carolingiens, Charlemagne ayant choisi comme capitale Aix-la-Chapelle. Au cours du IXe siècle, Paris doit lutter contre les invasions des Vikings, et la cité est soumise à un long siège en 885-886. Les Parisiens repoussent les assaillants sous la conduite du comte Eudes et de l’évêque Gozlin.
Les trois parties du Paris médiéval (la Cité, la rive droite commerçante et la rive gauche universitaire) s’étendent et gagnent en importance. Deux autorités, souvent rivales, s’établissent. Un prévôt du roi, installé au Châtelet, dirige la ville à la place du monarque. Un prévôt des marchands, résidant à l’Hôtel de Ville, est responsable des marchés pour les corporations. En 1257, Robert de Sorbon, confesseur de Saint Louis, reçoit l’autorisation de créer un collège, la Sorbonne. Des étudiants affluent de tous les pays et l’université de Paris devient l’un des grands centres intellectuels (théologie, philosophie) de la chrétienté médiévale. Ses grands maîtres sont notamment Bonaventure, Thomas d’Aquin ou encore Jean de Gerson. Avec près de 100 000 habitants, Paris devient, au XIIIe siècle, la plus grande ville de l’Europe chrétienne.
Un Paris médiéval bien caché
Partons à la découverte du Paris médiéval, dont on connaît les plus grands monuments mais qui sait aussi se faire plus discret ; il faut donc savoir où chercher…Commençons d’abord par le centre, le cœur même de Paris avec l’île de la Cité : la cathédrale Notre-Dame, entreprise par l’évêque Maurice de Sully vers 1160, mais terminée presqu’un siècle plus tard : incontournable malgré la foule ; il faut aussi s’amuser à observer le parvis, où l’on peut deviner le tracé des rues médiévales ! Sur la même île fut érigée par Saint Louis la Sainte-Chapelle entre 1243 et 1248, pour abriter la Couronne d’épines et d’autres reliques. Son entretien intérieur laisse un peu à désirer, mais elle vaut tout de même le détour.
Rive gauche à nouveau, nous continuons au Sud pour trouver des vestiges du couvent des Cordeliers, rue de Julienne dans le 13è. Etabli dans les années 1270, hors de l’enceinte, par le chanoine Galien de Pise avec l’appui de Philippe III ; il n’en reste malheureusement pas grand-chose…
Remontons à présent au Nord-Ouest, vers un « nid » de vestiges médiévaux, autour de l’église abbatiale de Saint-Germain-des-Prés : c’est, tout comme Notre-Dame, un incontournable du Paris médiéval, avec des traces datant du XIè siècle jusqu’à la fin du XIIIè. Le quartier est en plus très agréable (mais cher).
Retour enfin vers le centre de Paris, toujours rive droite, pour découvrir un quartier intéressant, dans le 3è arrondissement, avec l’église du prieuré Saint-Martin-des-Champs, le réfectoire et une tourelle de l’enceinte, le tout du XIIIè siècle. Ce sont l’essentiel des monuments visibles, le Paris médiéval ayant été grandement chamboulé par le Paris de l’Ancien Régime, celui de la Révolution et celui d’Haussmann. Mais c’est une autre histoire…
Bibliographie
- Le Paris du Moyen Age, de Boris Bove. Belin, 2018.
- Le Paris du Moyen Age, de Florian Meunier. Ouest-France, 2014.
- Atlas de Paris au Moyen Âge : espace urbain, habitat, société, religion, lieux de pouvoir de Philippe Lorentz. Parigramme, 2018.
Pour aller plus loin
- Le musée national du Moyen Âge de Cluny.