Bataille de Marathon (490 av. J.-C.)

Les grandes batailles de l'histoire | Antiquité

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La bataille de Marathon a opposé les Athéniens aux Perses en 490 av. J.-C. Pour étendre l'hégémonie de l'Empire perse à la Méditerranée, le roi Darius Ier lance une attaque contre la Grèce continentale en 490 av. J.-C. Conduite par Mithridate, l'armée athénienne parvient à vaincre les Perses sur le site même de leur débarquement, à Marathon. Cette grande victoire mit fin à la première guerre médique et consacra la puissance d'Athènes. Elle a donné naissance à une célèbre course à pied, dont la distance choisie est celle que les soldats grecs ont parcouru au pas de course pour aller de la plage de Marathon à Athènes afin d'annoncer la victoire des oplites Grecs sur l'armée perse.

 

A l'origine de la bataille de Marathon : la rivalité gréco-perse

Dans la seconde moitié du VIe siècle avant notre ère, l'Empire perse (du grec « Persis », désignant à l'origine la région située au sud de l'Iran) s'étend des frontières occidentales de l’Inde jusqu'à l'Egypte, englobant l'Asie mineure, la Mésopotamie et la Syrie-Phénicie. L'empire est alors gouverné par l'empereur Darius Ier (521-486 av. J.-C.), troisième souverain de la dynastie des Achéménides fondée par Cyrus le Grand en 559 av. J.-C. Les Grecs, bien que désunis par la rivalité entre les grandes cités, sont le seul peuple voisin encore insoumis, à l’exception des cités grecques situées en Asie mineure.

C'est dans cette région qu'en 499 av. J.-C., la révolte des îles grecques d'Ionie (encouragée par la récente défaite de Darius devant les nomades scythes), durement réprimée, met le feu aux poudres.

Les Athéniens, que la cité de Milet avait appelés au secours, soutiennent la révolte des Ioniens. Ils envoient 20 bateaux qui débarquent en Asie mineure, tandis que la ville d'Érétrie en envoie cinq. Forts de ce soutien, les Ioniens s'en prennent par surprise à la ville perse de Sardes, capitale de la province de Satrapie, qu'ils incendient. Les Perses interviennent, battant les Ioniens à Ephèse, reprenant Chypre et détruisant le port de Milet en 494 av. J.-C. La destruction de Sardes a fait naître chez Darius une telle rancune qu’avant chacun de ses repas, un serviteur doit désormais lui répéter « Roi, souviens-toi des Athéniens »…

La première guerre médique

C'est ainsi que commence la première guerre médique, qui oppose les Perses (les Mèdes) aux Grecs. Désireux de se venger d’Athènes, Darius ouvre les hostilités en 492 av. J.-C., en envoyant à ta fois une importante armée de terre commandée par le général perse Mardonios et une flotte partie de Cilicie. L'armée de terre est chargée de s'emparer d’Athènes et d'Erétrie, après être passée par la Thrace déjà conquise. 

Mais alors que les Perses sont mis en difficulté par les Thraces, la flotte perse est prise par une tempête au large du mont Athos. 20 000 hommes sont noyés et 300 navires détruits, soit presque toute la flotte. Face à ce désastre, l'offensive perse est abandonnée, bien que Mardonios ait réussi à assujettir la Thrace et la Macédoine.

Mais celui que l’on appelle le « Roi des rois » ne s’avoue pas pour autant vaincu. En 491 av. J.-C., Darius envoie des ambassadeurs chargés de demander « la terre et l'eau », c'est-à-dire leur soumission et leur allégeance, au souverain perse. Athènes, Platées et Sparte ayant refusé, Darius décide de lancer à nouveau une expédition militaire et lève une nouvelle flotte.

L'invasion perse

Au début du mois de septembre 490 av. J.-C., celle-ci traverse la mer Egée et navigue jusqu'à l'île d'Eubée afin de prendre la ville d'Erétrie, qui avait participé à la révolte des Ioniens. La ville est détruite sans pitié et ses habitants sont réduits en esclavage. Une fois ce forfait accompli, la flotte perse prend la direction de l’Attique et parvient à débarquer dans la baie de Marathon afin de se venger d’Athènes.

Les Perses comptent environ 20 000 hommes, sous les ordres du général mède Datis et du général Artaphène, neveu de Darius. De leur côté, les Grecs n'ont réuni qu'une armée de 10 000 hommes, menée par le stratège Miltiade et essentiellement composée d’Athéniens. Ces derniers n'ont trouvé pour les soutenir que Platées, située en Béotie, qui leur envoie un millier d’hommes. Connaissant la redoutable réputation des Perses, Sparte a invoqué les fêtes en l'honneur du dieu Apollon pour s'abstenir de participer aux combats sans avoir l’air de refuser officiellement.

La bataille de Marathon

Les deux belligérants se rencontrent à une quarantaine de kilomètres au nord-est d’Athènes, dans la plaine de Marathon, longue de 10 kilomètres et profonde de 3 kilomètres. Miltiade a immédiatement positionné des hommes sur les hauteurs environnantes pour empêcher les Perses de s'avancer en direction d'Athènes.

Les deux armées ne s'affrontent pas immédiatement. Elles prennent le temps de s'observer, pour tenter de deviner leurs intentions mutuelles et positionner leurs troupes le plus favorablement possible. Le général Datis est persuadé que Sparte va bientôt envoyer des renforts aux Athéniens. Le chef perse décide alors d’attaquer à la fois par terre et par mer, et fait rembarquer une partie de ses troupes pour contourner l’Attique en direction du port d’Athènes, Phalère. Le but est d’attaquer la cité affaiblie par l'absence des combattants restés à Marathon pour affronter le reste de l’armée perse.

Miltiade profite de cette occasion pour compenser son infériorité numérique. Il dispose les troupes athéniennes sur une ligne équivalente à celle de l’ennemi, soit 1 600 mètres. Mais lorsqu'il lance l'offensive, Miltiade fait croire qu’il attaque par le front. Hésitants sur la façon d'engager le combat, les Perses aperçoivent soudain les hoplites (fantassins) grecs s’élancer vers eux et avancer de plus en plus rapidement avec de longues piques et de larges boucliers, depuis une distance de 1 500 mètres. Les Perses ont à peine le temps d'utiliser leurs nombreux archers et foncent à leur tour droit devant, réussissant à percer le centre athénien. Ils s'enfoncent alors dans le piège qui leur est tendu.

En effet, les Perses ignorent que les Athéniens n'ont pas placé leurs principales forces au centre, mais sur leurs ailes, de façon à envelopper l'ennemi par les côtés : les ailes comprennent huit rangs d'hoplites, tandis que le centre n’en a que quatre.

Comme l'a prévu Miltiade, les Perses sont pris au dépourvu par la puissance de l'attaque des ailes grecques. Ils n’ont pas le temps de faire intervenir leur cavalerie ni leurs archers, alors que se rabattent autour d'eux les phalanges grecques. Complètement dépassés, les Perses placés sur les ailes préfèrent abandonner la bataille et les Grecs, les laissant fuir, se retournent contre les Perses placés au centre, qui sont encerclés. Contrairement aux hoplites, les Perses ne sont pas protégés par une cuirasse et sont mis en déroute. Ils s'enfuient alors en direction de leurs vaisseaux, poursuivis par les Grecs. La bataille de Marathon, qui s'achève vers 9 heures du matin, a duré trois heures.

Mais les Perses, bien que lourdement battus à Marathon, ne désarment pas et les rescapés de la bataille partent rejoindre les effectifs déjà envoyés en direction de Phalère.

La course vers Athènes, à l’origine du marathon

La légende raconte qu’à l’issue de la bataille, un soldat athénien aurait été chargé d’informer le plus vite possible Athènes de la victoire remportée à Marathon. Le messager, Philippidès, aurait alors couru 42 kilomètres en quatre heures sans s’arrêter et serait mort d’épuisement à l’arrivée, juste après avoir transmis son message. En mémoire de cet exploit, les Jeux olympiques modernes organisent une course de 42,195 kilomètres baptisée « marathon ».

Dans les faits, Miltiade fait parcourir à ses hommes la même distance, non pas en courant mais à marche forcée pour arriver à temps. Lorsque les Perses parviennent aux abords de Phalère, le lendemain de la bataille de Marathon, ils réalisent que le combat est perdu d'avance, car les vainqueurs de Marathon les ont précédés. De plus, les Lacédémoniens, les habitants de Sparte que la défaite perse a convaincus d’intervenir, s’ajoutent cette fois aux Athéniens tous réunis.

Une victoire décisive

Pour la première fois, le puissant empire de Darius est vaincu, et d'une façon particulièrement humiliante puisque les Perses, bien que deux fois plus nombreux que leurs adversaires, ont perdu environ 6 400 hommes, contre 192 victimes du côté athénien. C'est la fin de la première guerre médique. Les combattants morts au cours de la bataille ont été ensevelis dans la plaine de Marathon et l’on peut aujourd'hui encore y trouver le tumulus sous lequel ils reposent, faisant probablement de ce lieu le plus ancien des cimetières militaires.

La victoire de Marathon, bien que peu spectaculaire, anéantit la réputation d'invincibilité des Perses et donne aux Athéniens un prestige considérable, renforçant leur attachement à la liberté de leur cité et à leur rôle de citoyens. Elle met aussi en avant la supériorité des hoplites, jusqu’à ce que survienne une nouvelle victoire, navale cette fois, des Grecs sur les Perses à Salamine, en 480 av. J.-C. Celle-ci distingue la puissance maritime athénienne au détriment de sa puissance terrestre.

Bibliographie

La bataille de Marathon, de Patrice Brun. Larousse, 2009.

La bataille de Marathon: l'épisode mythique de la fin de la première guerre médique, de Delphine Dumont. 50Minutes, 2013.

Les Guerres médiques : 499-449 av. J.-C., de Peter Green. Texto, 2012.

 

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