Terres bibliques
L'histoire et les mythes fondateurs du peuple juif sont relatés dans la Bible, qui décrit les premières errances dans le Croissant fertile de ces hommes originaires de Mésopotamie. Selon les récits bibliques, les Hébreux connurent une longue période de captivité en Égypte. Puis Moïse les mena à travers le désert du Sinaï jusqu'à la "Terre promise" de Canaan. Là, sous la houlette de Josué, ils soumirent la majorité des peuples indigènes du pays. Selon l'une des plus célèbres légendes, les murs de Jéricho se seraient écroulés au son des trompettes.
David céda son trône à son fils Salomon (965-928 av. J.-C). Placé sous le signe de la paix, son règne vit la réalisation de grands projets architecturaux. Le plus important fut le Temple de Jérusalem, destiné à abriter l'arche d'alliance, qui contient les Tables de la Loi remises par Yahvé à Moïse sur le mont Sinaï. Cependant, l'énorme coût de ces ouvrages valut à Salomon une impopularité grandissante parmi ses sujets : nombre d'entre eux étaient en effet enrôlés de force sur les chantiers. Il lui fut également reproché d'avoir cédé des terres à la cité phénicienne de Tyr, au nord du pays, en échange d'artisans et de matériaux de construction. En outre, il était soupçonné de vénérer d'autres dieux que Yahvé.
Divisions et désunion dans le royaume d'Israël
En 924 av. J.-C, les Égyptiens envahirent Juda et Israël, détruisant de nombreuses villes sur leur passage et assujettissant les Hébreux au paiement d'un tribut. Loin d'apaiser les conflits entre les deux royaumes, cette conquête les raviva, ce qui fournit l'occasion aux États vassaux de Moab et d' Edom de recouvrer leur autonomie. Selon la Bible, des disputes d'ordre religieux vinrent envenimer la situation. Le roi d'Israël Achab (873-852 av. J.-C.) fut en effet accusé d'introduire le culte de Baal, un dieu phénicien. Des chefs religieux, ou prophètes, comme Elie et Elisée, mirent leur peuple en garde contre l'hérésie et les dissensions internes.
Dominations assyrienne et babylonienne
Aux IXe et VIIIe siècles avant notre ère, l'Empire assyrien, qui dominait alors la région, constituait la principale menace pour les royaumes hébreux. Israël et Juda tombèrent bientôt sous son joug. Les quelques mouvements de révolte se manifestant çà et là furent sauvagement réprimés et des milliers de captifs déportés en Assyrie. En s'effondrant, en 612 av. J.-C, la puissance assyrienne céda la place à l'Empire néo-babylonien. En 597 av. J.-C, Nabuchodonosor II écrasa dans le sang une rébellion en Judée : Jérusalem fut mise à sac, le Temple de Salomon détruit, ses trésors pillés.
Des milliers de Juifs -ainsi appelait-on désormais les Hébreux- furent emmenés de force à Babylone. Au cours de leur exil, les Juifs puisèrent réconfort et soutien dans la religion, garante de l'identité de leur peuple. C'est à cette époque que la plupart des livres qui composent l'Ancien Testament de la Bible furent rédigés sous leur forme définitive.
La diaspora juive
En 539 av. J.-C, le roi perse Cyrus s'empara de Babylone et autorisa les Juifs à regagner leurs terres ; beaucoup choisirent cependant de rester. Compris dans la sphère d'influence perse, les royaumes juifs tombèrent avec elle sous la domination d'Alexandre le Grand. Soumis aux coutumes helléniques, les Juifs se soulevèrent, créant, en 142 av. J.-C le royaume indépendant de Judée, dont l'existence fut de courte durée. En 63 av. J.-C, il fut intégré à l'Empire romain. Le dernier roi de Judée, Hérode le Grand, vassal de Rome, entretiendra durant son règne controversé l'illusion du passé du royaume.
A chaque défaite, de nouveaux Juifs devaient s'exiler. Dès le début du IVe siècle, la plupart d'entre eux avaient quitté leur patrie pour le Proche-Orient ou les rivages méditerranéens, s'installant aux grands carrefours commerciaux et dans les cités portuaires. La dispersion des Juifs dans le monde est connue sous le nom de diaspora. Celle-ci se perpétua jusqu'aux temps modernes, les Juifs étant l'objet de persécutions là où ils s'installaient, souvent de la part de chrétiens qui les accusaient d'avoir tué le Christ. Les Juifs restèrent sans patrie jusqu'en 1948, date de la création de l'État d'Israël.
Bibliographie
- Le Royaume biblique oublié, d'Israel Finkelstein. Editions Odile Jacob, 2013.
- Précis d'histoire biblique d'Israël, de Tidiman Brian. Institut Biblique, 2006.