L'aristocratie anglaise et Hitler, une séduction mutuelle

Histoire Universelle | Le XXe siècle

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Nombre d'aristocrates anglais furent séduits par Hitler et Mussolini avant la guerre. La famille royale britannique était liée par le sang aux Hohenzollern, les nurses étaient allemandes, Hitler était anglophile alors qu'il méprisait les Français. Hitler fit de la séduction de l'aristocratie anglaise un pilier de sa diplomatie, espérant que le clan pacifiste anglais emmené par le roi Edouard VIII et Halifax l'emporterait sur celui belliciste animé par Winston Churchill.

 

Des liens de sang entre les dynasties anglaises et allemandes

Le Prince de Galles, futur roi Edouard VIII (de janvier à décembre 1936) puis Duc de Windsor, après son abdication, ne fit pas jamais mystère de son philo-germanisme. Son abdication fut provoquée par l'action conjointe de l'Archevêque de Canterburry qui refusait que Lady Simpson, une américaine deux fois divorcée devienne reine mais tout autant par celle du premier ministre Baldwin informé par le MI5 des négociations directes que le roi prétendait conduire avec Hitler. La famille Mitford incarne les errements fascistes et nazis de cette aristocratie. Les sœurs Mitford firent la une des tabloïds occidentaux. Diana Mitford divorça de l'héritier Guinness pour épouser le baronnet Oswald Mosley qui voulut être le Mussolini anglais.

Unity Walkyrie Mitford, fut l'intime d'Hitler de 1935 à 1939 ; elle eut l'ambition d'empêcher la guerre entre les deux nations 'supérieures'. En septembre 1939, dans le Jardin anglais de Munich. Unity se tira une balle dans la tête, avec le révolver donné par celui qu'elle appelait 'Wolfie'. Découvrez cette surprenante saga à travers l'article de Christophe Stener, auteur de Unity Walkyrie Mitford, la groupie d'Hitler.

La proximité de l'aristocratie anglaise avec l'Allemagne était 'naturelle', par le sang. La famille royale britannique était en ligne directe de la famille Saxe-Cobourg et Gotha. La reine Victoria, épouse d'Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, fit de sa fille aînée l'impératrice d'Allemagne en 1888. L'Empereur Guillaume II était son petit-fils. Ce n'est qu'en 1917 que le roi George V changea, contraint par l'opinion publique, le nom de la maison royale de Saxe-Cobourg et Gotha en Windsor. Le philo-germanisme des aristocrates, inné, était cultivé par l'éducation reçue de nourrices allemandes.

Le Prince de Galles, premier dans la ligne dynastique des Windsor, parlait dans le cadre privé de préférence l'allemand à l'anglais. La peur du communisme et un antisémitisme de classe firent apparaître le Chancelier Hitler comme un homme providentiel à la gentry anglaise. Lord Riddell publia ainsi un opuscule intitulé 'La stérilisation des handicapés' dont le titre anglais 'stérilisation of the Unfit' (inapte) n'est pas sans évoquer les massacres eugénistes du régime national-socialiste.

Hitler, une anglophile qui chercha à séduire l'aristocratie anglaise

Hitler méprisait la France mais admirait l'Angleterre. L'engagement du Führer de lever la mesure d'exil frappant la famille Hohenzollern, mesure prise par la République de Weimar, donna des gages très importants aux aristocrates allemands qui formaient l'encadrement de l'armée allemande. Le recrutement pour sa garde personnelle de jeunes Junkers a été également très bien accueillie par la noblesse allemande qui constitue un des soutiens du régime nazi.

Certains descendants des anciennes familles régnantes d'Allemagne, comme le Duc de Saxe-Cobourg et Gotha, dont est issue la dynastie Windsor, mais aussi les familles royales de Bulgarie, du Portugal et de Belgique, servirent le régime notamment dans des missions de bon office avec les familles royales européennes et notamment anglaise. Hitler comprit le bénéfice qu'il pouvait tirer de l'adulation de Unity Walkyrie Mitford, cousine de Winston Churchill, elle qui avait ses entrées à la cour des Windsor et se rêvait dans une mission de bons offices entre l'Allemagne et la Grande-Bretagne pour empêcher la guerre, quand il fit sa connaissance en 1935 dans la brasserie de Munich où il avait ses habitudes.

Une jet set qui va se débaucher à Berlin

L'aristocratie britannique affichait des mœurs dissolues voire perverties. Le sport est une occupation snob : rugby, aviron, yachting, chasse au renard. Tout devient prétexte à des parties de plaisir 'select' pour les 'happy few '. Les fêtes sont autant de bacchanales avec bals masqués, abus d'alcool et de cocaïne surnommée l''happy powder', exhibitionnisme de corps nus prétendument costumés. Les 'Bright Young People' rassemblent les jeunes aristocrates dans des fêtes scandaleuses dont se fait l'écho les tabloïds anglais. La noblesse dorée juge très chic de choquer le peuple par la publication de ses excès. Les jeunes nobles rivalisent pour occuper la couverture des journaux à scandale.

Le luxe et la luxure du Gotha britannique choquent une opinion publique frappée par la crise économique. Le monde des arts se mêle à ces débauches chics. L'homosexuel Cecil Beaton photographie ainsi ces soirées fastueuses et décadentes. Oscar Wilde s'y montre comme l'écrivain Evelyn Waugh qui est le mentor littéraire de Nancy Mitford, une romancière à succès. A Londres, les gens chics se débauchent à l'Embassy club dans Old Bond Street et au Cavendish hotel. A la veille de la seconde guerre mondiale, l'aristocratie anglaise avait repris ses habitudes en Allemagne. Les héritiers des grandes familles anglaises allaient y passer leurs vacances, avec leurs cousins allemands, et se débaucher dans le Berlin d'avant-guerre, haut lieu de débauche qu'appréciait une jet set tapageuse.

Le Prince de Galles, épisodique roi et nazi convaincu

L'hagiographie présente le Prince de Galles comme un roi romantique qui préféra l'amour d'une femme au trône d'Angleterre. La réalité historique est moins glamour. L'héritier des Windsor ne fit jamais mystère de son admiration pour Hitler. Prince viveur, proclamé roi à la mort de George V, il renonça au trône tout autant sous la pression du Premier ministre Baldwin que de l'Eglise anglicane.

Le Prince de Galles le 10 avril 1933 témoigna sans détours de sa sympathie pour l'Allemagne nazie, déclarant que : « compte tenu de la menace communiste, la Grande-Bretagne se rallierait un jour ou l'autre à la doctrine nazie et ferait alliance avec l'Allemagne et non avec la France dégénérée pour faire front commun au danger venu de l'Est ». Les sentiments d'amitié du nouveau roi envers l'Allemagne furent réaffirmés publiquement dans son discours du 22 juin 1935 à la Légion britannique, le Prince de Galles appelant à la camaraderie entre vieux soldats. Le maréchal Goering salua cet appel, dès le lendemain, lors du congrès d'Hesselberg du 23 juin 1935, déclarant : « Les vétérans allemands et la nation allemande prennent de bon cœur cette main tendue ! ». Le Prince de Galles fut couronné le 20 janvier 1936 sous le titre de roi Edouard VIII.

L'espoir mis par l'Allemagne dans le roi Edouard VIII fut contrarié par son abdication. Si la liaison tapageuse du Prince héritier avec sa précédente maîtresse Lady Furness, née suisse mais de passeport américain, choquait déjà la haute aristocratie du royaume, sa liaison avec Lady Wallis Simpson, qui profita du voyage aux Etats-Unis de sa meilleure amie, Lady Furness, pour séduire le Prince esseulé, scandalisa l'aristocratie et l'Eglise d'Angleterre.

Lady Simpson était aux yeux de l'aristocratie britannique, une aventurière américaine, deux fois divorcée. Elle avait suivi son premier mari, Earl Spencer, un pilote de l'aéronavale, épousé en 1918, affecté en Chine où il sombra dans l'alcoolisme. Séparée, puis divorcée en 1927, elle aurait vécu du métier d'entraîneuse dans les boites de nuit et les bordels de Hong Kong, jusqu'à son remariage avec Ernest Aldrich Simpson en 1937. Ce mariage lui ouvrit les portes de la haute société britannique et lui permit de jeter son dévolu sur le Prince de Galles avec lequel elle entreprit une liaison alors qu'elle était encore mariée. La blague qui circula alors à Londres était que le Prince de Galles (Prince Of Wales) était devenu le prisonnier de Wallis (Prisoner Of Wallis).

Le roi Edouard VIII abdiqua le 13 décembre 1936. Le grand public attribua cette décision inédite à sa romance avec 'la Simpson' mais cette abdication lui a été en fait imposée conjointement par le Premier ministre Baldwin et l'archevêque de Canterbury, chef de l'Eglise anglicane. Le roi Edouard VIII avait en effet indiqué au Duc de Saxe-Cobourg sa volonté d'entrer en négociation directe avec le Führer, qualifiant l'alliance anglo-allemande d' « urgente nécessité ». Questionné par le duc sur l'infraction ainsi faite aux règles de la monarchie parlementaire britannique, il répondit : « Qui es le Roi ici ? Moi ou Baldwin ? Je vais parler moi-même avec Hitler, ici ou en Allemagne. Merci de lui transmettre ce message. ».

Cette volonté du Roi de négocier en direct, sans passer par son gouvernement, découverte par le MI5, résolut le Premier ministre Baldwin à obtenir son abdication malgré le soutien d'une alliance de circonstance de conservateurs, notamment Sir Winston Churchill, du leader des libéraux Sir Archibald Sinclair et du fasciste Oswald Mosley, qui s'opposaient à son abdication, inquiets d'un risque de déstabilisation de la monarchie par les communistes, et qui travaillèrent à un 'Parti du Roi' pour renverser Baldwin.

Par faiblesse de caractère et sentimentalisme, le roi Edouard VIII abdiqua. Son frère cadet, couronné sous le titre de George VI, lui octroya le titre de Duc de Windsor. L'abdication d'Edouard VIII fut donc une très mauvaise nouvelle pour l'Allemagne nationale-socialiste. « Nous avons perdu notre coq » ironisa William Maxwell, premier Baron de Beaverbrook, patron du Daily Express et soutien d'Edouard VIII. Unity Valkyrie Mitford, qui assista, dans les tribunes du Parlement britannique, au discours d'abdication du roi, s'écria, selon la presse, à haute voix : « Ah ! Hitler sera très malheureux de cela ; il voulait que Edouard reste roi. »

Le Duc de Windsor devint le leader de la jet set européenne, un dandy, arbitre des élégances. Il parcourut avec son épouse les lieux de plaisir se plaignant sans cesse à son frère de manquer d'argent. Bravant l'obligation de retrait politique, il répondit favorablement à une invitation d'Hitler et fut reçu comme un chef d'Etat en octobre 1937. La visite du Duc et de la Duchesse de Windsor au Führer fut un grand succès pour la propagande nazie. La presse du régime exulta de la déclaration du Duc : « Les races germaniques sont uniques, elles devraient toujours faire une ».

A Düsseldorf, le Duc fit le salut nazi et visita un camp de concentration fort opportunément désert. Le soutien affiché et résolu du Duc de Windsor au régime nazi inspira à Von Ribbentrop un 'plan Windsor' pour renverser le roi George VI, en cas d'entrée en guerre, et ce avec le soutien d'un cabinet pacifiste dirigé par Lord Halifax. Ce plan était connu de Winston Churchill qui le jugea suffisamment dangereux pour exiler le Duc de Windsor en le nommant gouverneur des Bahamas jusqu'à la fin de la guerre.

Joachim von Ribbentrop, 'Ribbensnob'

Joachim von Ribbentrop parlait anglais de par son passé de VRP en vins et spiritueux ; il fut missionné par Hitler à Londres. Joachim von Ribbentrop y fut l'intime de quelques Lords éminents : Lord Lothian, Lord Cecil, notamment, et entretint des relations amicales avec Lady Emerald Cunard, Lady Sibyl Colefax, Nancy Astor, Lady Diana Cooper. On lui prête même des romances avec certaines. Un des soutiens principaux de l'entente avec Allemagne fur Lord Halifax, Vice-Roi des Indes de 1926 à 1931.

Le Cliveden set animé par la vicomtesse Nancy Astor ainsi que l'Anglo-German Fellowship furent des cercles d'influence également très favorables à l'Allemagne qui rassemblaient la haute société britannique et des hommes d'affaires. L'amitié affichée du Marquis de Londonderry et de son épouse valut à Ribbentrop le surnom de 'Londonderry Herr'. La fatuité de Ribbentrop, ancien vendeur de bière, homme à femmes, anobli par un riche mariage, était moquée par les hiérarques nazis jaloux qui l'appelaient 'Ribbensnob'.

L'honorable famille Mitford

La famille Mitford incarna pendant l'avant-guerre l'engouement d'une grande partie de l'aristocratie pour le régime national-socialiste. Peu connue en France, cette famille défraya la chronique alors. Les sœurs Mitford étaient des sortes de Kardashian de l'époque rivalisant de scandales pour faire la une des tabloïds. Liée par le sang à Winston Churchill, cette famille s'illustra par son snobisme et ses errements politiques.

Lord David Bertram Ogilvy Freeman Mitford, 2nd Baron Redesdale était le fils de Algernon Bertram Freeman-Mitford, surnommé 'Berty' par la famille qui avait rédigé une introduction à la traduction anglaise des Fondements du XXe siècle de Chamberlain Houston Stewart, une des sources des théories raciales d'Hitler.

La famille Mitford était lié à Winston Churchill par le mariage d'une grand-tante. Selon une rumeur familiale Algernon Mitford aurait été le grand-père biologique de Winston Churchill. Les enfants Mitford et le cousin Randolph, le fils de Winston Churchill grandirent ensemble. Lady Randolph Churchill, mère de Winston Churchill, aurait eu, de renommée publique, une liaison avec Edouard VII. Les relations extra-conjugales nombreuses des aristocrates rendent les liens familiaux forts complexes à déchiffrer. Tom Mitford le fils visita Berlin accompagné de Randolph Churchill, le fils de Winston, et rencontra, avec sa sœur Unity Hitler à Berchtesgaden. Refusant de combattre les allemands, il servit en Malaisie où il mourut de maladie.

La famille Mitford était reçue à la cour des Windsor. Diana est une intime du Prince de Galles, fils du roi George V, héritier du trône mais engagé dans une liaison cachée avec une américaine divorcée Lady Simpson qui peut compromit sa succession au trône.

Diana Mitford, l'égérie d'Oswald Mosley

Diana Mitford, une reine de beauté, divorça de l'héritier bi-sexuel des brasseries Guinness pour se marier après une liaison tapageuse avec Oswald Mosley. Diana fut l'invité personnelle du Führer au Congrès du NDSAP à Nuremberg en 1933. Diana rencontra à plusieurs reprises Hitler tentant de faire financer le mouvement fasciste de Mosley par le régime national-socialiste. Diana et Mosley furent emprisonnés pendant la guerre pour atteinte à la sécurité nationale. Après la guerre, les Mosley s'exilèrent en France, fréquentant assidument les Windsor et leur jet-set. Jusqu'à la fin de sa vie le portrait d'Hitler dédicacé trôna dans le salon des Mosley. Diana, interviewée à la fin de sa vie, tint des propos révisionnistes et décrivit Hitler comme un homme charmant et plein d'humour.

Oswald Mosley

Sir Oswald Mosley, né en 1896. Sixième baronnet d'Ancoets, se rêva Premier ministre de Grande-Bretagne mais ses ambitions politiques furent compromises par son goût immodéré des femmes et son dilettantisme. Il est quatrième cousin, par son père, de la reine Elisabeth Bowes-Lyon, épouse du Prince Albert, Duc d'York, entre droite ligne dynastique des Windsor.

Exclu de l'académie militaire de Sandhurst, Oswald Mosley participa dans l'aviation à la guerre de 14-18 dont conserva une claudication. Richement marié, en présence des familles royales anglaise et belge, avec Lady Cynthia, surnommée Cimmie, fille de Lord Georges Curzon, Vice-Roi des Indes, il fréquentait la cour des Windsor. Hommes à femmes, il lui est connu de nombreuses maîtresses, dont sa belle-sœur Lady Alexandra Curzon et sa belle-mère Lady Grace Curzon. Diana Mitford, alors épouse de Sir Guinness, devint sa maîtresse dès 1922, alors qu'elle était encore mariée, au grand déplaisir de Lady Redesdale et de Lord Redesdale. Malgré les infidélités notoires de son mari, Lady Cynthia, son épouse, excellente oratrice, resta un soutien déterminé de ses ambitions politiques. Adulée par les troupes de l'Union Fasciste Britannique, Lady Cynthia qui présidait la Section féminine, décéda d'une appendicite en avril 1933 dans le regret unanime des adhérents du parti et l'indifférence de son époux qui régularisa sa liaison avec Diana Mitford.

Élu député conservateur en 1918, Mosley avait traversé tout l'échiquier politique, se ralliant aux travaillistes puis créant successivement deux partis, le Nouveau parti puis l'Union Fasciste Britannique, en 1931, pour tenter de conquérir par la voie démocratique le pouvoir. Episodique ministre du travail dans le gouvernement travailliste de Ramsay Mac Donald, son absence d'efficacité est avérée. Il prit alors une orientation nationaliste et populiste publiant ensuite un 'Mosley Mémorandum' sur la préférence nationale. L'Union Fasciste Britannique ne gagna aucun siège de député, s'effondrant même aux élections d'octobre 1931.

Mosley fit alors assidûment la cour à Benito Mussolini, son nouveau mentor. Il rencontra le Duce à trois reprises en 1932 et en 1933 où il fur accueilli à Rome comme un chef d'Etat. Mosley singeait les attitudes et les discours du Duce. Les uniformes de l'Union Fasciste Britannique étaient copiés des chemises noires italiennes comme le salut fasciste. Mussolini reprocha vertement à Mosley son hédonisme apprenant qu'il était en villégiature prolongée à Capri abandonnant ses troupes sans chef en Angleterre pendant plusieurs semaines mois pour se consacrer à ses maîtresses. Le Duce qualifia Mosley de « danseur italien », surnom qui fut repris à satiété par les tabloïds anglais.

La fortune personnelle de Mosley ne suffisant pas, l'Union Fasciste Britannique (British Union of Fascists, BUF) fut financée par de riches aristocrates britanniques et quelques entreprises américaines dont, de manière surprenant, Lazard, malgré les positions antisémites affichées par Sir Oswald Mosley. Le parti est fort de quelques dizaines de milliers de militants. Il disposa de quelques troupes chargées de créer des incidents dans les réunions communistes mais il s'agit de brefs pugilats et de brèves échauffourées qui n'ont rien à voir avec les actions de nos SA. Sa maîtresse Diana Mitford ainsi que sa sœur Unity adhérèrent au parti BUF en 1933.

Sir Oswald Mosley était un viveur dont le dilettantisme compromit les ambitions politiques. Il s'enorgueillit de son absence de morale privée et publique. « Votez travailliste, couchez conservateur » aurait-il ainsi déclaré. Bon tribun, son manque total de sens de l'organisation et sa désinvolture désespéraient ses militants. L'opinion publique anglaise l'ignora. La presse britannique ironisa sur le « surhomme Mosley » relatant complaisamment ses parties de plaisir avec les 'Bright Young People' (groupes de jeunes aristocrates britanniques décadents et noceurs).

Une délégation de la BUF vint en Allemagne au Congrès du NDSAP en 1933 dans l'espoir de renforcer sa posture internationale et d'obtenir une rencontre entre le Führer et le Leader Mosley, espérant également un soutien financier du Reich à l'Union Fasciste Britannique que ses mécènes ont déserté suite à la déroute électorale de 1931 et compte tenu de la réduction du soutien de Mussolini. Les émeutes provoquées par les nervis des BUF et ses prises de parole en soutien aux régimes fasciste et national-socialiste valurent à Diana et Oswald Mosley une incarcération pendant la guerre pour atteinte à la sécurité nationale.

Unity Walkyrie Mitford

Unity Walkyrie Mitford (1914-1948) fut conçue à Swastika (Ontario, Canada) où ses parents détenaient une mine d'or. Rivale de ses sœurs elle devint nazie par bravade et s'installa à Munich en 1933. Elle devint de 1935 à 1939 l'intime d'Hitler qu'elle appelait 'Wolfie'. Multipliant les débauches avec les officiers de sa garde personnelle du Führer, Unity fréquenta assidument le couple Goebbels. Unity, anglaise nazie, eut l'ambition d'empêcher la guerre entre les deux nations 'supérieures'.

Multipliant les apparitions publiques aux Parteitag, à la tribune VIP des Jeux olympiques de Berlin, rédigeant des articles de défense et illustration du régime national-socialiste dans les journaux anglais mais aussi le Sturm de Julius Streicher, visitant avec son chiot dans les bras le camp de Dachau. Désespérée de l'entrée en guerre du Royaume uni, la groupie du Führer tenta de se suicider dans le Jardin anglais de Munich en septembre 1939 avec le pistolet donné par Hitler. Soignée et visitée par Hitler puis rapatriée, elle survécut, échappant à son retour en Angleterre à la prison. Elle séduisit ensuite un aviateur de la RAF pour tenter de repartir en Allemagne. Elle fut ensuite gardée par sa mère sur une île écossaise où elle mourut en 1948. 

Découvrez l'extraordinaire et étrange destinée de cette aristocrate anglaise dans l'ouvrage de Christophe Stener, Unity Walkyrie Mitford, la groupie d'Hitler.

 

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