L'histoire de la construction du château d'Harcourt
Le château visible aujourd'hui, avec son mur d'enceinte et ses fossés, date des XIIe et XIVe siècles, il ne reste pas de trace du château en bois et de la motte qui existait au XIe siècle, édifié par Errand d'Harcourt, compagnon de Guillaume le Conquérant lors de la bataille d'Hastings en 1066 (certains membres de la famille de Harcourt s'installèrent en Angleterre à la suite de cette bataille).
Du fait de l'histoire particulière du duché de Normandie, durant la guerre de 100 ans, la famille Harcourt se battait aux côtés de l'Angleterre, puis dans un second temps, après l'exécution de Jean V de Harcourt, la famille s'est ralliée à la France. Le château a ainsi été le lieu d'un affrontement entre anglais et français, et la destruction d'une partie du mur d'enceinte en 1449 en est encore aujourd'hui le témoin. Peu après avoir repris le château aux mains des anglais, Jean VII va décéder sans descendance mâle. Le château va alors passer dans la famille de Lorraine par mariage et sera délaissé au profit du duché de Lorraine. En 1695, Françoise de Brancas, épouse d'un duc de Lorraine, hérite du château d'Harcourt.
Les aménagements de Madame de Maintenon
Familière de la cour de Versailles, confidente de Madame de Maintenon, elle fait partie de la haute aristocratie. Elle va alors tout faire pour transformer le vieux château fort en une résidence moderne, plus conforme à la mode classique du XVIIe siècle. Elle va ainsi combler les fossés et abattre les remparts à l'est pour construire une terrasse rectangulaire. En contre bas de cette terrasse, le grand parterre correspond au jardin à la française, probablement planté par la princesse d'Harcourt.
Habité de façon épisodique et méconnue au XVIIIe siècle, le château s'efface et le jardin délaissé. En 1802, Louis-Gervais Delamare, avocat et arboriculteur, rachète le château hypothéqué afin d'exploiter les terres et d'expérimenter la culture de l'arbre.
L'arboretum d'Harcourt
Louis-Gervais Delamare, pionnier dans son domaine à l'aube du XIXe siècle, tente dans un premier temps à Harcourt la plantation de feuillus, sans succès. Il décide alors de planter des conifères comme les mélèzes, les épicéas ou les pins Weymouth. Les résultats remarquables de son expérimentation le poussent à la plantation basée sur la diversité.
A sa mort en 1827, il lègue le Domaine d'Harcourt à la Société Royale d'agriculture, par un testament humaniste et sylvicole, invitant à poursuivre ses expérimentations et à les partager. Les différents administrateurs successifs vont poursuivre son expérimentation, implantant chacun leur tour différentes variétés d'arbres, notamment grâce à cette faculté de voyager sur tous les continents afin d'aller chercher des arbres inconnus (pins Douglas, Ginkgo Biloba) mais aussi des feuillus européens par Maurice de Vilmorin (hêtres tortillards, chêne liège). François André Michaux créée ainsi l'arboretum de collection en 1833. En 1975, l'arboretum de peuplement est créé, devant accueillir uniquement des espèces aptes à prendre place dans les reboisements. Chaque espèce y est donc cultivée en bouquet de 25 à 30 sujets (merisiers, cormiers, érables...)
Les fouilles actuelles
Dans le cadre de son programme de conservation et de mise en valeur, le Conseil Général de l'Eure a engagé un vaste programme de fouilles et de restauration de la porte d'accès nord de la basse-cour, des fossés, de la charpente et des boiseries du château. Les fouilles révèlent régulièrement de nouvelles informations sur la vie au château et l'utilisation des différents espaces au fil des siècles, selon les évolutions architecturales.
Accès au Domaine d'Harcourt
Domaine d'Harcourt
13 rue du château
27 800 Harcourt
Le Domaine d'Harcourt est ouvert du 1er mars au 15 novembre.
Nombreuses animations tout au long de l'année : visites guidées, ateliers, journées à thème...
Pour plus d'informations : www.harcourt-normandie.fr