Catherine de Médicis, épouse d'Henri II
Catherine de Médicis est née à Florence le 15 avril 1519. Fille de Laurent II de Médicis et de Madeleine de La Tour d’Auvergne, orpheline dès sa naissance, elle est élevée auprès du pape Clément VII, son cousin. En décembre 1533, à 14 ans, elle épouse le second fils de François Ier, Henri, duc d’Orléans. Elle apporte en dot l’appui du pape qui a tenu à venir célébrer lui-même la cérémonie.
Avertie par ses astrologues, dont Nostradamus, Catherine de Médicis tente d’éviter le fatal tournoi qui coûte la vie à Henri II (1559). Après la mort du roi, elle ne porte plus que du noir et la simplicité de ses toilettes contrastera toujours avec le luxe chatoyant qu’affichent les dames de la Cour. Mais elle s’acharne pendant trente ans, dans un pays déchiré, à affermir l’autorité royale. Elle a des qualités politiques incontestables, une grande habileté et une rare finesse, mais aussi toute sa duplicité et une absence totale de scrupules.
Des régences en pleine guerres de Religion
Durant le court règne de François II, Catherine de Médicis tente déjà un difficile arbitrage entre catholiques et protestants. Elle se rapproche d’abord de François de Guise, mais lorsqu’elle croit, après la tentative d’Amboise, le parti protestant près d’être écrasé, elle songe à le relever. La mort de François II en 1560 fait passer le pouvoir entre ses mains. Le nouveau roi, Charles IX, a à peine 10 ans.
Épouvantée par les excès des ultra-catholiques, elle pratique une politique de conciliation envers les protestants, avec le soutien du chancelier Michel de L’Hospital. et prépare le mariage du protestant Henri de Navarre (futur Henri IV) et de Marguerite de Valois.
La révolte des protestants qui suit le massacre de Wassy en 1562 la rejette du côté des catholiques mais, elle promulgue l’édit de tolérance d’Amboise. Malgré le mariage d’Henri de Bourbon (futur Henri IV) et de Marguerite de Valois, la puissance grandissante du parti huguenot l’inquiète. Pour se débarrasser de Coligny et des chefs protestants, elle laissa faire plutôt qu’elle n’inspira l’atroce massacre de la Saint-Barthélemy (nuit du 24 août 1572), ce qui pèsera éternellement sur sa mémoire.
Mort et postérité de Catherine de Médicis
Catherine de Médicis meurt au château de Blois le 5 janvier 1589. Elle sera inhumée dans la basilique de Saint Denis aux cotés d'Henri II, ou sa dépouille, ainsi que celle de son mari, sera profanée durant la révolution française.
Cette descendante du célèbre florentin Laurent de Médicis laissa une trace durable dans l’histoire de France, encourageant en France le goût du luxe, des arts, des mœurs d’Italie, dirigeant la construction du nouveau Louvre et faisant bâtir le palais des Tuileries et le château de Monceaux. Longtemps décriée par ses contemporains et ses biographes, la reine "noire" est réhabilitée par les travaux récents des historiens.
Bibliographie
- Catherine de Médicis, biographie de Céline Borello. PUF, 2021.
- Catherine de Médicis (1519-1589) - Politique et art dans la France de la Renaissance. Passage, 2022.