Les 7 merveilles sont des monuments bâtis dans l’Antiquité dont la mémoire perdure jusqu’à nos jours. L’architecture antique est l’un des domaines qui a le plus nourri la pensée occidentale de la Renaissance à nos jours. Si de nombreux chefs d’œuvre comme le Parthénon ou le Colisée sont bien connus, leurs auteurs le sont bien moins. Les Dossiers d’Archéologie proposent dans le numéro 384 de janvier/février 2018 de revenir sur les « Architectes célèbres de l’Antiquité » mais aussi aux professionnels plus anonymes de l’Antiquité et du Moyen Âge.

 

Les architectes dans l’Antiquité : Mythe et histoire

dossier archeologie 385L’article introductif de Catherine Saliou traite de la figure de l’architecte dans l’Antiquité gréco-romaine et aborde sa polyvalence, sa place dans la société, son travail mais aussi les principales caractéristiques de l’architecture de cette époque tournées vers « l’harmonie » (proportionnalité, rythme, modularité). Ludivine Péchoux propose un focus sur le mythe grec de Dédale, architecte par excellence mais aussi sur les interprétations structuralistes dans la lignée de Jean-Pierre Vernant qui décèle dans ce personnage une « incarnation de la « technè » (l’inventivité technique) et de la « mètis » (la ruse de l'intelligence permettant de surmonter les difficultés). Jean-Pierre Pätznick présente la figure d’Imhotep, premier architecte égyptien connu et concepteur du complexe funéraire de Saqqarah pour le pharaon Djoser. Si son existence est attestée, on connait mal son histoire. L’auteur aborde également la progressive divinisation de celui-ci.

Les architectes grecs

Les architectes grecs relativement inconnus font l’objet d’un éclairage de Virginie Mathé. Si beaucoup d’inconnus demeurent leur place dans l’exécution des monuments et leurs conditions de rémunération sont mieux connus grâce à certaines inscriptions. Après un focus sur la délicate question de l’identité des architectes du Parthénon, Brice Gruet revient sur Hippodamos de Milet. Il montre que celui-ci n’est pas le premier « architecte-urbaniste » que l’on s’imagine et qu’il n’est pas à l’origine du plan en damier aussi appelé hippodamien : ce plan est beaucoup plus ancien (on en trouve des traces dans la colonie de Mégara Hyblaea en Sicile) et répond à des nécessités « pratiques mais aussi symboliques et religieuses ».

Les architectes de l’Empire romain

Pierre Gros présente dans sa contribution le parcours et l’œuvre de Vitruve. Sa synthèse nuancée permet de replacer Vitruve dans son contexte historique et de mieux mesurer son originalité. Yves Perrin consacre son article sur Severus et Celer, magister et machinator de Trajan qui sont à l’origine de la domus Aurea et d’une révolution technique et esthétique majeure de l’art romain rendue possible grâce à l’utilisation du mortier. La cenatio rotunda redécouverte récemment est une illustration remarquable de leur talent. Après un focus sur les signatures épigraphiques des architectes, le parcours et l’œuvre et d’Apollodore de Damas sont abordés : si la rencontre avec l’empereur Trajan aboutit à de nombreuses réalisations remarquables (les thermes et le forum de Trajan), les relations avec son successeur sont plus difficiles. Lionel Sanchez fait le point sur l’importance de l’architecture pour l’empereur Hadrien et en particulier son investissement.

De l’Antiquité tardive à la Renaissance

L’église Sainte Sophie est l’œuvre de « mécaniciens » (c'est-à-dire des ingénieurs) de grand renom dont nous avons gardé le nom : Anthémios de Tralles, Isidore de Milet et son neveu Isidore ont officié sur ce chantier majeur. Catherine Saliou retrace leur parcours en détail et leurs contributions à l’œuvre finale. Maxime l’Héritier propose une ouverture sur l’émergence de la figure de l’architecte au Moyen Âge : de l’anonymat médiéval émerge la figure de l’architecte reconnu de la Renaissance. Alexandre Gady retrace quant à lui la postérité et l’importance de l’œuvre de Vitruve à l’époque médiévale mais surtout moderne. Les diverses actualités concluent ce numéro.
Ce numéro des Dossiers d’Archéologie propose une bonne introduction actualisée sur les architectes antiques gréco-romains. L’accent est mis sur leur parcours, leur intégration et leurs relations avec les commanditaires. Bien entendu, leurs réalisations et leur inventivité transparaissent et permettent aux néophytes de mieux comprendre certaines ruptures et continuités architecturales en particulier à l’époque impériale.

Architectes célèbres de l'antiquité. Dossiers d'archéologie n°385, en kiosque et sur abonnement.

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