Charlemagne (742-814) est un roi franc puis un empereur d’Occident qui a régné de 768 à 814 et a donné son nom à la dynastie des carolingiens. Fils aîné de Pépin le Bref, il règne seul après la mort de son frère Carloman en 771 sur un domaine qui recouvre alors la Gaule et une partie de la Germanie. En 774, il se proclame roi des Lombards et débute sa politique d’expansion, menant de nombreuses campagnes militaires. En 46 années de règne, il fait du royaume franc le plus vaste territoire depuis la chute de l’Empire romain. Soutenu par la papauté, car il impose le christianisme aux peuples vaincus, Charlemagne est couronné empereur d’Occident le jour de Noël 800. Appelé « l’empereur à la barbe fleurie », il est connu grâce à la description qu’en a donné le chroniqueur Eginhard, qui a rédigé vers 830 la Vie de Charlemagne, sa biographie.
Sommaire :
- Les premières années de sa vie
- Charlemagne et les femmes
- L'entourage du Roi
- Charlemagne est-il un grand conquérant ?
- Le Roi et la religion
- La culture sous Charlemagne
- Est-il le père de l'Europe?
- La première Biographie de l'Empereur
La jeunesse de Charles
La date précise de naissance de Charlemagne est sujette à controverse. La date communément admise est celle du 2 avril 742 et se base sur le récit d’Eginhard, abbé et intellectuel du IXe siècle. Le lieu de naissance n’est nullement mentionné cependant. Plusieurs historiens situent sa naissance en Austrasie, le nord-est de la France actuelle. Fils de Pépin Le Bref et de Berthe au grand pied, la naissance de Charles se serait faite dans l’illégitimité. En effet, ses parents se seraient mariés religieusement entre 743 et 744, soit plus d’un an après sa venue au monde. Tout ceci participe à la dispute entre les historiens sur la date et le lieu exacts de sa naissance.
Il se fit baptiser en 754 par le pape Etienne III qui venait rendre visite à son père. Dans sa jeunesse, le jeune Charles n’apprend pas à écrire. Il rattrapera cette lacune à l’âge adulte. Cependant il sait lire et connait un peu le latin. Mais les sources qui évoquent son enfance et sa jeunesse ne sont que trop rares, voire inexistantes, pour dresser un portrait exact du petit Charles. On sait toutefois qu’il fut très attaché à sa sœur, l’extravagante Ghisla, un peu plus jeune que lui. Une enfance qui, pour une grande part, reste mystérieuse.
Les épouses de Charlemagne
Officiellement, Charlemagne a eu six épouses. Officieusement, il a eu de multiples aventures. Physiquement, son biographe Eginhard le décrit ainsi « D’une large et robuste carrure, il était d’une taille élevée, sans rien d’excessif d’ailleurs, car il mesurait sept pieds de haut (1m90). Il avait le sommet de la tête arrondi, de grands yeux vifs, le nez un peu plus long que la moyenne, de beaux cheveux blancs, la physionomie gaie et ouverte. On ne remarquait même pas que son cou était gras et trop court et son ventre trop saillant. Il avait la démarche assurée, une allure virile. La voix était claire, sans convenir tout à fait à son physique». L’homme bénéficie apparemment d’un physique avantageux et d’une stature impressionnante, surtout pour l’époque où l’homme mesurait en moyenne 1m67.
Son premier mariage date de 768. Il épouse Himiltrude, fille d’un comte de Bourgogne. Deux ans et deux enfants plus tard, il la délaisse et prend pour épouse Désirée, fille du roi des lombards, Didier. Ce mariage, avant tout politique, est rapidement abrégé sous prétexte de stérilité. Charlemagne, alors âgé d’une trentaine d’années, épouse une jeune fille de treize ans, Hildegarde. Neuf enfants plus tard, elle meurt en 783 d’une fausse couche.
Pour se consoler et deux mois après, Charlemagne prend pour épouse Fastrade qui lui donnera deux filles. Celle-ci décède en 794, elle est immédiatement remplacée par Liutgarde, âgée de dix-huit ans et fille du comte d’Alsace. Elle s’éteint en 800 et huit ans plus tard, notre Dom Juan carolingien entre en concubinage avec Gerswinde, fille du roi des Saxons. Elle lui donne une fille à l’âge de soixante six ans. A côté de ses épouses officielles, Charlemagne eut de nombreuses aventures, notamment avec sa sœur Ghisla vers 771. Celle-ci serait même tombée enceinte. Par honte et déshonneur, Charlemagne s’empresse de lui trouver un époux, Roland, et édicte dans le même instant un capitulaire interdisant l’inceste. Charlemagne aura eu dix-sept enfants au total.
Toutes ces unions ne sont pas sans significations. Charlemagne ne choisit pas ses épouses par hasard. Ce sont avant tout des choix politiques qui visent à gagner la confiance de ses ennemis. Ainsi il dira lui-même « Moi seul ai le devoir et le droit de prendre femme. Dans une famille comme la nôtre, le mariage ne doit servir qu’à conclure des alliances, payer des dettes, ou assurer un héritier au trône (…) ».
Carolus magnus, un monarque bien entouré
A regarder de près les sources, on sait finalement peu de choses sur la vie personnelle de Charles. Les seuls compagnons qu’on lui connaît vraiment sont ses frères d’armes avec qui il part en campagne. L’un de ses plus fameux comparses n’est autre que Roland (736-778) dit le preux. Neveu de Charlemagne, Roland est un chevalier franc qui a laissé son nom à la célèbre chanson de Roland. Comte de la marche de Bretagne il est aussi très proche de son oncle.
Lors de la bataille de Roncevaux (778) où il périt, alors que l’armée de Charles bat en retraite, Roland est ses soldats se retrouvent pris en embuscade entre deux falaises. Ce dernier emmanche alors son épée Durandal et livre bataille. Rapidement en sous-nombre, il souffle dans son olifant pour appeler à l’aide son ami Charles. Ce dernier arrivera trop tard. Lorsqu’il voit la dépouille de son neveu, il la serre fort dans ses bras et se serait exprimé ainsi « Il n’y aura jamais de jour que je ne souffrirai en pensant à toi. ».
Pour gérer son vaste domaine depuis son palais d' Aix la Chapelle, Charles a installé dans tout l'empire des "comtes", issus de l'aristocratie ou guerriers confirmés. A la tête de régions homogènes, ces derniers sont chargés d'administrer leur territoire au nom du rex, que ce soit pour y faire régner l'ordre, y rendre la justice ou prélever l'impôt. Les distances aidant, les comtes prennent rapidement un peu trop de libertés. Pour affirmer son autorité, Charles recours aux "missi dominici". Ces "messagers du maître", un clerc et un laïc, parcourent sans relâche le royaume pour informer des décisions royales et veiller à leur application. Le système se retournera rapidement de son objectif initial et deviendra la base du système féodal.
A la cour, nombre de lettrés viennent voir le souverain carolingien. Alcuin d’York est un proche conseiller de l’empereur. Il fut à la tête de la plus grande école de l’empire, l’Académie Palatine. Eginhard dira de lui qu’il est « l’homme le plus savant de sons temps ». Dungal de Bangor, moine irlandais, est l’astronome officiel de Charlemagne. Il est le précurseur de ce que développera sept-cents ans plus tard Nicolas Copernic. Bien d’autres lettrés se bousculent à la cour comme Eginhard, Théodulf ou encore Raban Maur faisant de l’ empire carolingien un lieu où les hommes échangent leurs savoirs.
Charles était proche de sa mère, Berthe au grand pied. Celle-ci serait même intervenue dans les affaires politiques de son fils. Ainsi, certains écrivent que Berthe aurait poussé Charles à épouser Désirée, fille du roi lombard, pour conclure une alliance. Pour la petite histoire, leur étroite relation s’envenima le jour où Carles traita sa mère de « putain ». Celle-ci lui aurait alors rétorqué « Mon fils, n’évoque pas mes infidélités, cela pourrait te revenir en pleine figure ».
Charlemagne empereur, un homme de guerre...
Sa vie « politique » débute réellement en 768, lorsque le père de Charlemagne, Pépin Le Bref, lègue son royaume, récemment grossi par l’Aquitaine, à ses deux fils : Charles et Carloman. Les deux frères ne s’aiment guère et se disputent le royaume. Finalement Carloman meut en 771, Charles devient le seul à la tête du royaume franc.
En cette deuxième moitié du VIIIème siècle, le royaume franc est le seul état stable et viable de l’Europe qui ait émergé des invasions barbares et de la chute de l’Empire romain. L’Espagne wisigothique a été anéantie par les musulmans, l’Italie est découpée entre lombards et byzantins, l’Europe centrale et du nord morcelée en une multitude de royaumes et nations barbares aux contours mal définis. Le royaume de Charles est puissant mais cerné de toutes parts.
Déjà fortement teinté de féodalité, la société franque est organisée de façon pyramidale et clientéliste. Les seigneurs, propriétaires terriens, s’attachent à leur service des hommes libres, leurs vassaux, qui en échange de leur bras armé se voient offrir gîte, couvert, et nombreux dons, ce qui coûte cher.
Or, le contexte économique de l’époque n’est guère brillant. L’industrie a disparu des villes pour se réfugier à la campagne, autour de fermes érigées en villas sur le modèle romain, et qui fonctionnent en quasi autarcie. Cela fait déjà bien longtemps que la paix romaine n’assure plus la sécurité des échanges commerciaux, et la monnaie se fait rare. La terre étant la seule richesse de l’époque, il n’y a d’autre choix pour entretenir le système que d’aller prendre celle du voisin.
Pourquoi Charlemagne est un grand conquérant ?
Dès 772, Charles entreprend ses premières expéditions chez les Saxons qu’il finira par soumettre, non sans difficultés, définitivement en 804. En 785 il promulgue le capitulaire saxon qui impose le baptême aux Saxons et punit de mort l’attachement aux rites païens. En 774, il s’empare de Pavie et prend la couronne de Didier, roi déchu des lombards. Entre 785 et 801, il s'empare de Barcelone et conquiert ce que les historiens appellent la Marche d’Espagne (la Catalogne actuelle). C'est au retour d'une expédition par delà les Pyrénées que Charles connaîtra un grave revers à Roncevaux, son arrière-garde tombant dans une embuscade tendue par des basques.
La force de Charles réside dans la qualité de son armée et dans la rudesse, voire même l’atrocité, avec laquelle il livre bataille. Le service militaire, l'Ost, est obligatoire dans le royaume. Mais les effectifs restent tout de même relativement modestes avec 5 000 cavaliers lourds, 36 000 cavaliers légers auxquels s’ajoutent nombre de fantassins[9]. L’armée gagne car elle est bien formée, sa cavalerie cuirassée perce aisément les rangs ennemis. La rapidité de manœuvre et la stratégie de tenaille assurent des succès décisifs à chaque campagne.
A sa mort, Charlemagne aura unifié un territoire qui s’étend de la Saxe au Nord jusqu’en Navarre ou à Rome au Sud et de l’Aquitaine à l’Ouest jusqu’en Carinthie (Autriche) à l’Est. Certains voient en sa personne l’empereur qui est parvenu à reconstruire une « nouvelle Rome ». A ce propos, peu de temps après son couronnement, Charlemagne fait inscrire sur plusieurs sceaux la formule Renovatio romani imperii, preuve du désir qu’il a de reconstruire l’empire romain.
... et un homme de foi
Tout au long de son règne, Charlemagne ne cesse de propager la foi chrétienne. Toutes ses conquêtes sont accompagnées d’une conversion au catholicisme, pour la plupart du temps forcée. L’unité de la foi est le véritable ciment de l’empire. Dans cette vision de « l’Etat », Charlemagne l’empereur à pour mission de conduire son peuple au salut. Pour ce faire, Charles intervient à de multiples reprises dans la définition du dogme. En 794, lors du synode de Francfort, assemblée délibérative d’ecclésiastiques, il fait condamner une hérésie diffusée en Espagne. Il s’oppose violement au concile de Nicée en 787 et confie à Théodulfe, homme d’église et lettré de l’époque carolingienne, la rédaction d’un dossier de controverse, le Libri Carolini.
Lorsque Charlemagne s’empare d’un territoire, il édicte aussitôt des capitulaires qui visent à convertir la population assujettie. L’un des plus « célèbres » est le capitulaire saxon qui, en 785, impose le baptême forcé aux Saxons et punit de mort l’attachement aux anciens rites païens. Ce texte qui impose la loi de Charlemagne l’empereur, ressemble au lointain code d’Hammourabi sur la forme et s’exprime en ces termes : « quiconque entrera par violence dans une église (…) sera mis à mort. Quiconque tuera un évêque (…) sera condamné à mort. Désormais tout Saxon non baptisé qui cherchera à se dissimuler parmi ses compatriotes et refusera de se faire donner le baptême, voulant demeurer païen, sera mis à mort (…). ».
Qui a couronné Charlemagne ?
Le couronnement de Charlemagne comme empereur romain d'occident en l'an 800 s’est avant tout fait sur des bases idéologiques religieuses. Lorsqu’il étend son royaume, il étend l’Eglise du Christ. Charlemagne a vocation à rassembler tous les peuples occidentaux en un même empire qui lui-même s’identifie à l’Eglise. C’est donc dans cet esprit là qu’il se laisse couronner empereur des romains, le 25 décembre 800 à la basilique Saint-Pierre de Rome, par le pape Léon III.
Un propagateur de culture
Installé dans sa nouvelle capitale d'Aix-la-Chapelle, qui a pour avantage d’occuper une position centrale en son Empire, ainsi que de disposer des giboyeuses forêts, Charles attire autour de lui nombre d’intellectuels, d’artistes et de lettrés, les plaçant parfois à des postes clefs : de nombreux italiens, le poète et historien Paul Diacre, le grammairien Pierre de Pise, l’anglais Alcuin, le plus érudit de son temps, à qui il confie les écoles de la capitale. Il encourage la diffusion du latin, et les monastères se remplissent de copistes et d’enlumineurs. Ce foisonnement culturel et religieux, on parle alors de « renaissance carolingienne », contribue de façon significative au fondement d’une Europe chrétienne et romane.
Qu'est-ce que charlemagne a fait d'important ? Sur cette question, pour beaucoup, ce sacré Charlemagne serait l’inventeur de l’école. L’empereur carolingien n’a pas « inventé » l’école en soit, dont on retrouve des traces jusqu’à l’an 3 000 av J.C en Egypte, mais a été le premier souverain à réellement légiférer sur la mise en place de cadres scolaires. Le texte le plus important est l’Admonitio Generalis rédigé en 789.
Le texte préconise une instruction avancé du clergé qui à son tour pourra dispenser une éducation au peuple, le tout dans la foi chrétienne. L’Admonitio engendre nombres d’écoles et son enseignement constituera la base de la culture scolaire et universitaire de tout le Moyen Âge au travers la mise en pratique des sept arts libéraux qu’il diffuse. L’un des objectifs premiers est de restaurer le latin afin de traduire les textes religieux.
Grâce au système que Charlemagne met en place, la foi chrétienne peut se propager beaucoup plus facilement. L’empereur carolingien permet aux arts de se développer, à la culture gréco-latine de refaire surface, aux lettrés d’Europe d’échanger leurs cultures au sein de la cour royale en particulier. Cette période de renouveau culturel sera désignée plus tard comme "renaissance carolingienne".
Charlemagne, Père de l’Europe ?
En fait d’Europe unifiée, l’Empire est constitué d’une myriade de peuples disparates, aux coutumes, lois et langues non moins différentes, qui ont souvent pour seul point commun d’être soumis à l’autorité de l’Empereur. Ses sujets ont bien peu conscience à l’époque de faire partie d’un ensemble homogène. On commence cependant à les désigner et les identifier comme Européens, par opposition aux musulmans « infidèles » du sud et aux païens slaves de l’est.
Installé dans sa nouvelle capitale Aix-la-Chapelle, qui a pour avantage d’occuper une position centrale en son Empire, ainsi que de disposer des giboyeuses forêts, Charles attire autour de lui nombre d’intellectuels, d’artistes et de lettrés, les plaçant parfois à des postes clefs : de nombreux italiens, le poète et historien Paul Diacre, le grammairien Pierre de Pise, l’anglais Alcuin, le plus érudit de son temps, à qui il confie les écoles de la capitale. Il encourage la diffusion du latin, et les monastères se remplissent de copistes et d’enlumineurs. Ce foisonnement culturel et religieux, on parle alors de « renaissance carolingienne », contribue de façon significative au fondement d’une Europe chrétienne et romane.
Y avait-il un grand dessein politique de la part de celui qui se faisait désigner de son vivant tout autant comme « Pater Europae », père de l’Europe que comme « Europa vel regnum Caroli », l'Europe, ou le royaume de Charles, soit une vision très personnelle de ses réalisations ? Charlemagne semble plus soucieux d’assurer sa postérité que de faire perdurer son œuvre dans le temps. Dès sa mort, l’Empire est partagé entre ses fils et petits fils selon l’ancienne coutume barbare franque, et il explose rapidement en de nombreux Etats qui vont se faire la guerre pendant près de mille ans.
L’idéal romantique d’une Europe chrétienne unifiée par Charlemagne est assez contemporain, magnifié notamment au XIXème siècle par Victor Hugo et ne correspond que de loin à la réalité de l’époque. Il n’en reste pas moins que cet éphémère Empire carolingien, véritable pont entre l’antique période romaine et barbare et l’Europe médiévale naissante, a semé les germes d’un héritage politique, culturel et religieux dont la plupart des européens d’aujourd’hui peuvent se réclamer.
On l’aura compris, tout au long de son règne qui fut extrêmement long, Charlemagne n’aura eu de cesse de propager la foi chrétienne au sein de toute l’Europe occidentale. Si certains le considèrent aujourd’hui comme « père de l’Europe », on peut penser que lui-même n’a jamais pensé de cette manière là. Sur le plan politique et spirituel, deux principales préoccupations l’animèrent : reconstruire l’ empire romain et diffuser la foi chrétienne. Sur le plan personnel, Charles aura marqué son temps grâce à l’importance qu’il a su donner à son royaume. A sa mort le 28 janvier 814, son fils Louis le Pieux qui lui succède ne pourra empecher la dislocation de l'empire carolingien.
Vie de Charlemagne, la plus ancienne biographie de l’empereur et de son règne
Qui est Charlemagne ?
Ecrite en latin vers 830 ou 836 par l’historien franc Eginhard, la Vita Caroli Magni est largement inspirée de la Vie des douze césars de Suétone, et notamment du chapitre consacré à la vie d’Auguste. Calquant la structure de l’œuvre latine, l’exposé d’Eginhard commence au moment où les Carolingiens deviennent maires du palais avant de relater le règne de Charlemagne à proprement parler.
Les conquêtes du Carolingien, dont la célèbre bataille de Roncevaux au cours de laquelle périt Roland, sont amplement détaillées. Une description de l’empire nouvellement fondé, de son gouvernement interne, des relations diplomatiques que Charlemagne développe avec les souverains voisins, renseigne avec précision sur l’histoire de ce règne. Plus précieux encore, Eginhard, au service de l’empereur durant les vingt dernières années de son règne, approche suffisamment Charlemagne pour en dresser un portrait : homme « large et robuste », Charlemagne est décrit comme un homme extrêmement pieux, protecteur des arts et des lettres, d’une grande curiosité intellectuelle, laquelle l’a poussé à apprendre le latin.
À une période de troubles successoraux, l’objectif d’Eginhard est de magnifier le règne impérial de Charlemagne. Ce panégyrique use ainsi de nombreux qualificatifs pour présenter le souverain : roi vertueux, sage, courageux et fin stratège, Charlemagne offre les traits d’un modèle gouvernemental. Œuvre maintes fois recopiée dans les scriptoria, comme en témoignent les nombreux manuscrits conservés jusqu’à nos jours, la Vita Caroli Magni a eu un grand écho auprès des contemporains d’Eginhard. La première édition imprimée de la Vie de Charlemagne a été réalisée à Cologne en 1521.
Joyeuse, l'épée de Charlemagne ?
Il n’existe aucune preuve que cette arme ait réellement appartenu à Charlemagne. C’est sur base des chansons de geste qu’on la nomme « Joyeuse », mais il semble que Charlemagne posséda plusieurs épées. Conservée au départ dans le trésor de l’abbaye de Saint-Denis et retouchée au fil des siècles, elle servit pour le sacre des rois de France jusqu’en 1825. Napoléon put également être sacré empereur avec cet objet, aujourd'hui conservé au Louvre.
Bibliographie
- De georges Minois, Charlemagne, Tempus, 2014..
- De Jean Heuclin, Charlemagne, Ellipses, 2021.
- Charlemagne: Roi des Francs, Empereur d’occident. Le Mono, 2021.